Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

L'insupportable légèreté de l'être politique

Une représentation en représentation …

 

 

Il semble que ce soit ce ramassis de malotrus, d'inciviles et fort mal embouchés qui sont censés nous représenter. La chose pour surprenante quelle puisse être mérite cependant d'être examinée de manière la plus objective possible. Cette désignation a sans nulle doute des raisons d'être. Il m'appartient d'en comprendre le sens exact.

La première idée qui me vient à l'esprit est ce fameux échantillon représentatif quel qu'en soit le mode de désignation ou de sélection. Il convient immédiatement de fermer le nuancier car il y a semble-t-il une homogénéité sociale et ethnique qui échappe totalement à la diversité de notre population. Tous ceux-là ne représentent en définitive qu'une infime partie de la population réelle.

La diversité géographique est sans doute celle qui peut leur coller un peu plus à la peau. C'est du moins la volonté d'un mode de sélection qui se fonde sur des circonscriptions. Acceptons ce point de vue et essayons d'en percevoir les nuances. C'est encore une grande déception : les accents sont restés dans les urnes, l'uniformité linguistique est la règle tout comme celle du costume du reste.

La sélection porte peut-être sur des notions plus visibles : âge- sexe – profession – sexualité (pourquoi pas). À bien y regarder, la parité n'est pas nécessairement acquise tandis que l’homogénéité demeure encore avec un effacement presque systématique des minorités et des catégories défavorisées. Le monde du handicap a lui aussi peu de place dans ces hémicycles qui ne passeraient pas la moindre commission de contrôle. Une fois encore, c'était une faute piste.

Puisque Parlement il y a, il est possible de subodorer que c'est l'art du langage, la manière de discourir ou plus simplement de converser et éventuellement dialoguer qui fixe le critère de sélection. Terrible désillusion en les écoutant : invectives, insultes, hurlements, onomatopées, noms d'oiseaux sont ce qui reste en définitive de leurs échanges de sales gosses. Nous sommes fort loin de ce qui régit les relations du corps social.

Mais alors, en quoi sont-ils nos semblables, les meilleurs d'entre-nous, nos représentants ? C'est alors qu'à les regarder d'un peu plus près, en coupant le son pour échapper à un jugement à l'emporte-pièce, je découvre un comportement qui les rapproche singulièrement de la masse, de ce peuple dont ils décident du sort.

Ce n'est certes pas un détail à leur honneur mais il a le mérite d'en faire des individus avec la même faille, la même faiblesse, le même manque absolu de courtoisie que nombre de nos semblables. Bien-sûr, ils sont conscients que ce petit travers n'est pas à leur honneur, qu'il sort absolument des obligations de leur charge. Alors, ils cachent leur turpitude, essayent pour certains d'échapper à l'œil inquisiteur des caméras tandis que les membres du gouvernement ne cherchent même plus à feindre la moindre écoute.

Et tous, tripotent quelque chose entre leurs jambes. Les doigts s'agitent, le plaisir semble évident, ils recherchent une évasion, un dérivatif, une satisfaction qu'ils ne trouvent jamais lors de ces séances interminables et convenues. Ils sont ailleurs et en cela ils sont enfin nos représentants ou du moins les pareils de la multitude qui en tous lieux, en toutes occasions pianotent sur un téléphone portable.

Voilà à quoi passent leur temps nos chers députés, sénateurs et ministres. Seul le ministre de la justice lâche le petit objet pour avoir les bras libres. Il serait de toute première nécessité d'interdire les téléphones portables dans ces enceintes institutionnelles, l'exemple que donnent ces gens étant particulièrement désastreux même si c'est là, la seule pratique qui permet de les comparer à la grande masse du peuple. Coupez !

À contre-communication.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article