Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Il revient par la fenêtre ....

L'impossible monsieur Bernies !





Il y a des personnes dont on ne parvient jamais à se défaire. Poussez-les par la porte, il reviennent par la fenêtre, chassez-les à coups de balai, ils profiteront d'un petit coup de vent pour vous revenir sur les ondes. Ils sont tenaces, nuisibles, teigneux et parfaitement insupportables. Dans cette corporation infâme, il en est un qui a connu les honneurs du stade et de la politique, de la publicité et de la duplicité, des plateaux télévisuels et du palais de l'Élysée.

L'homme doit sa réputation à une carrière sportive honorable avant de devenir un entraîneur titré. Parti de rien, il en est resté pas grand chose mais a su se faire des amitiés solides. Il a sans doute des qualités qui m'ont toujours échappé mais il faut dire qu'en matière d'hypocrisie et de servilité, je ne suis pas un grand spécialiste.

Notre faux jeton doit sa carrière extra-sportive à une amitié de tapis vert. Il a su miser sur un petit ministre de l'intérieur qui lui permit d'ouvrir des casinos. Les paris sur l'avenir se font parfois sur des coups de dés. Comme dans le même temps, le monde du Rugby lui avait déroulé un tapis rouge, il devint personnalité incontournable, vedette des médias.

L'homme ne met jamais les deux pieds dans les mêmes crampons. Pendant ce temps, il se lance dans des opérations immobilières douteuses qui furent couvertes par l'ami que vous savez. La fortune lui tendait les bras, la gloire taillait sa route, il ne lui manquait plus que d'accomplir de grandes choses pour la postérité.

Une coupe du Monde de rugby vint lui tendre les bras. Il l'aborda avec les dents longues et s'y mordit les doigts. La lecture de la lettre de Guy Moquet transforma un quinze de France ambitieux et motivé en une belle équipe de pleureuses, incapable de battre les argentins et l'ennemi héréditaire.

Qu'importe la déroute sportive, la servilité est toujours récompensée dans le monde des puissants. L'homme parti de rien se trouva propulsé ministre des sports pour amuser le petit ministre qui venait de prendre du galon. Je dois reconnaître que la France entière put profiter de la facétie présidentielle et que jamais ministre ne fit autant rire par sa médiocrité, sa méconnaissance des dossiers et son manque de clairvoyance.



L'amitié et les intérêts communs ne purent couvrir très longtemps ce passage ahurissant au ministère des sports. La pauvre Roselyne n'en pouvait plus de traîner un tel boulet, elle ne savait pas qu'elle allait troquer un âne pour une gazelle tout autant ingérable ! Bernies le fou fut remercié, non pas pour ses services, il n'y en eut aucun, mais pour prendre cette porte qui lui collait à la peau !

Depuis, il traîne sa renommée et sa misère. Il s'est mué en manager général du club de Bayonne, une région pourtant où l'on aime les gens bons. Il y a sans doute par là, une mairie à prendre où un destin de député pour permettre à cet encombrant serviteur de rebondir à la façon d'un ballon ovale.

Mais le diable ne reste jamais dans sa boîte et l'homme se voit offrir un micro et une émission à sa mesure sur une radio périphérique qui ne brille pas par sa distance intellectuelle. L'affaire ne serait pas grave et constituerait un avatar de plus au reclassement des anciennes gloires pour leur permettre de maintenir un bon niveau de vie. Mais l'homme a pris carte à l'UMP et une telle tribune avant le sprint électoral pourrait bien constituer un formidable outil de propagande pour le Grand petit homme d'autant que les auditeurs de cette radio sont des cibles faciles.

C'est assez curieux que des épouses de candidats supposés doivent quitter l'antenne et que le compagnon de virées douteuses de notre président puisse tenir microphone sans que personne ne s'offusque. Il me fallait signaler l'anomalie et dénoncer ces pratiques indignes d'une démocratie véritable.

L'emportement vôtre.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article