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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Quelle drôle d'idée.

À contre-courant, une fois encore.

 

 

Mais qu'est-ce qui passe par la tête de ce curieux personnage et de ses complices pour que le coup ne lui rende nullement service ? Sortir un livret de chansons, un recueil de textes à lire, activité totalement dépassée qui demande bien trop d'efforts alors que n'importe qui désormais y va de sa prétention insidieuse à devenir auteur en quête d'hypothétiques lecteurs…

Cet individu infréquentable y va donc lui aussi de sa production en se permettant une curieuse fantaisie puisque dans ce livre, il est question de chansons, de contes et de fariboles. Tout ce qui est passé de mode, n'intéresse plus personne comme le dit si bien un élu, responsable culturel d'une commune du Loiret, est là, exposé dans un ouvrage de 160 pages.

Il lui a fallu la complicité de ses acolytes, musiciens et chanteurs pour vous proposer un document à rebours de l'air du temps, des tendances actuelles et des préoccupations de l'époque. C'est à croire qu'il le fait exprès pour se casser le nez en nous brisant les oreilles avec des compositions qui échappent aux canons contemporains.

Une récente étude universitaire affirme que la grande tendance de la chanson est d'aller vers des textes de plus en plus simples, usant d'un lexique réduit et abusant de répétitions incessantes. Non seulement il nous propose des écrits fastidieux, mais plus encore, il se refuse à user de ce « Je » qui fait le succès des nombrilistes de toutes obédiences.

Quant aux thèmes développés et non étalés, il se permet de nous mener en bateau sur l'eau douce ou salée tout en trinquant à notre santé alors que ce qui séduit désormais est bien plus terre à terre, violent et provocateur. C'est à croire qu'il a rassemblé tous les éléments pour connaître un bide, un flop, un insuccès fracassant.

Pire encore, les chansons sont introduites par le récit de leur naissance, les circonstances qui ont prévalu à leur écriture. Une volonté d'expliquer ce dont tout le monde désormais se moque. Puis, comme si ça ne suffisait pas, il complète ce désolant tableau en adjoignant les contes ou récits qui ont précédé ou suivi l'écriture de ces pensums, de quoi servir de puissant somnifère dans les chaumières.

Les partitions viennent ajouter une note discordante, ne mettant pas ce livret à la portée du commun des mortels. Nombreux sont ceux qui prendront leurs jambes à leur cou en prenant la clef des chants. Comble de prétention et de maladresse, l'auteur a encore adjoint des fariboles de sa plume pour alourdir un peu plus ce qui devient un requiem pour un enterrement de première classe.

La pompe funèbre de cet ouvrage se double d'une modernité factice, semblant vouloir leurrer les acheteurs potentiels. Pas moins de quarante QR code renvoient le lecteur à la possibilité d'écouter la chanson ou le récit, leur suggérant sans doute qu'ils ne sont pas en mesure de faire l'effort de la lecture. C'est humiliant et désolant à la fois.

Que vous dire de plus pour vous dissuader définitivement de faire l'acquisition de ce recueil qui ne laissera pas le moindre souvenir dans les productions littéraires et musicales hexagonales ? En premier lieu que ces furieux n'ont pas mis un seul terme en anglais, ce qui les vouent à croupir dans une nation dont la culture est en berne. Secondairement, ils se sont évertués à proposer une langue châtiée, sans grossièreté ni vulgarité tout en usant d'un lexique soutenu, une hérésie de nos jours.

Ajoutons pour enfoncer le clou, que le sus dit Bonimenteur n'a pas choisi une maison d'édition ayant pignon sur rue et pour ajouter à la difficulté, l'insupportable bonhomme se refuse à jouer les représentants de commerce. C'est donc le départ, un coup d'épée dans l'eau que ce « Des mots qui chantent » par « Les Souffleurs de vent » qui ne fera sans doute pas grand bruit dans le Landerneau ligérien.

 

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