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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Orléans : Un Tramway nommé délire !

La vie à côté du rail n'est pas simple …

 

Depuis deux ans et pour quelques mois encore, la vie des Orléanais est enfer et obstruction, poussière et consternation. Notre bon Maire a décidé de construire une seconde ligne de Tramway, nous ne pouvons blâmerce choix qui s'inscrit dans une logique économique nécessaire. Par contre, que d'erreurs et de maladresses, que de fautes et de désagréments autour d'un chantier qui ne cesse de me laisser perplexe.

 

Pourquoi ce refus obstiné de passer par la ligne de chemin de fer existante et si peu utilisée ? Pourquoi ce manque d'ambition dans le trajet en limitant aux seules villes contiguës à la Préfecture, le droit de jouir du bel ouvrage ? Pourquoi des travaux qui n'en finissent pas et qui sont menés en déni du respect des citoyens ? Pourquoi cette absence de transparence et de démocratie dans ce projet ? Pourquoi tant de dépassements financiers ? Etc …

 

La liste des interrogations est aussi longue que celles des griefs, tout autant que celles des absurdités qui découlent de ce projet pharaonien. Nous devons, nous petit peuple nous taire devant les grands messieurs qui nous gouvernent. Les citoyens n'ont qu'à se taire en notre bonne ville de Cenabum. L'opposition est méprisée, la parole confisquée.

 

Alors, un petit billet d'humeur est nécessaire même s'il a bien peu de chance d'arriver jusqu'à ces personnages inaccessibles et hautains. D'abord, il faut se demander si les travaux ont  bien été déclarés, je n'ai vu nulle part de pancarte informative relatant de la chose, mais je peux me tromper. Puis il faut s'interroger sur l'organisation même du chantier qui a paralysé la ville d'un bout à l'autre du trajet et pour la durée des travaux.

 

Seule la rue Jeanne d'Arc eut droit à un traitement différent, une accélération étrange des interventions quand partout ailleurs, la vitesse de l'escargot est la règle de l'encombrement permanent. Il y eut sans doute des intentions vilaines dans cette démarche, la volonté de pousser au départ une population indésirable dans le quartier des Carmes, asphyxie par la poussière et la faillite, la lassitude et la crise de nerf.

 

Pire encore, nous constatons que les usagers ne sont pas tous égaux dans cette ville. Qu'il vaut mieux désormais y rouler dans un 4X4 rutilant pour échapper aux ornières, aux trous, aux obstacles en milieu de chaussée, aux poussières jamais balayés, à la boue, à la terre, au sable. Nos roues sont devenues des pistes glissantes et instables, des chemins de croix pour ceux qui roulent en deux roues. Mépris des petits, mépris des humbles, la marque de fabrique d'un pouvoir insupportable !

 

Puis, petit à petit les travaux se terminent, la chaussée demeure incertaine mais les trottoirs se montent et deviennent pièges désastreux pour le cycliste ou un handicapé en chariot. Une hauteur inhabituelle, des chaussées si étroites qu'un vélo est un danger dès qu'un automobiliste ordinaire refuse

de patienter derrière lui malgré l'impossibilité manifeste de le dépasser tant la route est étroite.

 

La ville, le long de la nouvelle voie, est devenue un traquenard. Les roues se prennent dans les rails, le cycliste fait la culbute. Le motocycliste dérape, il se retrouve à terre, la roue butte contre une bouche métallique qui dépasse de quelques centimètres, nouvelle cabriole. Les piétons pataugent dans la gadoue quand il pleut , ils ne cessent de déraper dès que le froid arrive, transformant des carreaux esthétiques en une patinoire dangereuse.

 

Le tramway de son délire doit passer en dépit de tous les autres. C'est la marque de la gloire de notre Maire, son cadeau fait à la postérité municipale. Alors, que personne ne vienne entraver la marche triomphale du véhicule de demain. Les enfants eux-mêmes doivent s'incliner devant le dieu électrique. Les enfants de l'école Ducerceau vont l'apprendre à leurs dépens.

 

Devant l'école, sa majesté tramway est prioritaire sur tout ce qui roule, marche ou traverse d'une manière ou d'une autre. La modernité ne peut s'embarrasser de menus détails portant sac d'école et insouciance. Pas de zone « 30 » pour ralentir le monstre, pas de passage clouté pour protéger les enfants, pas de barrières pour les protéger des automobilistes, pas de panneau pour ne pas ternir la beauté du site. Devant leur école Ducerceau, un espace dangereux : deux voies ferrées, des trottoirs pavés, des bacs à fleurs, des trottoirs hauts comme des doubles marches, deux voies routières. L'aventure quatre fois par jour dans une circulation dense.

 

Les parents d'élèves se sont bien élevés contre ce délire absurde, ce mépris de la prudence élémentaire. Mais gare à ceux qui s'opposent aux décisions de nos souverains. On leur répond sèchement, la condescendance est le ton qu'adopte les élus quand le petit peuple ose se dresser. Circulez, il n'y a rien à dire de mieux et allez vous faire écraser cinquante mètres plus loin.

 

 

Railleriement sien.

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C
<br /> La mm connerie a été faite à Lyon alors que les troleysbus remplissaient les mm fonctions sans les désavantages, pas d'énormes travaux d'infrastructure (on utilise les voies existantes) pas de<br /> rails, en cas de pb elec on utilise le moteur thermique, seule contrainte poser des lignes elec aériennes pour l'alim des bus.<br /> <br /> <br /> Ps : c'est ce qu'il y avait dans nos rues mais au nom de la modernité (ou d'un autre but moins avouable) on a remplacé ce qui marchait bien à peu de frais par un truc abominable qui occupe la<br /> moitié des rues et emmerde les automobilistes<br />
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C
<br /> <br /> Carré-Rouge<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce n'est surtout pas une connerie mais une action concertée, organisée pour fabriquer<br /> artificiellement de la croissance à nos frais et nos dépens tout en s'octroyant de bons dessous de table. Cette pseudo démocratie est verrouillée !<br /> <br /> <br /> Ici, il y avait une ligne de chemin de fer qui tendait ses rails, mais ça ne<br /> rapportait rien alors on l'a joyeusement oublié. La ligne aurait été bien plus longue mais nos élus ne sont pas au service de la population mais bien de leurs amis et de leurs intérêts<br /> personnels.<br /> <br /> <br /> <br />