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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La rose et le coqi

Crise d'ergots

Il y a bien longtemps de cela, le coq se pensait paon. Il déployait parfois sa roue et était admiré par une basse cour simple et rurale. Il côtoyait alors les bruyères et les landes, les forêts et les côtes sans se soucier des paillettes ni des poulettes.


La rose a toujours poussé dans les taillis et les bosquets. Elle puise sa force dans la rusticité de sa terre et se pique de ne pas céder à la facilité du bouquet artificiel. Elle reste elle-même sans céder aux aux manipulations transgéniques.

Le coq se dresse sur ses ergots et affirment sans ambages que cette fois, promis juré, il ne laissera pas ses plumes dans l'aventure.


La rose n'ergote pas elle, elle s'épanouit quand à ses pieds, on la couvre de fumier. de cette meurtrissure, elle va tirer sa parure et sa force.


Le coq est capable de farouche bataille. Il les livre dans des bouges obscures où des parieurs misent sur sa survie. Il mène alors de terribles combats pour quelques billets, pour quelques crêtes rougies du sang de la gloire. Mais bientôt, il oublie ses joutes prohibées et devant sa cour basse il parade et oublie les querelles passées.


La rose a mené quelques guerres. Elle n'a jamais fané au combat. Partout elle a tenu, tête haute et toutes épines dressées. Elle demeure en toute occasion inflexible et ardente. Point n'est besoin de propos hâbleurs, c'est au premier coup de canon qu'elle abandonne son jardin pour entrer de plein pied sur le champ de bataille.


Le coq s'enfuit à tire d'aile, sans lutter, à la vue du premier renard britannique venu.


La rose ne tremble pas quand survient le sécateur, et coupée, encore elle piquera.


A l'orgueil ou par vanité, notre coq peut se retourner et affronter ses responsabilités. L'espace d'un sursaut, il va donner des coups de bec, battre des ailes et se dresser face à l'ennemi. Puis sa nature reprendra le dessus et sûr de sa précédente victoire, oubliera de relever le gant du jardinier anglais.


Toujours fière et souvent hautaine, la rose reste droite et ouverte, ferme et menaçante. A chaque fois, elle se bat comme si sa vie était en jeu. Et elle mettra encore plus d'ardeur si face à elle se présente son pire ami, ce coq gaulois qui par mépris ou ignorance l'a toujours prise pour une vulgaire pâquerettes. C'est pour ça que lorsqu'elle le peut, elle ne manque jamais de l'y envoyer !


Le coq oublie toujours que la rose peut le piquer. Quand l'aventure survient, à chaque fois il joue les poulets de grains, ceux qui sont nés de la dernière pluie d'essais. Il bat des ailes, s'ébroue et s'en retourne sur son perchoir en affirmant à qui veut bien l'entendre que c'était une étourderie et qu'on ne le prendra pas la prochaine fois.


Et l'animal, au petit matin suivant, chantera à tue tête pour montrer à tous qu'il est encore le maître des lieux et que c'est bien lui le plus fort. Mais hélas, ce n'est pas dès potron-minet qu'on joue au Rugby. La rose attendra son heure et dressera un poing vainqueur pour faire taire une fois encore l'orgueilleux gallinacé !



Botaniquement vôtre.
BR 
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