Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le pain rassit vite en entrant dans l'histoire

 

Au four et au Malin …

 

 

Le diable est dans les détails. Il ne tarde jamais à sortir du bois surtout quand il veut se rendre au four pour battre le fer quand il est chaud. Le petit mitron, tout juste reconduit dans sa fonction élective, oubliant soudain ses convictions antérieures, le regard fixé sur la ligne d'horizon, celle qui passe par-delà les Vosges, se précipite, toute honte bue, pour que la soupe demeure bonne au beau pays de la tambouille électorale.

Une fois encore, enivré par un passage sur un plateau de télévision ; une douce assuétude pour ce beau parleur qui tient plus du corbeau, un fromage dans le bec que du rusé renard, notre bon dépité par la tournure des évènements se met immédiatement à faire de l'œil à ceux qui jusqu'alors, ils considéraient, comme tant d'autres, comme des suppôts de Satan.

Après avoir mangé son pain blanc, le mitron sympathique se prenant pour un faux mage à cœur, tenant compte des difficultés du moment, du défi sur le pouvoir d'achat, des problèmes d'approvisionnement pour le fameux blé d'Ukraine, se lance immédiatement dans la confection d'une miche de pain gris. Il renonce à la baguette en dépit d'une promesse de classement patrimonial, la conjoncture supporte la boule pour se mettre au diapason d'un peuple par trop ingrat.

Curieusement, sitôt sortie sa première fournée, la mie tourne au vert de gris tandis que la croute craque d'un sinistre bruit de bottes. Pas de problème se dit le mitron qui pour l'heure pense préparer des mouillettes pour manger des œufs d'oie à la coque. Il convient de toujours se mettre au pas, surtout quand on est en marche

Le mitron avale ses convictions passées aussi facilement que les couleuvres. C'est l'art de ceux qui aiment à nous mettre le nez dans la farine. Une manière de ne pas s'embarrasser de principes ou de ligne de conduite. Tout ce qui sort du four est béni, qu'importe si comme durant l'occupation, il faut ajouter des copeaux de bois dans la farine.

Le pain vert de gris, l'œuf coque se rebelle, refuse de se plier à cette nouvelle fantaisie d'un agitateur agité qui se trouve soudain dans le pétrin (Pétain). Que proposer pour avaler la pilule et cette mie qui ne tient pas la route ? Un fromage coulant en plein naufrage sera le substitut idéal d'autant plus qu'il grouille déjà d'asticots.

Un bon apport protéinique ne sera pas négligeable en période de disette. Il suffit de fermer les yeux, de ne pas se montrer regardant sur le menu et les odeurs. Pour garder la chambre, il convient de faire quelques sacrifices, et celui-là n'est pas pire que les précédents. La croute sent malgré tout le brûlé, le pain sort du four sur son envers ! Le bourreau attend sa miche, il sera servi sans plus attendre.

Il n'a pas fallu plus de deux jours pour que le mitron tende la main à la bête immonde. Mou du derme, il se plie volontiers au vent qui souffle. Comme les épis de blé, il se laisse ballotter au gré des courants d'air, ceux qui désormais font les idées fluctuantes et les postures instables. Le bon grain n'est plus à l'ordre du jour, notre petit mitron en bon valet de l'officine du palais, se contentera de l’ivraie.

Son pain me donne déjà la nausée. Lui n'en a cure, il continue son petit bonhomme de chemin médiatique et gastronomique : il restera le chantre de la ruralité, du territoire, de la bonne bouffe et des grosses entourloupes. À force de proclamer que tout est bon dans le cochon sans nitrite, il n'est pas surprenant que la tentation du rassemblement passe par l'union nationale là où le vice versa dans l'abjection.

Il se peut que mes propos abscons ne soient pas digestes. Prenez garde cependant qu'ils ne préfigurent pas une ère de reniements, de trahisons, de compromission et de pacte avec le diable comme nous le voyons déjà poindre chez ce tambour major de la boulangerie de crise.

À contre-mie

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article