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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Les chaises musicales.

La défaite de la douce musique électorale.

Les chaises musicales.

Modérato.

 

Nous allions voir ce que nous allions entendre avec super Emmanuel, le banquier lisse qui lave plus blanc l’évasion fiscale et renvoie l’ascenseur aux groupes de pression et aux lobbystes. Avec lui, la politique tendant à devenir parfaitement et définitivement immorale, il convenait de faire semblant en moralisant les sous-fifres du grand orchestre gouvernemental.

Pour l’annonce de la composition de sa première formation expérimentale, il fallut vérifier scrupuleusement si aucun candidat n’avait fait ses gammes du côté de la dissonance et du pas de côté. La société civile venant fort opportunément donner quelques têtes immaculées dans un concert assourdissant de casseroles. Des croches et des doubles-croches mais aucune anicroche je vous prie et pas une seule tête qui ne sorte des rangs. Il fallait marcher au pas cadencé et rapidement le pas se cadenasse et se fracasse dans la disharmonie judiciaire des affaires qui résonnent à nos oreilles.

Le compositeur de l’Élysée et son virtuose d’un Havre qui ne sera jamais de paix se sont trompés de clef. Il a déjà fallu fermer la partition à quelques solistes incertains, qui seront mis en examen de solfège prochainement par des juges si peu mélomanes. On ne peut plus frauder en paix et deux noires ne valent pas une blanche au royaume des mains propres. La feuille de route en prend un coup dans l’aile et le tocsin résonne au loin tandis que la marche militaire est mise au pas.

Le violon a encore de beaux jours devant lui y compris pour le garde des sauts de puce. Nombreux sont les candidats dans ce bel ensemble à postuler pour un petit séjour à l’ombre - canicule oblige -. Il convient de garder le rythme de la campagne présidentielle et de ne rien changer aux investigations des musicologues de la corruption. Après le joueur de clavecin, égaré dans son château en bord de Sarthe, les oreilles sifflent désormais sur la partie centrale de l’orchestre file Armorique.

C’est donc après un mois de concorde nationale que les premières notes viennent briser nos oreilles. La marche funèbre donne le La pour les premiers exclus des fauteuils d’orchestre et le chant des sirènes pour les nouveaux appelés. Les voix sont plus faciles à accumuler dans les urnes qu’à accorder dans ce vaste ensemble incertain aux pupitres si disparates. La voie/voix ? est désormais assourdie et la petite musique du Président sonne déjà faux.

Annoncer une nouvelle composition le jour de la défaite de la musique, atteste d’une singulière volonté de confirmer que la politique n’est qu’un jeu de chaises musicales ou chacun s’évertue à retirer le fauteuil sous les fesses de son voisin. C’est un concert d’instruments à vent que nous propose notre belle fanfare de chambres législatives. Tous spécialistes de la girouette, ils passent aisément d’un compositeur à l’autre sans même un soupir.

Qui tient la baguette ? On peut légitiment se poser la question tant le brave Philippe, la voix de son maître, semble malgré son passé de joueur de percussion un fantoche à côté du roi de la caisse enregistreuse et du pipeau qu’est notre bon compositeur céleste. Les solistes de la formation s’accrochent au barreau, la corde est raide et la résonance pas fameuse. L’écho lointain de la discordance des ego ne fera que s’amplifier au fil des couacs et des trahisons.

Le coma est pour bientôt. Les silences sont pesants, les soupirs profonds. La direction a beau être assistée par une dame discrète et pimpante qui joue la muse amusée, elle n’en a pas moins du mou dans la corde à nœuds. Le triangle est déjà installé sur le bord de la route, le danger menace tandis que la chorale des vierges innocentes et des castrats qui se défaussent s’installe, fraîchement émoulue du conservatoire dans les travées du palais Bourbon. Il parait même que certains de ces nouveaux venus pensaient qu’il s’agissait d’un alcool fort !

Nous vivons une époque formidable, c’est le clairon qui sonne la charge de la cavalerie à grands coups d’ordonnance. On se prépare des défilés au pas de l’oie, les syndicats vont accorder leurs violons pour briser au pas de charge la cacophonie des droits musicaux, la presse se mettra en sourdine pour soutenir l’incroyable solfège d’un orchestre qu’elle a mis en avant pour qu’il nous serve sa mirifique berceuse illusoire.

Musicalement leur.

Les chaises musicales.
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L
Tout est parfait pour le président et le gouvernement, l'Assemblée, la presse conquise, etc... sauf les syndicats en effet... ils risquent de f... la m... à la rentrée !<br />
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C
L Hatem<br /> <br /> Et oui, il fait des empêcheurs de tout tourner en ronds !