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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le Bouclier "Final" !

Avant le match ...




    La Principauté d'Ovalie va vibrer de son événement le plus important de l'année. Samedi soir, le Stade de France va vivre des heures agitées mais paisibles. Le bon peuple de nos provinces ovales va monter à la capitale célébrer la finale du championnat de France de Rugby. Mais il est hélas bien loin le temps où la chose se déroulait dans un stade à visage humain, entouré de vie et de cafés, de parcs et de zones où casse-crouter en paix !

    C'est dans une banlieue tristounette que vont se retrouver les hordes beuglantes mais joyeuses, anisées mais sympathiques, grimées et heureuses des supporters en goguette. De Toulouse et de Montpellier, ils font se parer des couleurs de leur club de cœur sans pour autant faire de l'adversaire un ennemi juré.

    Les provisions de bouche seront de la partie. Il faudra vite les vider avant que de passer la terrible fouille à proximité des grilles. La fête épicurienne n'a plus sa place dans l'enceinte, il faut se mettre au diapason de nos tristes pousse-citrouilles. Alors contre mauvaise fortune pas de mal au cœur, les amateurs de rugby abandonnent les produits régionaux pour encourager les leurs.

    C'est ce qu'on nomme le modernisme, la sécurité ou le principe de précaution. C'est la marque d'une société qui n'aime plus le plaisir, qui interdit les abus, qui refuse la fête en toute liberté. Le spectateur doit jeûner, il se rattrapera en un banquet de chansons, un cocktail de cornes de brumes et une orgie de conversations.

    Pendant ce temps, ce qui n'est pas permis aux uns est organisé pour les autres. Le champagne coulera à flot dans les loges quand les cochons de payant devront se fendre d'un tarif prohibitif pour avaler une infâme bière sans alcool. Parmi les leveurs de coupe avant l'heure, tout ce qui compte de dirigeants fédéraux et d'anciens internationaux qui ont oublié d'où ils venaient. Le Rugby n'échappe pas aux dérives de notre société !

    Mais restons dans les travées, là où les gens ne sont pas là pour se montrer mais pour être de la fête. Toute une saison pour cette récompense, une année de championnat, un ou deux matches couperets pour ouvrir les portes de ce bonheur fou. Là haut, le bouclier de Brennus attend son vainqueur !

    Toulouse, le club référence du Rugby hexagonal, une école de jeu, une méthode installée dans la durée, des joueurs au service d'un système qui fait chanter le cuir et réjouit l'amateur comme le béotien. Un public rôdé au rendez-vous, un voyage qui tient presque lieu de tradition. Les supporters viennent, gagnent et partent envahir la rue Princesse, ivres de joie !


    Montpellier l'invité du bout de table. Sa première visite sur la pointe des pieds. La bande des minots fait un rêve éveillé. Cornaquée par la doublette Bechu – Galthier, elle espère renverser une montagne, déjouer le pronostic et créer la surprise. Un public moins fidèle qui va se gonfler des sportifs qui aiment toujours voir triompher le petit Poucet.

    Le rouge et le noir, les couleurs de la force tranquille, de la machine à gagner, du plus beau palmarès des trente dernières années contre le bleu de la méditerranée. La Haute Garonne contre l'Hérault, c'est la France d'en bas qui vient exposer son accent dans des wagons de métros ou de R.E.R. peu habitués à un si joyeux tohubohu !


    C'est l'invasion la plus sympathique de l'année. Même quelques C.R.S. se prennent à sourire sous leur carapace menaçante. La soirée sera bon-enfant, pas de travail à prévoir ce soir pour les gardiens de ce temple frigide. Jusqu'à tard dans la nuit, les deux camps se mêleront pour célébrer en chœur ce ballon qui ne sera jamais rond !

    Championdefrancement leur.

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