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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Rassurer les marchés !

Et nous alors …… ?




    Voilà la grande ambition de nos gouvernants, tout autant que celle des fonctionnaires européens à qui nous n'avons jamais donné le plus petit mandat et qui s'occupent de nous avec une extrême bienveillance malgré tout. Ils veulent tous rassurer les marchés, flatter dans le sens du poil spéculateurs et agioteurs, bandits de grands chemins boursiers et brigands de paradis fiscaux.

    Nous qui avons été élevé dans une Europe, fière alors de ses racines chrétiennes, nous avions appris que le crime ne paie pas, que bien mal acquis ne profite jamais, que le commerce de l'argent est chose si vilaine que seuls les descendants des « christicides » pouvaient pratiquer l'usure sans perdre leur âme. Nous étions bien naïfs et sommes devenus brebis à tondre et à dépouiller sur l'autel du casino mondial.

    Rassurer les marchés et désespérer le fond du panier, tous ces pauvres gens qui n'ont que le fruit de leur travail pour vivre quand les grosses légumes se régalent de la fructification de leurs avoirs. La vie est injuste, les valeurs sont renversées, l'usurier mène grand train quand l'ouvrier crie famine, bien heureux pourtant d'avoir encore un labeur.

    Mais ce sont ceux-là, les voyous de la finance, les tricheurs, les dissimulateurs, les vampires de nos peuples qui sont adulés par les gens au pouvoir. Ils leur font risettes, courbettes, révérences et belles promesses : «  Jamais nous vous empêcherons de pratiquer votre aimable commerce d'argent ! » «  Taxer vos transactions financières ? Mais vous n'y pensez pas ! Ce sont là, belles annonces pour rassurer les gogos ... »

    Les voilà rassurés et nous voici encore plus moroses qu'hier et bien moins que demain. Nous sommes sous la coupe réglée de gens qui ne savent pas ce que se retrousser les manches veut dire et c'est pourtant encore à nous qu'on réclame des efforts en usant de cette belle métaphore. Nous allons encore être rackettés pour des financiers qui ne se salissent jamais les mains malgré tout cet argent sale qui, pour eux, n'a jamais d'odeur et c'est nous, les petites mains qui allons donner un tour de vis à nos modestes existences ; joies ineffables des détours langagiers.

    Les marchés nous font marcher, courir même, droit dans le mur mais rassurez-vous, ils ne risquent rien. Quant à nous, personne ne viendra jamais nous plaindre, ni nous consoler. Nous sommes de la chair à taxation, imposition, contribution et jamais contrition. Que nous n'en pouvions plus n'a strictement aucun importance, seuls les marchés méritent la considération des grands de ce monde qui va à notre ruine, jamais à leur perte !

    Les grands trésoriers de la planète marchent sur la tête et nos deniers. La dette, celle qu'ils ont oublié d'honorer à notre endroit, s'envole. Les taux de remboursement s'établissent à la tête du client et au nombre de A que des officines interlopes et mystérieuses veulent bien octroyer aux nations. Plus un pays va mal, plus il est étranglé par des taux exorbitants. C'est la loi de la jungle financière et tant pis pour les plus faibles.

    Nous devons nous plier à ces principes délirants, cette gouvernance mondiale de l'égoïsme, de la cupidité et de l'immoralité. Il n'y a rien à faire, serrer les dents et consentir toujours plus de sacrifices pour que perdurent un système qui relève d'une idéologie sans fondements humains. Il faut faire offrandes à nos nouveaux maîtres, ces rois d'un monde qui croient avoir triomphé de toutes les autres formes possibles des relations économiques. Ils agissent maintenant en tyrans qui se pensent à l'abri de toute révolution structurelle.

    Rassurons-les, un autre Monde est possible. Bientôt, quand sonnera l'heure de la révolte des floués et des volés, des exploités et des indignés, quand les peuples prendront en main leur destin, nos rois du marché se rendront compte bien trop tard que la coupe est pleine et qu'à trop tirer sur la corde, elle finit par casser. Leurs têtes tomberont dans la corbeille d'une bourse qui disparaîtra alors dans les oubliettes de l'histoire !

    Rassurement leur.

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