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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

En roue libre.

L'échappée belle …

 

 

Évitons de faire courir le temps, il aime nous rouler ! Préférons lui emboîter le pas afin qu'il cesse de nous distancer. Il est déconseillé de lui sucer les roues, de profiter de son aspiration pour subir son conditionnement. Il faut seulement chercher l'inspiration. Puisque cette société déraille, la plus sûre manière est de se laisser aller à l'usage de la roue libre, de se laisser porter par le souffle de l'imagination pour tenter l'échappée belle de la fiction.

Je sais mon propos liminaire est pour vous hors cadre ; c'est sans doute que vous avez par trop la tête dans le guidon de l'actualité, que vous risquez de ne pas me suivre. Qu'importe ! Mettez-vous donc en danseuse et cessez de faire les suiveurs, votre rayon de réflexion n'en sera que plus grand. Vous briserez sans doute votre chaîne ce qui cessera de faire de chacun nous, le maillon faible de la farce.

La métaphore vous remettra en selle, elle vous poussera, vent de la révolte dans le dos, vers de nouveaux horizons. Dans votre musette, il n'y aura plus les produits estampillés : alimentation conforme aux intérêts de la grande distribution. Vous ferez enfin ce Tour d'Enfance dont vous avez toujours rêvé, allant d'étape en étape, à la poursuite de la tradition.

À force de s'entendre dire que nous autres, les anonymes du peloton, ceux dont on ne respecte jamais les choix, que nous sommes bidons, nous allons cesser de suivre les voies qu'ils nous imposent. La véritable évasion, le seul chemin de traverse qui soit est dans la fiction, le cheminement décalé, le refus du peloton moutonnier de l'actualité désolante.

À quoi bon rouler à bloc dans la descente aux enfers qu'ils nous imposent ? Les mains sur le guidon, l'équipement de sécurité au grand complet, les batteries rechargées dans une centrale nucléaire quelconque, vous ne serez que les « grégarios » (porte-bidons) anonymes d'un « gepetto » des éternels perdants.

La seule échappée qui vaille tant pour les consciences que pour la santé réside dans la fiction. Ignorez les sondages, les bulletins d'information, les conférences de presse, les déclarations officielles de ce grand barnum médiatique. La caravane publicitaire est la seule à tirer les marrons du feu tandis que les finances, comme vos pneus, sont à plats. Bientôt vous devrez suer tripes et boyaux pour recoller aux contraintes financières, risquant le coup de barre et l'abandon ou le déclassement au milieu du chemin.

Vivez dans l'imaginaire, fuyez le réel, inventez-vous un autre possible, le nez au vent et le regard détourné des favoris qui eux, se sont piqués aux produits dopants pour vous battre à plate couture. Qu'importe si vous portez la lanterne rouge accrochée dans le dos, il suffit de ne pas rester dans leur sillage pour cesser d'être à leur traîne.

 

Changez de décor, osez la sortie de route et de doute. Imaginez d'autres circuits de distribution, changez de braquet, filez à l'anglaise, ils vous ont montré la meilleure manière d'échapper à cette masse informe d'un peloton mondialisé. Laissez tomber vos vélos rutilants, vos engins qui vous contraignent à toujours pédaler plus pour suivre le rythme diabolique des injonctions, des dépenses forcées, des taxes et des déprimes.

Enfourchez un vieux clou, faites de la bicyclette avec Paulette, baguenaudez sur les sentiers, laissez-vous aller à votre rythme. Prenez la tangente en vous racontant des histoires, évadez-vous, c'est le meilleur calcul qui soit, celui dont le résultat est composé de contes, de récits, de romans, d'épopées au lieu de ce barda de résultats des courses, de nombres de contrôles positifs, d'abandons et de dopés légaux.

La roue tournera un jour pour peu que vous filiez à l'anglaise. La petite reine n'a pas besoin d'un monarque pour aller de l'avant. Cessez donc de tourner en rond sur leur circuit de distribution des rôles.

Bicyclettement vôtre.

 

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