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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Les petits métiers de la crise …

Étameurs

&

Chanteur des rues

 

 

 

La crise impose le retour des petits métiers et des statuts que les révolutions et les droits sociaux avaient remisé dans les vestiges de l'histoire de l'exploitation ouvrière. Ainsi, pour couvrir les concerts dysharmonieux des casseroles, un pauvre jeune homme à la recherche des voix, s'est mis à chanter dans la rue, espérant recevoir pièces et amour, lui qui en manque temps.

 

Dans le même temps, il a croisé les pupitres d'une chorale qui prône le canon et la tradition authentique, le béret vissé sur un occiput en vadrouille. Ils ont ainsi uni leurs chœurs dans une séquence à faire pleurer dans les chaumières pour qui aiment à croire que tout ceci est totalement impromptu. Nulle pièce cependant dans un chapeau que nous allons tous finir par manger à l'unisson.

Comme plus rien ne peut échapper aux œilletons inquisiteurs, la scène est devenue virale dans un contexte déplorable. Le soliste espérant sans doute devenir l'étoile montante de la chanson française de souche. Quand on pratique la langue de bois, la chose coule de source. Le chant serait-il le refuge du consensus ? Il est à craindre qu'il en soit tout autre et l'on retrouve là les travers d'une doctrine qui aime chanter au pas, entre mâles fiers de leur puissance et de leurs origines.

Le chanteur d'occasion s'est fait le porte-drapeau d'une idéologie qu'il prétendait combattre et repousser aux oubliettes. Porte-voix tout autant, il leur signe ainsi un blanc-seing qui encouragera ce projet qui se répand insidieusement. Les chants martiaux, scouts, ou royalistes sont au menu de ces charmants garçons qui n'hésitent pas à voguer du côté du chant marin pour tromper leur monde.

Que notre contre-ténor des droits sociaux se mêlent à eux, prouve à quel point le discernement lui fait totalement défaut tandis qu'il est capable d'arpenter les rues de la Capitale alors que manifestement une part importante du pays déchante. Le chef n'a plus de baguette, il l’a confié à d'autres, il se contente de reprendre ce qu'il y a de plus nauséeux dans cette troupe en quête de racines qui excluraient tous ceux issus d'autres traditions.

Voilà une fort vilaine fausse note qui vient s'ajouter à tant d'autres qu'on finit par croire que seule la provocation peut justifier ce concert de dérapages. En bon virtuose qu'il est, notre homme gravit les sommets des Pyrénées tout en dévissant en chute libre dans les sondages d'opinion. Sa partition est de plus en plus inaudible tandis que de la nation montent plus de soupirs que d'applaudissements.

L'homme a rétabli les petits métiers sur la base du statut du louage instauré en 1808 en pleine restauration. Sa Renaissance prend des allures de marche forcée vers la réaction, l'abolition des droits sociaux, le retour des privilèges. La prochaine étape sera sans doute un concert en latin dans une église alors que dans le même temps, il osera quelques chansons paillardes pour flatter l'électorat qu'il entend séduire. En attendant il se fait loueur et louangeur des méchants.

Tout cela fait froid dans le dos. Après que notre Pif eut essuyé bien des désagréments, voilà que se dressent nos oreilles, horrifiées d'entendre cette marche en avant vers la plus abjecte des idéologies. La dignité de la fonction en prend un sacré coup, les fausses notes se multiplient tant que la toile ne cesse de servir de chambre d'écho aux turpitudes du maître chanteur.

Jusqu'où irons-nous dans cette mascarade d'un pouvoir confié à un illuminé méprisant, pervers pathologique et provocateur jusqu'à l'extrême. Vivement que nous entonnions le chant du départ, voilà bien un élément de leur répertoire sur lequel nous pourrions être en accord pourvu que ce soit le départ du baryton et de sa Castafiore.

À contre-chant

 

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