Toutes ces médailles qui s'envolent !
L'urbanisation a ce merveilleux avantage de concentrer en un même lieu une quantité considérable d'individus. Lorsque ceux-ci sont encore jeunes, ils devraient pouvoir, si
l'envie leur en prenait, se réunir pour pratiquer une activité sportive quelconque.
Hélas, la formule libre, spontanée sauvage n'est pas prévue au programme de nos équipements. La concentration humaine suppose le centralisme. On le nommera démocratique,
bureaucratique ou municipal selon sa sensibilité ou sa conception personnelle de cette incontournable vision jacobine du pouvoir !
Toutes les installations disponibles sont closes, verrouillées, gardées, réservées, privées ou inaccessibles suivant une multitude de modalités qui échappent à celui qui veut
faire du sport. Cela échappe aussi au contribuable qui ne comprend pas pourquoi ces équipements coûteux et largement financés par les différentes strates de notre pyramide administrative, ne soient
pas employés le plus souvent possible.
La crainte justifiée de la dégradation, de l'utilisation irrespectueuse ou détournée explique en partie ces précautions. Il faut encadrer, contenir, contrôler la fougue de cette
humanité sportive, c'est un gage de longévité pour tous les espaces dédiés au sport. Mais nous atteignons alors la contradiction majeure de cette inaccessibilité rédhibitoire.
La réduction des personnels de surveillance accélère le phénomène. Moins il y a et aura de gardiens, moins il sera possible de disposer d'un équipement en dehors des horaires
légaux de travail. Mais le citoyen qui travaille ne fait pas du sport pendant les heures de la journée.
Diable, la remarque est judicieuse mais nous n'y pouvons rien. Les installations sont prioritairement réservées aux scolaires ! J'entends bien cette louable remarque et m'étonne
alors de la difficulté rencontrée par les classes pour trouver un espace adapté tout au long de l'année et du programme.
Notre pays serait-il sous équipé ? N'ébruitez pas cette rumeur infondée, elle est insupportable aux élus des collectivités locales qui ne cessent de financer, d'inaugurer
ou de mettre en chantier. Je ne vois pas où se situe ce problème qui nous prive d'olympiades en olympiades de ces si précieuses médailles sans lesquelles le sport n'a aucune raison d'exister.
Ah ! Voilà ! J'ai trouvé. C'est l'éparpillement des financements qui provoque le mal pour ces biens si onéreux. Il y a ce qui relève de la responsabilité de la mairie, ce qui
appartient au conseil général, ce qui est financé par le conseil régional.
Au bas de l'échelle, la ville est sollicitée de toutes parts (vous voyez Monsieur Le Maire, je sais admettre vos difficultés). Plus on s'élève dans cette hiérarchie territoriale,
plus la mise à disposition se resserre pour devenir de plus en plus exclusive.
Le collège est parfois un peu prêteur, le lycée beaucoup moins. De plus, ces établissements sont fermés une bonne partie de l'année alors que le sport ne s'arrête jamais. La mise
à disposition permanente de ces lieux donnerait une vraie bouffée d'oxygène aux associations asphyxiées par le manque de créneaux disponibles.
J'évoque ici,surtout pour les utilisateurs de gymnases. Pour les terrains extérieurs, il y a un tel abandon de nos élus devant les sirènes immobilières, que l'herbe ne pousse
plus depuis belle lurette pour de nouveaux terrains collectifs autour de nos écoles, collèges et lycées.
Ainsi, celui qui veut pratiquer un sport de plein air n'a plus que ses yeux pour pleurer. Quant au sportif non encarté, il est confronté à une impossibilité totale et définitive.
Alors, pour les médailles, vous pourrez repasser !
Terrainàcourrirement vôtre