4 Octobre 2010
L'affiche rouge de Cenabum.
En une ville qui depuis douze ans vit sous le joug d'un pouvoir droitier qui s'est fait avant l'heure le laboratoire des mesures sécuritaires de notre Grand petit homme, un militant communiste, le
fait est si grave qu'il convient de le mettre en tête d'affiche, vient de subir les foudres publiques de l'adjointe aux affaires scolaires.
Il faut reconnaître que notre homme est fort atypique, qu'il dérange et qu'il agace par sa posture et son implication dans un quartier que nos élus aimeraient bien oublier ( ce qu'ils font avec
une remarquable constance il est vrai). Rien de bien ou peu s'en faut ne s'épanouit dans cette zone déshéritée sans qu'il y consacre temps et énergie.
Figure incontournable pour les habitants hétéroclites d'un quartier d'exclusion, il se multiplie pour aider les plus humbles, proposer des activités aux enfants, obtenir des fonds grâce à la
vente de son Sureautin . Il est présent, il est nécessaire, il rassure les familles et les enfants.
Mais voilà, l'homme est un militant pur et dur du parti communiste et l'affaire est parfaitement intolérable à cette frange extrême de la droite gouvernementale. Il se peut du reste qu'après les
sans-papiers, les Roms, les jeunes de moins de 13 ans, les communistes deviennent la prochaine cible de ce pouvoir de la mise en accusation !
La dame « travail, famille, patrie « qui supervise les affaires scolaires voue une haine féroce à ce brave homme. Elle le montre du doigt, le menace, l'empêche de mener à bien ses
desseins subversifs. Elle a bien raison la 'bougresse' puisque l'infâme cherche à donner bonheur et espoir à des enfants issus de toutes les immigrations possibles et qui ont échoué dans ce
quartier de misère.
Elle a outrepassé ses droits en dénonçant en séance publique du conseil municipal les agissements de ce hussard rouge de la république. La diffamation n'est pas un problème pour ces tenants d'un
pouvoir de tous les droits et d'aucune règle. Des assertions mensongères, le nom du directeur donné en pâture à une droite qui préfère les apéritifs
cochonnaille à l'intégration de tous dans une nation solidaire.
L'attaque n'est pas neutre. Elle s'inscrit dans une politique de paupérisation généralisée de l'école publique. Les fonds dédiés aux transports scolaires pour la pratique du sport ont été réduits
à la portion congrue pour financer le projet pharaonien d'une arène en zone inondable. La masse n'a qu'à bien se tenir, il faut d'abord financer les paillettes et le spectacle.
Madame l'adjointe aux affaires scolaires dénonce, pointe du doigt, met en accusation sans preuve ni matière. Qu'importe, le mal est fait, l'honneur d'un homme fort encombrant est sali pour
complaire à une ligne politique immonde.
Les horreurs se poursuivent dans cette ville. Petit à petit, les associations qui
luttent contre l'injustice, les inégalités se voient privées des fonds nécessaire à leur survie. Une rue dont les habitants déplaisent à la conception ethniquement pure de notre cité est mise
en travaux depuis plus d'un an. L'objectif est simple, mettre en faillite des commerçants cosmopolites qui n'ont qu'à déguerpir d'un centre ville propre !
Le directeur d'école est de ceux qui se dressent contre cette politique inique. Il doit être cassé comme sont mis en accusation, mis sous surveillance, inquiétés, pourchassés, dénoncés tous ceux
qui osent s'élever contre ce pouvoir de nature totalitaire.
Ainsi va la vie le long de notre Loire. La ville est sous surveillance. La peur est la règle, l'angoisse le quotidien des humbles et des indésirables.
Dangereusement vôtre.