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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le cœur a ses raisons

Le mobile du forfait

 

 

 

Il se peut que les archéologues du futur (si celui-ci existe encore) découvrent que l'humanité a effectué un basculement total avec le règne du SMS : Simple Message Sexuel, dans le batifolage des humains. Le clavardage a bouté la cour, les mots crus, directs, explicites qui font passer le marivaudage pour une lointaine pratique obsolète.

Les mots doux ont besoin de géolocalisation pour ne devenir que des mots d'où afin que le prédateur puisse croquer sa proie en abusant d'une position dominante quelconque. Hélas, si les paroles s'envolent, ces petits messages de peu de caractère ont d'autant plus de mémoire qu'ils ont choqué, blessé, humilié leurs destinataires.

Sans raison véritable, ces cœurs en manque ont besoin d'un mobile pour réaliser leur forfait. La logique commerciale est évidente, le résultat quant à lui est des plus pathétiques. Même les vieux crabes à la quête d'une jeunette découvrent l'agilité du pouce en guise de préambules avant de se passer de préliminaires en cas de succès.

Même un haut dignitaire cacochyme d'une fédération sportive, se paie le luxe de ces misérables bouteilles à la mer à des femmes qui tombent sous sa coupe. Curieusement, ces fautes de main demandent réparation tandis que ses homologues entendent mettre les pouces pour feindre de n'être pas au courant.

L'âge de raison largement entamé, le vieux crabe en pince pour tout ce qui bouge sur la pelouse et en dehors. Le clavier lui confère une puissance nouvelle, un regain de vitalité en somme pour ce Prince des banquets et des tribunes. Faute d'avoir le ticket, il peut en promettre à profusion, offrir des passe-droits ou mettre le pied à l'étrier à une débutante contre une main aux fesses et plus si affinité.

Le troc s'inscrit entre les lignes de ces cent soixante caractères qui manquent singulièrement de poésie. La lettre d'amour avait jadis un charme fou, elle a enrichi la littérature, je doute que les SMS du vieux crabe lui ouvrent les portes de l'Académie des belles lettres. Le vieux grigou manque de style, c'est pathétique et sa ponctuation s'achève en fanfare par des points de suspension.

Pas de carton rouge pour cela, un simple retrait pour ce rédacteur émérite qui pense encore que c'est toujours la plus sûre manière contraceptive. Pauvre épave de ce vieux monde qui remue encore de la queue avant que de sombrer définitivement dans les oubliettes de l'histoire. Le Breton, entendait retourner comme un galette ces conquêtes sous influence, le voilà sous les projecteurs de l'actualité pour lui faire verser quelques larmes de crocodile, plus pathétiques que sincères.

J'eusse aimé lui envoyer non pas un petit message bref mais un bon coup de pied là où il a fauté. Le risque cependant ne vaut pas la chandelle qui est morte depuis belle lurette. Elle pend lamentablement entre ces guibolles, continuant cependant de semer la honte et l'indignité autour de lui. Tout ça parce qu'écrire des insanités avec un portable est à la portée du premier imbécile parvenu.

Je lui dédie ce message si long qu'il est douteux qu'il soit en mesure de le lire. Il a renoncé à la lecture à l'exception notoire des rapports, tombant sans doute, sous le coup d'une confusion lexicale qui l'émoustille. Je lui propose cet ultime message pour une sortie digne de ce triste sire...

« Vieux crabe breton cherche casier pour pincer ses dernières étrilles ! »

À contre-pied

 

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