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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le délire consumériste.

La folie de Noël

Le délire consumériste.

Emballez c'est payé !

 

 

La belle nuit de Noël rend fous les acheteurs compulsifs. Les compteurs s’affolent, la toile bruisse de commandes, les transporteurs sillonnent le pays pour acheminer les paquets au pied des sapins. Le tout venant de l’inutile, du mauvais goût, du tape à l’œil et du clinquant se donne rendez-vous sur les marchés de Noël. C’est la grande foire à gogos et en ce domaine, chacun fait assaut avec son voisin pour rivaliser en niaiseries onéreuses.

C’est à se demander si le pouvoir d’achat a véritablement pris un coup dans l’aile de la dinde grasse et du chapon déconfit. Les agapes viennent s’ajouter au ruissellement des gadgets incertains qui finiront dans un placard ou bien seront revendus dès que le généreux donateur aura le dos tourné. Car en la matière, la reconnaissance a sombré dans ce redoutable pragmatisme économique qui fait de chaque individu un potentiel candidat à la fortune.

Acheter est le dernier acte qui maintient en vie. C’est même la raison d’être de beaucoup. C’est une preuve d’intégration à un système fondé sur l’imitation délirante des pratiques les plus stupides. La raison a quitté les individus qui disposent encore de ressources tandis que ceux qui en manquent aspirent à les imiter. Dans les soupes populaires d’ailleurs la frénésie de consommation est analogue au délire des furieux argentés.

Les médias prennent le relais si jamais quelqu’un avait échappé par inadvertance à la fièvre acheteuse. On filme des clients la bave aux lèvres et la carte bleue en surchauffe, on se glorifie des records de transactions bancaires, un signe de bonne santé économique selon ces curieux experts en hystérie collective. On filme les queues aux caisses, les montagnes de cadeaux et la troupe innombrable de pères Noël de toutes les couleurs et aux barbes peu crédibles.

Les enfants ont bien du mérite dans ce délire collectif pour continuer de croire aux sornettes que les adultes font semblant de leur servir avec une conviction feinte. C’est absolument dégoulinant de toutes parts, c’est à l’image du dérèglement climatique, la pensée et la raison collective sont en surchauffe en cette étrange période.

Et comme la folie fonctionne, les grands ordonnateurs de ce cirque invite de nouvelles occasions de se jeter sur le tiroir caisse. Des vendredis noirs de la raison, une fête des amoureux qui au lieu de faire l’amour doivent dépenser et gaspiller, des fêtes pour tout et n’importe quoi de la mère à la grand-mère en passant par la secrétaire et les voisins. On marche sur la tête pour mieux laisser tomber l’argent qui est dans nos poches. Ce sont les lois de la gravité universelle en somme.

Voilà, j’ai jeté ma bile et vous faites ce que vous voulez. De mon côté, je ne fais pas de cadeaux, l’emballage me sort par les yeux, le joli nœud en papier doré ne finira pas sa course dans les poubelles de nos vanités. Je fais des économies, tout juste si je cède à la gourmandise en prenant bien garde de ne jamais fréquenter les grandes surfaces de la honte.

Noël et ses mauvais comptes, la dépense sans retenue pour une société qui va à sa ruine et à sa perte. Évitez je vous en conjure les cerises et les haricots verts, des produits qui nous viennent des antipodes. La Planète brûle et durant quinze jours vous allez jouer les incendiaires. Rassurez-vous Nicolas Hulot fera bien pire et tous les décideurs de même. Quand ils participent à une réunion d’urgence pour sauver ce qui peut l’être encore, ils arrivent en avions privés et s’accordent des gueuletons honteux. L’exemple vient d’en haut et rien n’est prêt de changer.

Bonnes fêtes à tous que ce soit dans la modération ou bien le délire. Après tout la liberté ne se transige pas et je vous remercie de m’avoir accordé celle de dire mon ressenti. Je vous en fais cadeau sans emballage ni chronopost. Faites en bon usage, ceci ne peut être revendu. Saluez votre amie Parcimonie de ma part et à demain si votre foie a survécu.

Raisonnablement vôtre.

Le délire consumériste.
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