Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
3 Juin 2010
Un choix durablement ambigu …
D'un côté, des écrins de verdure s'ouvrent à notre appétit artistique. La musique, le théâtre, la pantomime, les marionnettes, … sont prétextes à la découverte. Un
quartier se propose et nous offre toute la production culturelle d'une ville qui se veut encore à visage humain. La gamme s'est libérée de toutes les contraintes en ouvrant les portes de ces
jardins secrets.
De l'autre, la culture officielle, celle des immenses organisations, des démonstrations de force et de décibels au coût carbone inversement proportionnel aux intentions
affichées par Pharaon. Une ville s'expose et nous vend des super-productions lointaines et hautaines. La note est salée et nous devons nous taire et ouvrir nos bourses.
Parcours et jardins c'est d'abord l'idée de donner une âme au cours intérieures, aux jardins dissimulés de ce vieux et pittoresque quartier Bourgogne. C'est aussi et surtout
l'occasion de montrer à ceux qui savent encore ce qu'être curieux peut avoir d'agréable, des artistes en devenir tout comme des valeurs sûres locales. C'est enfin le partage d'émotions et
d'intimités, d'amitié et de complicité.
Vautours et Malandrins, est à la culture ce que le Mammouth est à la petite souris. Deux mondes qui ne peuvent plus se croiser, des époques différentes et des conceptions du
Monde radicalement opposées. Les Vautours se précipitent sur les marchés publics pour encaisser bénéfices et subsides. Les Malandrins vont chercher bien loin ce qu'ils ont sous la main et
prétendent encore se préoccuper du coût carbone de leurs manifestations.
Alice n'est plus aux pays des merveilles et du festival de jazz. Des camions chargés de sonorisations lointaines viendront de Paris ou d'Annecy apporter des décibels carbonés
aux pieds de Notre Cathédrale. Pharaon se préoccupe fort peu de cohérence et de maintien de l'emploi en son royaume ! Un parachuté finit toujours par renvoyer l'ascenseur, c'est de l'anti-gravité
élémentaire !
Les intermittents d'ici ne pèsent pas bien lourd, ils dérangent et indisposent les puissants. Il est vrai qu'à trop voir comment se déroulent les choses, ils peuvent parfois
s'en indigner et les mettre en scène. Pharaon ne supporte ni la contradiction ni l'irrévérence, il en coûte parfois aux fâcheux qui entravent son chemin …
Pour ce Parcours et Jardins, ils ne gênaient pas vraiment. Le gros de la troupe et de la publicité allait comme il se doit à notre place des martyres et du développement
durable. Que quelques esthétisants de gauche déambulent et se régalent de spectacles superbes ne dérange pas un Maire qui n'a pas même pris la peine d'une petite visite.
Notre vieux lion, lui, est venu user des griffes qu'il n'a pourtant plus ! Il goûte vraiment l'art et tout particulièrement la musique. Dommage qu'il n'ait rêvé que d'une
carrière en soliste et négligé le chant choral pour penser à une nouvelle distribution des rôles !
La Bande à Pierre s'est démenée dans ce contexte morose pour assurer succès et plaisir à cette huitième édition. Pour la prochaine, rien n'est acquis et la culture se fait bien
petite ; coincée entre la crise et les délires sportifs. S'il faut mettre la main au panier, Pharaon versera à l'Entente ce qu'il ne donnera plus à la culture vivante.
Un basketteur, américain de surcroit se mêle rarement d'avoir une opinion municipale. Un match ne donne jamais à réfléchir et c'est ainsi, qu'à Cenabum, on aime le citoyen.
Beuglant et enthousiaste pour des exploits sportifs et devant la télévision le reste de la semaine, à y regarder des conneries !
Esthétement vôtre