25 Janvier 2012
La lutte des classes.
Notre président a sans doute des comptes avec l'école. Un passé tourmenté de mauvais élève, des traumatismes secrets qui ressurgissent pour régler ses comptes avec une corporation qui ne lui fit aucun cadeau dans un passé qu'il entend laver avec fracas. C'est d'ailleurs le bruit que fait une institution qui s'effondre qui lui donne ce sourire qui nous irrite tant …
Les dernières annonces d'un président qui feint de n'être pas en campagne sont évocatrice de l'hypocrisie d'un homme qui avance masqué pour détruire ce qui reste encore de notre école. Tous les coups sont bons pour dénigrer, monter la population contre le corps enseignant. Derrière chaque mesure, en filigrane, des pensées insidieuses qu'il entend répandre dans une société qui n'a jamais aussi peu respecté les enseignants.
Ils sont fainéants, il faut qu'ils restent plus longtemps au travail ! C'est facile, c'est mesquin, c'est parfaitement impossible. Un bureau pour chaque professeur afin de recevoir les élèves et leur famille ! C'est de l'humour, bien sûr pour qui connait l'état de nos établissements. La demande n'est destinée qu'à rappeler que ces gens ne restent que 18 heures ( ce qui est loin d'être le cas de tous …) sur leur lieu de travail alors que la France qui travaille ne compte pas ses heures.
Ils sont contre l'autorité et nous allons les remettre dans le rang. Les chefs d'établissement qui doivent sans doute être les seuls qui échappent à son mépris puisqu'ils sont chefs et qu'ils n'enseignent plus, vont noter les incapables, les rebelles, les têtes brûlées pour les décourager ou les faire plier. Mesure absurde qui donne à un supérieur administratif le pouvoir de juger sur des pratiques dont il ignore tout !
Effet d'annonce encore et toujours ! Les vacances qui dérangent lorsqu'elles sont prises par ces adultes qui jouissent d'un avantage scandaleux, d'autant plus que les Français vont être privés de leur cinquième semaine de congés payés. Toujours la stratégie de la division et une farce de plus puisque les vacances de l'éducation nationale sont d'abord destinées à enrichir les marchands de tourisme. Les zones ne sont pas conçues pour équilibrer les rythmes des enfants mais pour accroître les périodes à tarifs prohibitifs. Les vacances d'été vont subir ce traitement pour les étaler sur trois mois tout en les réduisant pour les enfants. Abracadabra !
Je n'évoquerai pas les contenus qui sont taillés en croupières, qui sont dans le même temps tordus dans une évaluation qui n'a d'autre ambition que de contraindre les professeurs à valider des compétences non acquises pour justifier de leur salaire. La réalité n'ayant plus aucune importance puisque les enfants qui fréquentent l'école publique sont sacrifiés.
Jamais un gouvernement n'aura autant attaqué l'école dans les faits, jamais dans le même temps il n'aura autant dénigré une corporation, jamais les citoyens n'ont autant détesté ceux qui sont en charge d'enfants privés de repères, privés de cadre, laissés à eux-même pour en faire des bombes supplémentaires pour détruire ce qui reste encore debout.
C'est un crime contre l'héritage des lumières et de la troisième République, c'est un acharnement suicidaire contre une jeunesse sacrifiée pour remplir ce dessein monstrueux. C'est un massacre à la tronçonneuse mené par un homme de si peu de culture !
Comment combattre cette stratégie reliée par des ministres tout autant haineux que le patron ? C'est une vaste question à laquelle, la campagne électorale ne donne pour l'heure pas de véritables réponses. Il faut cesser de penser en moyens mais bien redéfinir un contrat social entre un peuple, son école, les gens à qui l'on confie cette mission et des enfants qui doivent cesser d'être des rois capricieux, intouchables, irrespectueux, instables. Étrange, cela ne vous fait-il pas penser à quelqu'un ? Notre Président est le paradigme de ces sales gosses, les adolescents sur lesquels il compte pour arriver à ses fins : détruire de l'intérieur l'Éducation Nationale !
Sauvonsl'écolement vôtre.