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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La Roche aux farfadets

Féérie lumineuse sur la Loire.

La Roche aux farfadets

Il était une seconde fois

 

 

Ils ont un magnifique château posé au milieu de l’eau. Ils l’ont défendu bec et ongles contre EDF qui voulait le noyer pour son barrage, un monstre destiné à alimenter d’autres monstres lorsque l’eau vient à manquer l’été ; nos charmantes Centrales Nucléaires, bombes à retardement laissées au bonheur de nos générations futures à moins que nous n'héritions du désastre avant elles. Ils ont obtenu gain de cause à force de persévérance et d’obstination. Durant les premières années, pour montrer qu’ils étaient heureux du dénouement, ils organisèrent des sons et lumières qui, au fil des années, réunissaient une foule considérable. Puis l’usure et le départ de quelques uns avaient mis en sommeil les énergies.

Il est vrai qu’organiser un tel événement est souvent une vaste et folle entreprise qui mobilise les bénévoles une année entière, contraints chacun à s’investir, à se démener pour que le succès soit au rendez-vous. Alors, immanquablement, l’usure et le temps qui passe finissent par avoir raison de tous. On se dit un jour « À quoi bon ? » et la mécanique s’arrête soudain, comme un soulagement, un poids qui, d’un coup disparaît.

Des années plus tard le souvenir reste vivace. Oui, c’était le beau temps que celui de l’effervescence avant le spectacle. La nostalgie l’emporte progressivement sur tout ce qui, à un moment donné, paraissait trop lourd, trop répétitif, trop prenant. L’idée fait son chemin : «  Si nous reprenions le flambeau ? Autrement sans doute mais avec le même enthousiasme que jadis ? »

La Roche aux farfadets

Une nouvelle association naît, elle émane de la précédente, morte et enterrée depuis si longtemps. Quelques personnes ont convaincu les autres de les suivre, ont mis toute leur énergie pour souffler sur des braises qui couvaient encore et ne demandaient qu’à renaître. Le lieu est si beau, ils l’aiment tant, ils se souviennent du temps d’avant avec une telle nostalgie que recommencer semble à nouveau envisageable.

Les instigateurs de cette folie ont su insuffler le renouveau. Le groupe se reconstitue, il accueille ceux qui en avaient entendu parler sans jamais avoir connu la belle épopée. Petit à petit, se reforment les réseaux, se relancent les anciens, se mobilisent les nouveaux. C’est reparti pour un tour ! Le temps cependant a fait son œuvre. Le gros de la troupe a vieilli. Il convient de penser autrement l’animation, d’exiger moins de chacun, de penser un spectacle qui demande moins de répétitions, moins d’implication pour tous. Les nouvelles technologies permettent cela. Une projection sur le beau château remplacera les scènes théâtralisées et le feu d’artifice. C’est plus simple en apparence …

Petit à petit pourtant chacun se rend compte qu’il faudra que tous reprennent le collier. Les bénévoles vont devoir assurer. Il en va ainsi partout de par le pays. Des milliers de spectacles mettent en branle des braves gens qui le temps d’une soirée ou d’une session, développent des trésors d'énergie pour réaliser le rêve de quelques-uns. Pire même, le moment venu, certains ne verront même pas l’animation, bloqués qu’ils seront par une tâche ingrate, loin de la foule des spectateurs.

Quand l’échéance approche, l'effervescence gagne les acteurs. Il faut courir en tous sens, prévoir tout, déployer des trésors d'ingéniosité pour tout penser, tout anticiper. Il faudra encore des heures et des heures de travail, jusqu’au bout des forces et du possible. Ce serait un miracle que tout soit prêt en temps et en heure. La météo menace, elle peut tout réduire à néant.

La Roche aux farfadets

Terrible incertitude que celle-ci à laquelle s’ajoute encore la réaction du public. Les gens d’alentour ont perdu l’habitude de venir à la fête du château. La communication, nerf de la promotion, demeure un mystère tout autant qu’un écueil. Et c’est si complexe de toucher un public rendu difficile et exigeant pour ceux qui se déplacent, casaniers et indifférents pour les autres, qui ont perdu le sens de la curiosité.

Le jour est arrivé. Le spectacle aura lieu. Tout le monde a fait son possible. Le ciel, après avoir longtemps été menaçant est resté bienveillant. Il a sans doute dissuadé les moins courageux. Le succès public n’est certes pas à la hauteur des espérances initiales mais l’essentiel est ailleurs, la mécanique est à nouveau en marche grâce aux bénévoles et à Midane Spectacles.

Ceux qui sont venus ont été satisfaits. Le spectacle a été très apprécié même si il est toujours possible de faire mieux. Il faudra entendre les remarques, écouter les critiques, retenir les réussites. L’année prochaine sera une nouvelle histoire. Il n’y a que le premier pas qui compte, la Roche a retrouvé des farfadets, de joyeux fous, de doux rêveurs, pour faire revivre leur petit écrin au milieu de la Loire …

J’ai eu l’immense honneur d’y avoir été convié, d’avoir animé en compagnie de mes compères des Aquadiaux ce renouveau. Puisse-t-il être le premier d’une nouvelle série. Longue vie à l’association des amis du château de la Roche et à son spectacle : Son et lumière, nouvelle génération !

Admirativement leur.

La Roche aux farfadets
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