Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
21 Décembre 2010
L'essai casquette et les petits tas.
La victoire au bout de l'ennui.
Il y avait un vent à décorner les bœufs sur la plaine des Montées et ce sont eux pourtant qui emportèrent la mise en ce dimanche de Rugby. L'approche des fêtes n'inspira pas les tenants du Rugby champagne et nous assistâmes à un combat de tranchées sans vent dans les voiles.
Les locaux entamèrent la partie avec le zéphyr dans le dos. Paradoxalement ce fut Nevers qui débuta le mieux la partie en multipliant les temps de jeu tout en franchissant fréquemment le premier rideau adverse. Leurs cinq premiers ballons furent d'ailleurs un exemple de maîtrise et de précision (19 regroupements positifs).
L'inquiétude gagnait même les travées et seul, l'inoxydable supporter à la grosse caisse s'égosillait pour encourager les noirs. Le public orléanais n'est pas très aidant pour ses couleurs, l'extinction de voix ne sera jamais une maladie locale !
Puis, sur l'une des rares incursions du RCO dans le camp des bleus, une pénalité marqua le tournant de ce match parfaitement ennuyeux. Un coup de pied manqué, un ballon qui traîne dans l'en-but sans que les arrières de Nevers ne s'en préoccupent et une course folle permet de pointer à dame un magistral essai casquette !
À partir de là, le combat changea d'âme. Nevers tint encore le ballon mais sans vraiment savoir qu'en faire Les séances de conservations se firent plus courtes et moins tranchantes, les pertes au sol se multiplièrent et surtout, leur mêlée donnait déjà des signes de faiblesses.
Ensuite, plus rien ou presque. Des pénalités pour meubler le score et maintenir le suspens uniquement au tableau d'affichage. Les intentions étaient réduites aux petits tas. Pour le RCO, des suites de passages par le sol sans attaque frontale de la ligne adverse et avec la seule volonté de passer par le sol. Pour Nevers les prémices d'un jeu par bloc qui firent rapidement long feu.
Le changement de camp ne changea presque rien. Nevers ne conservait plus et se contentait d'envoyer des coups de pied d'occupation. Orléans garda davantage le ballon sans modifier la stratégie des petits tas. Rien ou presque à se mettre sous la dent jusqu'à la 76 ° minute ou les noirs firent le siège des 5 mètres adverses.
Trois mêlées consécutives, toutes dominatrices, la dernière suivie d'une action avec 12 passages par le sol pour finir par reculer de dix mètres. Aucune imagination, aucune solution possible du côté des arrières. À ce moment là, l'homme à la grosse caisse exhorta le public à pousser son équipe préférée mais oublia de donner le rythme !
Les bleus s'arcboutèrent, résistèrent tant bien que mal et se virent même offrir deux ballons de hold-up dans les arrêts de jeu. La rapine ne se produisit pas et normalement, l'équipe qui en avait le plus envie emporta la mise. Sur le bord du terrain, Gilles versa sa larme, les joueurs fort bien élevés souhaitèrent de bonnes fêtes aux malheureux qui s'étaient gelés pendant toute la partie.
Orléans reste maître sur sa pelouse. Un paquet très dynamique qui ferait bien de changer parfois de stratégie en organisant des môles à distance plus lointaine du tas précédents. On a pu voir que lorsqu'ils réussirent à rester debout, ils étaient supérieurs à leurs homologues.
Mais quel ennui je le répète et je le démontre statistiques à l'appui. En première période Nevers a exploité 12 ballons avec l'intention de faire du jeu. Ils sont passés 37 fois au sol et furent pénalisés quatre fois. En seconde période Nevers ne joue plus : 12 exploitations réelles mais seulement 20 regroupements provoqués et 8 pénalités subies. Par contre le RCO garde la main sur la balle avec 15 exploitations sérieuses pour 55 passages par le sol.
Vivement les fêtes que les bouchons sautent un peu pour donner du plaisir aux gens !
Correspondantlibrement leur.