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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Petit rugbyman ne verra pas le printemps.

Ces beaux jours interdits.

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    Depuis un mois et demi, le joueur de Rugby, sport de plein air par excellence a beaucoup de mérite s'il vit au nord de la Loire. Il a connu la neige, la boue, le gel, la pluie et la tempête. Contre les aléas climatiques, on me rétorquera que le calendrier n'y peut pas grand chose, surtout lorsqu'il doit tout caser avant le printemps.

    C'est bien là, la pierre d'achoppement de ce système acadabrantesque qui condamne aux frimas les moins performants et n'honore des rayons du soleil que les meilleurs d'entre-nous. Cette constante dans le refus de jouer aux beaux jours est une malédiction pour ceux qui n'auront jamais l'occasion, le bonheur ou l'opportunité de goûter la cerise des phases finales.
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    Cette absurdité est d'autant plus affligeante qu'elle bénéficie le plus souvent à des comités déjà privilégiés par leur géographie. Ces gens d'en-bas ignorent souvent tout des conditions épouvantables qui sont notre lot quotidien.

    Et la fédération, bonne mère pour ces enfants chéris, leur permet de poursuivre l'expérience du jeu en ces mois d'avril, de mai et de juin où tant d'autres sont assignés à la condition pitoyable de spectateurs lointains.

    Ces autres, qui se sont gelés, mouillés, salis une  bonne partie de l'hiver, qui se sont vu refuser des terrains un grand nombre de fois, ces autres, cousins germains, alsaciens, nordiques ou du grand-ouest passeront les beaux jours à jouer à la pétanque. À L'inégalité de l'ensoleillement contre lequel on ne peut rien, on ajoute celle des compétitions qui ne se prolongent qu'au mérite.
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    La belle chose que voilà. On devine derrière cette façon de procéder, le désir fort de maintenir les bastions, l'équilibre actuel et les inégalités historiques. À ne jouer vraiment que dans des conditions défavorables, les gens du septentrion ne sont pas prêts de progresser et de menacer les sudistes bronzés.

    On me rétorquera que les phases finales sont un moment privilégié de notre sport. J'ai déjà évoqué la magie de ces matchs de douce folie et je ne veux pas renier mes écrits. Cependant, ce gâteau pour quelques-uns pourrait tout aussi bien devenir un dessert pour tous à la condition de repenser autrement la compétition.
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    Nos championnats domestiques devraient s'étaler de septembre à fin mai; avec une possibilité de souplesse afin d'assumer les aléas météorologiques. Un début plus précoce en septembre, moins de rencontres lors de ce tunnel hivernal, tout cela serait possible avec un peu d'imagination et de volonté de changement.

    Une coupe de France par niveau, qui débuterait dès septembre, fournirait une alternative festive à ces phases finales qui nous privent de printemps. Elle s'étalerait sur toute l'année, viendrait proposer du rêve à ceux qui ne sont pas en sélection. Elle ne concernerait qu'une équipe par club et autoriserait ainsi des absences et des possibilités de promotion à nos éternels réservistes.
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    Elle ferait une pause en janvier et février et ne se soucierait pas des vacances scolaires, ce serpent de mer qui rend tout si compliqué à partir de février. Les clubs s'engageraient ou non en connaissance de cause tout en bénéficiant de deux mois supplémentaires (et agréables) de compétition pour leur championnat.

    Je sais, c'est une proposition absurde, inutile. Rien ne changera et nos jeunes vont arrêter de jouer en avril. Les responsables s'en contrefichent tout en nous  demandant de fidéliser des sportifs à qui ils ne permettent pas de pratiquer suffisamment le sport qu'ils ont choisi.

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    Calendairement vôtre.
   
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