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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Du nez au pif

Les excroissances gouvernementales

 

 

Le nez a de tout temps attiré les poètes, les ivrognes et les fins limiers. Il est capable de sentir le vent venir, de flairer les bons coups, de détecter les arômes et de montrer le chemin. Hélas, il affiche nos travers, sert de cible aux mauvais coucheurs, étale joyeusement nos abus et aspire d'une ligne bien des poudres stupéfiantes.

Placé au milieu de la figure, il ne peut passer inaperçu se payant le luxe de quelques chandelles quand il veut se faire remarquer. Il coule à tout venant se laissant distraire par des cataractes de gouttes pour mettre en valeur nos humeurs. Il s'allonge parait-il quand le mensonge se pend à lui sans que l'on sache vraiment si la langue de bois mérite un nez éponyme.

Le nez en moins, vous perdez la face, ce qui n'effleure nullement notre cher Freluquet qui avant de prendre la poudre d'escampette pour la Chine, a confié ses aspirations au magazine Pif, un tour de force digne d'Hercule, son camarade de jeu. Les ailes de son nez poudré ont provoqué, à l'instar de celles du papillon, une déflagration planétaire.

Ainsi donc, la France envoie son gadget remettre les pendules à l'heure du côté de la grande muraille tandis que les morveux inconsidérés continuent de se moucher du nez, en s'opposant contre vents et marées à l'incontournable réforme de la retraite. C'est un fort détestable pied de nez pour ce peuple qui depuis quelque temps ne peut plus sentir ce haut dignitaire du mépris.

Pour contrer l'affaire, les spadassins de son chef de la sécurité s'en prennent aux yeux des opposants, leur faisant verser des larmes. La tête du cortège est visée et à vue de nez, la peau lisse sur le pied à coulisse afin d'établir à la louche un comptage des manifestants. La farce est au rendez-vous, ce qui explique grandement le recours au Pif et au chien de fusil.

Plus rien n'a de sens dans ce royaume du Roi Ubu. La jarretière s'accroche sur le nez des récipiendaires pourvu qu'ils soient des hommes tandis que du côté des femmes, après le passage de la belle Marlène à Play Boy, les médailles vont orner les Gros Roberts. Nous sommes sans plus chercher à le dissimuler, dans la plus formidable Pétaudière de l'histoire.

Pif va devenir l'organe officiel en attendant que Dard en Main, son successeur putatif choisisse le Journal de Mickey pour transmettre la bonne parole du pouvoir. Le sceptre du monarque sera donc à géométrie variable. L'appendice ou les proéminences seront les attributs d'un pouvoir qui n'a nul besoin de dignité pour exercer son autorité, préférant le matraquage et la propagande à la conviction et l'adhésion.

Le peuple n'a plus qu'à sortir ses mouchoirs pour essuyer les dernières larmes qui accompagnent l'enterrement en grande pompe d'une Démocratie moribonde. Le pouvoir est pris en main par des guignols qui se contentent de l'exercer par un formidable pied de nez et quelques bras d'honneur en guise de réponse aux colères citoyennes.

Pif Paf Pouf, inutile de vous dire quels sont les trois protagonistes de ce triumvirat de la nouvelle monarchie constitutionnelle. Il serait d'ailleurs question que la réforme de l'orthographe permette d'écrire « Trium-verra » pour cette clique des appendices en goguette. Quant aux godillots, les arpions droits dans leurs brodequins, ils souffrent certes d'ampoules et d'œils de perdrix tant ils se sentent mal à l'aise pour soutenir cette farce, mais faute de conviction, ils se tiennent cois parce que la soupe est bonne.

Il se murmure que la justice a été saisie pour mettre en accusation une citoyenne pour injure au chef de l'état, la pauvrette ayant osé le qualifier d'Ordure sur les réseaux asociaux, la réciproque devrait être vraie et le peuple outragé, le peuple humilié, le peuple aboli devrait se libérer de ce personnage en exigeant sa destitution pour indignité présidentielle.

À contre-nez.

 

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