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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Des sports si peu durables.

La bâche dissimule la gabegie.

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    Nous savons que la France ne dispose pas de stades modernes, fonctionnels et non 'énergivores'. La Coupe du Monde de football en 1998, celle de Rugby en 2007 n'ont pas permis de prendre rendez-vous avec la réalité et l'efficacité. Pire, l'échec de la candidature pour les Jeux Olympiques de 2012 a ruiné les promesses qui n'auraient pas été tenues.

    Notre société refuse le risque climatique. L'aléa météorologique est contraire aux impératifs économiques et médiatiques de ce spectacle qui doit avoir lieu à tout prix ! Les ligues professionnelles et les télévisions sont plus fortes que la nature et de fortes amendes* viendront le rappeler à ceux qui baissent les bras devant la neige et le gel.

    Alors, pendant qu'on nous parle d'économies d'énergie, de réchauffement de la planète et de dérèglement climatique, nous nous extasions sottement devant les trésors d'ingéniosité des équipes municipales et des bénévoles qui mettent tout en œuvre pour que le match, pardon la cérémonie magique ait lieu contre vent et gelée.

    On bâche, on protège, on installe une immense soufflerie, on brûle des milliers de litres de gaz-oil pour réchauffer un terrain de sport par moins dix degrés celcius. Car, il faut jouer et surtout le faire à des horaires invraisemblables en cette période pour honorer le Dieu Audimat.
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    Que des joueurs mettent leur intégrité physique en péril, qu'importe ! Que de fidèles supporters 'supportent' des températures insupportables pour le bonheur de ceux qui sont restés dans leur canapé, foutaise ! Que des services municipaux soient affectés à cette fonction privative plutôt que de déneiger les routes collectives, ridicule ! …

    Les clubs professionnels sont des structures privées à buts largement lucratifs et pourtant, ils continuent à évoluer, à de trop rares exceptions ( Stade Toulousain aux Sept Deniers), sur des terrains municipaux qui mobilisent les services et les fonds éponymes. Dans le même temps, les clubs amateurs sont confrontés aux refus comme aux difficultés légitimes des édiles bien moins disposés, cependant, à l'égard des humbles que des puissants.
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    Revenons à nos dévoreurs d'énergie. Pourquoi les stades ne sont-ils pas équipés de cellules photoélectriques ? Pourquoi n'ont-ils pas des productions autonomes d'énergie alors qu'ils disposent de surfaces parfaitement exploitables ? Pourquoi n'ont-ils pas été conçus avec une toiture rétractable et des systèmes de chauffage du sol performants et économiques ?
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    Dans ce bordel ambiant, il y a quelques espaces de dignité. Jean-Claude Boulard, maire socialiste du Mans (Sarthe) refuse l'horaire imposé par la télévision qui mobilise des moyens insensés. «Il serait peut-être temps que les institutions atterrissent en prenant en compte les questions d’économie d’énergie et de développement durable. D’autant qu’il suffirait de jouer ce match à 15 heures, comme le demande le club» Il refuse de voir dépenser 30.000 euros pour assurer le chauffage de la pelouse. Le club estime, dans le cas d’un report du match, qu’il perdrait quelque 100.000 euros en frais divers* (dont les fameuses amendes). Abracadabrantesque !

    Dans cette affaire, le Maire est l'otage des injonctions d'organismes privés : club, ligue et diffuseur. Situation proprement scandaleuse qui déshonore le sport. Vivement des stades privés qui assumeraient leurs extravagances à leurs frais. Au Racing Métro, le président Lorenzi a un projet de stade couvert, dédié au Rugby mais aussi aux spectacles, pouvant accueillir 40 000 spectateurs et construit sur des fonds propres. Qu'il y ajoute un bilan énergétique positif et nous le citerons en exemple et l'applaudiront de deux mains qui ne seront pas gelées..
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    Il serait grand temps que la télévision cesse d'imposer tout et n'importe quoi. En hiver on joue à 15 heures où on ne joue pas. C'est la sagesse des anciens, ceux qui acceptaient le rythme de la nature et non pas les exigences folles des puissances de l'argent.

Températurement vôtre.
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