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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Miroir déformant d'un âne bâté

Asinus asinum fricat

 

 

Qu'un âne bâté se charge de porter sur son dos toutes les bêtes qui ont contribué à la fabuleuse épopée du Val d'Orléans, ne le transforme pas pour autant, par la baguette magique de la fée Houlippe en arche de Noé qui se maintiendrait à flot malgré un déluge localisé sur la Loire. N'exagérons pas tout de même, il se contente modestement de jouer les portefaix des turpitudes, travers, fariboles et autres sornettes qui ont concouru à la grande histoire locale.

Si l'âne a de grandes oreilles ce n'est pas pour se les faire tirer par des chiens qui aboient au passage de sa caravane muletière. La chose s'est produite en 1338 alors que dans la cité qui criait famine des chiens crurent bon de se gausser de ceux qui leur tendaient la main. Il est vrai que la réputation de ces derniers avait été solidement établie en 1251 lors d'une croisade qui tourna au bain de sang.

Il sera donc plus prudent que les cabots soient tenus en laisse et que des muselières viennent clouer le bec de ceux qui auraient l'intention d'empêcher l'âne de braire afin de raconter une longue histoire durant laquelle, les animaux de tous poils, plumes, écailles jouèrent un rôle majeur dans l'imaginaire d'un territoire qui aime qu'on lui raconte des histoires pourvu que l'on soit en toge, en armure ou bien en soutane.

Son bât est constitué d'une lourde charge qui bien souvent emprunta la Loire pour venir se décharger sur une rive, prompte à avaler des couleuvres, à les prendre pour des bêtes féroces et mirifiques afin d'instaurer le catholicisme et le mariage consanguin entre l'église et l'État dans le doux pays de France. Une guêpe l'a sans doute piqué au séant à moins que ce ne fut lors d'un siège qui celui-ci ne mit pas le feu au bûcher. Il convient d’admettre que sur ses rives, le bain de siège est fort prisé tous les millénaires.

Mais revenons à nos moutons blancs à moins que ce ne soient des veaux couleur pour évoquer une confusion qui laissa bien des traces dans les manuels d'histoire. Que l'offrande d'un poisson à une bergère puisse à ce point changer la face du royaume peut rester en travers de la gorge pour qui examine la légende par le prisme déformé de sa fantaisie.

D'autres jouèrent ici un sacré tour de cochon qui tient le haut de pavé tout en faisant longtemps la foire avant qu'il ne devienne une effigie en pain d'épice. Robert avait planté son pieux là où Aignan avait planté le dard de ses complices dans le cuir des redoutables Huns. Puis, à peu de distance de là, en 1639 la bamboche s'acheva par décret royal tandis que le rideau allait se lever sur un fort mauvais élève qui allait faire les choux gras de la cour.

L'âne continuera un récit qui laisse circonspect tous ceux qui ne cherchent pas la petite bête et se contentent de suivre sagement la procession de l'héroïne. Pourtant le cheval lui aussi connut son heure de gloire sans qu'il ne fût monté par une sainte en devenir. Il ne tiendra qu'à vous d'en savoir plus en vous déplaçant à la circonférence d'un âne bâté qui entend faire le tour de la question envers et contre tous.

Lui seul, attaché à son pique, tenu à la bride ou bien à la longe sera capable de faire le tour de la question pour la plus grande édification de ceux qui voudront bien lui accorder une paire d'oreilles attentives. Ceci se tiendra à la Ruche en Scène le jeudi 6 avril à 18 heures précises car l'exactitude est la politesse des manants loin de la rue du Bourdon Blanc.

Il est clair que ce préambule parfaitement et résolument abscons ne poussera pas les incrédules à venir écouter les boniments de l'âne bâté. L'essentiel est qu'il éveille la curiosité de ceux qui voudront en savoir plus avant que la redoutable bête d'Orléans ne saute à la gorge de cette gentille bourrique.

À contre-vérité.

 

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