Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
30 Juin 2010
Ce que ne fait plus l'école …
Cette année encore, mon petit club de Rugby a mis en place une belle après-midi festive. Les enfants de cette école de la vie se sont retrouvés
pour des Galympiades admirables. Toutes les activités de ce sport rassemblées, dans un parcours initiatique tout autant que ludique.
Un raccourci, l'espace de deux heures d'effort et de rire, des activités d'une année en ce lieu. Quand la journée se terminera, la page se tournera. Les enfants partiront pour
ne revenir qu'en septembre prochain. C'est une clôture, un moment fort ,pour leur dire de façon explicite :
« Rendez-vous à bientôt, nous espérons vous revoir ! »
Chose étrange que ce geste simple, dans nos collèges, depuis bien longtemps, ne se fasse plus du tout. À l'heure où de nobles cerveaux,
s'interrogent pour allonger encore l'année scolaire en ce mois de juillet, nous vivons une déliquescence affligeante, une quinzaine finale qui n'en finit pas de ne ressembler à rien.
Les premiers départs pour des vacances au pays ont donné le signal d'un éclatement des classes. Les Pakistanais ont devancé l'appel vers ces aéroports, qui dans quelques jours,
proposeront des tarifs d'été à des prix intolérables à nos familles modestes. Logique absurde d'une économie curieuse qui propose aux plus riches, aux gens seuls, à ceux qui n'ont pas d'enfants,
des tarifs bien plus bas en dehors des vacances scolaires.
Le brevet ajoutera à la confusion en fermant le collège avant la fin annoncée de cette année qui n'en finit pas de s'étirer. Les conseils de classe ont déjà signifié qu'après
leur déroulement, plus rien ne comptait vraiment. Plus de respect, plus de travail sincère, la quenouille se dévide dans une joyeuse chienlit...
De jour en jour, des élèves désertent les bancs du collège pour n'y revenir qu'en septembre. Il faut devancer cet exode confus et récupérer avant qu'il ne soit trop tard, les
manuels scolaires. Le mouvement s'amplifie alors puisque tout est dit. Et cette fin étrange est une agonie traînante qui ne satisfait personne.
Au contraire de mon petit club de sport, où des récompenses marquent une fin bornée. Un départ collectif, un rendez-vous donné, un moment
collectif pour se dire au-revoir et faire le bilan de l'année écoulée.
Autrefois, ce rituel, dans des écoles jadis respectées, s'appelait remise des prix. Il ne venait l'idée, à personne dans la bande, de manquer ce jour qui ouvrait vers des
vacances qu'on prenait tous au même moment. Devant parents et élus, les enfants comprenaient que c'était bien fini !
Aujourd'hui, chacun fait ce qu'il veut quand il veut. On part à sa convenance, on revient de même. C'est la loi du libre service qui impose ses règles et met dans les jeunes
consciences, qu'en ce lieu, on fait un peu ce que bon vous semble !
De ce constat banal, je ne sais que penser. Les impératifs techniques, l'organisation des examens, les choix économiques ou le désir de tuer ce modèle ancien ont provoqué ce
joli bazar qui contribue grandement à la dégradation générale de l'éducation nationale.
Un début ! Une fin ! Deux bornes pour tout le monde les mêmes ! Est trop demander ? À moins que se joue ici, un choix de société qui favorise l'individu et sa liberté
chérie. Le groupe est subversif et dangereux quand on prône l'égoïsme et l'individualité.
Remisedesprixement
vôtre