OMS : le portable cancérogène

L'évidence bien tardive …

    C'est officiel, l'Organisation Mondiale de la Santé a fait fi des nécessités de la croissance à tout prix, s'est émancipée des groupes de pression, a méprisé le risque de psychose (n'exagérons rien …) pour lancer sa bombe : ce bon vieux téléphone portable, cette prothèse auriculaire de l'homme moderne, provoque des risques aggravés de gliomes et favorise de sournois cancers du cerveau. Nous en avons froid dans le dos !

    La belle affaire que voilà. Il ne s'agit pas de se moquer de nos courageux trente et un scientifiques, experts, indépendants de l'industrie téléphonique cellulaire, issus de quatorze pays. Ils ont sans doute eu beaucoup de courage pour dévoiler ce que chacun pouvait constater depuis quelques années en dépit des dénégations de la multitude des utilisateurs au prise à une assuétude infernale.

    Grand observateur des travers de mes contemporains, homme libre sans ce fil à la patte placé au creux de l'oreille, confiscateur impitoyable de l'effroyable chose quand elle sonne dans une salle de classe, j'ai depuis belle lurette noté des transformations inquiétantes dans les mœurs de mes contemporains qui ont cédé aux sirènes de la sonnerie ou de la vibration …

    J'ai pu très rapidement conclure que les cerveaux de tous ces braves gens avaient subi une atteinte irréversible, une transformation si radicale de leur comportement social qu'il y avait lieu de s'en inquiéter pour la santé mentale de toutes nos sociétés. Mais, je prêchais dans le désert, j'osais m'en prendre à l'instrument qui donne l'impression d'être relié aux autres, à la modernité au cœur d'une communication permanente.

    Revenons si vous en avez la patience sur ces symptômes évidents si vous voulez bien vous donner la peine d'ouvrir un peu plus les yeux que vos oreilles aux aguets. L'affreux petit boîtier est devenu, au sans fil du temps, le compagnon exclusif du quidam isolé. Il le regarde à longueur de temps, le porte bien souvent à son oreille pour y répéter souvent les mêmes phrases lapidaires, y pianote frénétiquement quelques signaux de morses d'un doigt virtuose, afin d'alerter ses frères en hystérie, de sa détresse affective ...

    Monsieur le porte à la ceinture quand madame lui offre la meilleure place dans son sac à main; certains sont allés jusqu'à se le greffer dans un pavillon à lui seul dédié. Les plus jeunes l'ont collé à la main. Il est toujours en éveil, pour beaucoup, il diffuse une musique nasillarde, un crachotis inaudible de sons et de mots en modulation d'indécence.

    Point encore de signaux inquiétants sur l'état du cerveau ? Attendez, les troubles arrivent, regardez bien le comportement de ces groupes technologiques. Ils ne se parlent pas, ils demeurent en tête à tête avec le petit objet. Mais si l'un d'eux s'éloignent, on devine immédiatement un accroissement d'activité, chacun des autres s'enquérant de celui qui part par le truchement du boîtier.

    Où qu'ils aillent, leur dernier regard est pour l'étrange petit écran qu'ils consulteront à l'instant même où ils quittent ce lieu désobligeant qui interdit la chose. Beaucoup d'ailleurs ne respectent même plus les recommandations élémentaires et l'on peut les deviner, cacher sous une table avec l'insupportable qui diffuse une petite lumière bleutée. À l'hôpital, au cinéma, devant la pompe à essence, en classe, au restaurant, ils transgressent les interdictions à en perdre la tête.

    Ils l'utilisent à pied, à vélo, en moto, en auto. L'homme qui se meut, oublie de regarder où il va, il se contente de se l'entendre expliquer. Inattentif aux autres, ceux qui sont physiquement face à lui, il n'observe plus son environnement grâce à cinq sens. Il a décidé de se faire exclusivement entendant, bien mal entendant du reste car sa fonction auditive ne passe que le biais de ce maudit portable. Combien de cerveaux sont ainsi touchés ? On me dit près de cinq milliards, j'en reste sans voix !

    Insupportablement leur.

et l'on va vous vendre n'importe quoi pour éviter le danger.
Le commerce continue !...