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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La goute d'Or qui fait déborder l'emphase ...

Le Ministre de l'arrêt public …




Monsieur Guéant est un homme intègre. Il ne fait rien au hasard. Il agit pour le bien de son clan, d'une caste qui se sert du pouvoir plus qu'elle ne le sert. Chaque mot qui sort de son illustre personne n'est ni le fruit gâté du lapsus, ni la petite graine de la maladresse. Orfèvre du discours, maître es lettre des mots qui font mal, il distille le venin dans le corps social comme d'autres infusent des drogues mortifères dans les soirées techno.

Monsieur Guéant avance à découvert, reconnaissons lui cet immense mérite de n'avoir ni honte, ni pudeur, ni morale, ni remords. Il est la langue de vipère de son ami le Président, il porte sa croix, subit l'opprobre et l'indignation pour faciliter le noir dessein du petit homme. Qu'importe s'il est sali l'espace d'un mauvais mot qui doit passer, l'essentiel est la réélection du Prince de Latran.

De Latran aux latrines il n'y a qu'une mince différence que nos duettistes du périnée s'amusent à franchir sans état d'âme. D'ailleurs, ils l'ont vendue aux intérêts des actionnaires, aux responsables des grandes entreprises du CAC 40 et tout ce petit monde se moque comme de sa première carie de cet islam qu'ils nous offrent en pâture.



Chez ces gens là, il n'y a pas de problèmes de voisinage, ni de cohabitations complexes. Leurs enfants fréquentent des écoles ethniquement pures, leurs vacances se déroulent à l'abri de proximités détestables, leurs relations se fondent sur le compte en banque et pas la carte d'indignité ou le permis de détour. Les beaux quartiers sont nettoyés, la ségrégation financière est d'une rare et discrète efficacité. Oui, vraiment, l'Arabe, ils connaissent pas ! « Même chez Fauchon, notre petit épicier du coin de la rue, il n'y a pas de vendeurs interlopes ! »

Mais il n'est pas question de leur attribuer la plus petite pensée populaire. Le racisme ordinaire qui s'exprimera demain dans 26 propositions opportunes qu'il faut bien mettre en avant pour complaire à la plèbe intolérante, il ne vient pas d'eux mais de la nécessité d'une bonne gouvernance. « L'élection de 2012 se gagnera sur la haine, nous n'y pouvons rien et nous avions bien gagner les fois précédentes sur si peu. Il faut bien changer un peu. » - REPETITION -

Chez eux point de tout ça. Avec l'émir, ils sont en excellent terme. Avec le Prince et ses nombreuses épouses, tout se passe parfaitement à condition de ne point s'embarrasser de préjugés archaïques. Non vraiment, on peut parler franchement entre gens bien élevés ! « Mais, ne nous voilons pas la face, il faut admettre que dans ces affreux quartiers, ils sont incapables de se comporter comme nous ! »

Alors, Monsieur Guéant va mettre en musique les belles propositions de la concorde et de la paix civile. Sans arrières pensées maritimes, promis juré sur la sainte bible. L'ère du charter est terminée, c'est par bateau que l'on se débarrassera des indésirables, de ceux qui refusent notre ordre moral. Ce que la loi n'obtiendra pas, la Marine le fera !

Monsieur Guéant est au sévice, Nicolas aux manettes. Une seule pensée, le premier tour de l'élection présidentielle. Avec ce tapage, c'est sur, c'est fait, la fille du borgne sera au second tour. Il suffit de se glisser devant les innombrables candidats de gauche qui vont s'entredéchirer pour ramasser la mise. Qui terminera second au premier tour sera élu le tour suivant.

Alors, il faut continuer à attiser l'intolérance, à renforcer les extrémistes de l'Islam qui sont objectivement leurs alliés. Chaque camp tire bénéfice de débats abominables, de ces propositions sans doute nécessaires mais qu'il ne faut pas imposer par la force mais par l'explication. Ici, seul l'affichage est en jeu, la réalité n'est pas visée. D'ailleurs qui viendra les mettre en application là où ça pose vraiment problème ?

Nous serons encore bien seuls quand il faudra se colleter la réalité dans les zones où ces gens-là ne vont jamais, aggravée de nouvelles provocations en retour. Curieusement, un faits-divers atroce pour le pauvre garçon lynché par amour refusé, est monté en épingle à un moment fort opportun. À qui profite le crime ?

Ontologiquement vôtre
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