Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
25 Mai 2010
Le chiendent sera pour demain !
Quelque part en France, un joli soir printanier. Un
terrain de sport, de football en particulier.
Des enfants, des adolescents s'y livrent, du moins croit-on à leur sport favori lors d' un entraînement tranquille. Nul cri, ni insulte, ni bruit intempestif, nous sommes à deux pas de là
et nous ne remarquons rien d'alarmant.
Nous sommes peut-être un peu surpris de voir autant de jeunes gens s'égaillant calmement pour un ballon qui n'a pas la même forme que le nôtre. La tolérance sportive nous
pousse à conclure qu'ils ont bien raison de courir après cette balle...
Le calme avant la tempête. L'apparence trompeuse d'un délit monstrueux. Le crime contre l'herboriste municipal. Le terrain est enclos, les enfants ont du passer par quelques
intertices grillagés. Il est interdit en dehors de la pratique associative, ce qui peut se concevoir aisément.
Soudain la tempête bouscule le joli ordonnancement. Deux camionnettes policières surgissent à trombereau ouvert. Elles penétrent dans l'enceinte sportive à une vitesse que
d'aucun jugeront outrancière. Sur le bitume la chose était encore possible ; derrière la tribune, la terre battue soulève poussière et crissements.
Des gens d'armes ou de matraques se lancent à la poursuite de nos sportifs clandestins. La troupe s'égaille bien plus vite que les forces de l'ordre. Elle emprunte pour
s'envoler les mêmes chemins que pour pénétrer délictueusement en ce lieu.
Les efforts désespérés et sans aucune chance de réussite des représentants de la police municipale eurent pu prêter à sourire si l'affaire eut été traitée beaucoup plus
tranquillement. Je n'ose imaginer ce qui serait arrivé si un enfant s'était trouvé sur le trajet des bolides incontrôlés. Absence totale de visibilité en un endroit où nul ne songe au danger
automobile. ..
La course poursuite qui se lance est vouée au ridicule et à l'échec. Une nouvelle camionnette arrive tout aussi brutalement. Nous assistons à cette scène avec incompréhension
et consternation. Les délinquants sportifs, au loin échappent à la vindicte policière. Je ne sais quel effet provoque en leur conscience citoyenne, une intervention à l'aspect aussi brutale et au
résultat si prévisiblement vierge ?
Ils ne faisaient rien de mal et une arrivée calme et sereine eut été préférable à la version sirène et muscles. Quelques explications ou la seule vue lointaine d'un uniforme
débonnaire auraient obtenu le même résultat. Mais il faut être menaçant, il faut chercher à s'imposer manu-militari pour justifier cette guerre entre la loi et sa jeunesse.
Personne ne se préoccupe de remarquer qu'aucun espace ouvert propose des brins d'herbe et des buts de football pour que ces effroyables délinquants commètent leur crime de
sport sauvage. Ils sortiront de cette aventure avec la certitude que la police les déteste, qu'elle est incompétente et parfois dangereuse.
Nous qui étions dans le cadre associatif, nous penchons spontanément pour ces gamins qui ne faisaient strictement rien de mal. La forme de l'intervention fut mille fois plus
choquante que ce piétinement prohibé et néanmoins sympathique. Demain ou un autre jour, un larcin ou un forfait remplacera ce jeu pour une fois innocent qui fut interrompu dans la plus totale
brutalité symbolique.
C'est ainsi que des agneaux deviennent loups. À gonfler les muscles et répandre l'arbitraire, la gente policière se prépare sa future clientèle. Une démarche commerciale en
quelque sorte !
Constarnationnement vôtre