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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Vélo tour de passe-passe

Le choix d'une société du profit.

 


Deux événements locaux se télescopent le même jour et m'imposent réflexion et contrariété. Ce qui s'est joué à Cenabum ce dimanche 6 juin, se déroule chaque jour dans cette France où l'empire de l'argent semble prendre le pas sur le monde solidaire de nos grands anciens.

À Fleury les Aubrais, une association sportive mobilisa tous ses bénévoles pour offrir gratuitement une journée de sport et de fête. À Orléans la prétentieuse, une entreprise privée venue de Bourges vendait une balade à vélo. Deux mondes qui s'affrontent à armes inégales....
545px-Blason ville fr Fleury-les-Aubrais (45).svg
Au Cercle, les bénévoles œuvrent depuis de longs mois à la préparation de leur tournoi. Pour la dernière semaine, la mobilisation fut générale. Chacun, petit ou grand, apportant une pierre à l'édifice collectif. Au Tour, des organisateurs recrutent, gèrent, négocient. Rien n'est laissé au hasard. Bienvenue dans la société événementielle !

Sur le pré, des centaines de personne s'affairent : Stands à tenir, tournoi à organiser, réguler, arbitrer. Il faut encore accueillir les 800 mômes qui vont se disputer un ballon ovale, répartir les cars, aiguiller et soigner. Il faut surtout abreuver et nourrir, le Rugby reste exemplaire à ce niveau.

Sur le bitume, à chaque carrefour, un planton de service, défrayé pour l'occasion, qui s'ennuie à mourir pour quelques sous de plus. On dirige d'un geste las, des groupes de cyclistes qui auraient bien pu découvrir seuls la ville sans payer le droit d'être parqués ainsi !

Les membres actifs et leurs amis partagent une même passion ,une certaine idée de la société et des valeurs qui les honorent. Personne ne compte ni son temps ni son argent. Le bonheur est sur le pré et chacun œuvre à un projet collectif qui se suffit de peu pour proposer beaucoup.

Les vacataires sont seuls sur le carrefour. Nulle passion, nulle perspective au-delà de cette journée. On encadre sans plaisir des clients d'un jour. On remplit un cahier des charges, on tient des objectifs ou des missions. La note était salée, il faut bien donner l'illusion qu'elle est respectée.

C'est ainsi que dans toute la France, chaque fin de semaine, des associations se mobilisent pour organiser une rencontre, une manifestation, une belle fête. Les donneurs de leur temps se mettent en quatre, pour créer du rêve avec des bouts de ficelle et beaucoup d'amour. Ils sont les héritiers de cette loi 1901, ce bel héritage français qui unit notre tissu associatif.

Dans le même temps, des sociétés privées, des amis et des coquins se lancent dans le commerce de l'événement. Un appel d'offre, un marché public pour une activité festive. Des subventions à faire pâlir d'envie les associations locales. Ici, c'est 45 000 euros qui sont allés dans les poches de quelques-uns pour un joli tour de vélo et de passe-passe pour tout juste 2 000 cyclistes qu'on a fait pédaler dans des lieux improbables.

Nos associations pleurent chaque année pour obtenir des subventions convenables. Elles font des miracles pour en tirer la quintessence. Si elles savaient ce qui se passe dans leur dos, elles en baisseraient les bras de rage et de colère. Pour enfoncer le clou, la presse locale, les relais médiatiques sont au service des payants et se moquent de nos généreux.

 


Vélo Tour est préféré à ce rassemblement des Géants, il faut couvrir le premier et faire charité de quelques lignes pour le second. La presse servile sert les desseins mercantiles. La générosité n'est plus d'actualité, place au clinquant, au brillant, au concept novateur et facturé fort cher !

Gratuitement vôtre

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