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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Mépris et pertes !

Le poids des victimes.

 

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    Trois hommes sont morts quelque part loin de nous pour la paix, pour une autre idée de ce Monde. Trois hommes définitivement liés par ce sacrifice que chacun définira en fonction de sa sensibilité ….

    Ici, si loin de cet Afghanistan si énigmatique, les organes d'information établissent une morbide distinction. Un capitaine Français meurt en désamorçant une bombe nous apprend-on de premier abord.

    De trois, il n'est plus seul devant la mort annoncée. La nationalité ou le grade, je n'ose me prononcer, nous imposent une douleur nationale exclusive. La commisération devrait s'arrêter au drapeau tricolore !

    L'information se poursuit au-delà du titre racoleur. Ce pauvre capitaine, bien trop jeune pour partir, s'inscrit maintenant dans la longue liste de ses semblables ; morts eux-aussi aux champs d'honneur et de douleur. Quarante deux ! Le nombre ne fait rien à la portée du deuil. Chaque homme est unique, chaque départ est tragique …
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    Les détails s'imposent pour étayer l'émotion. Les journalistes consentent alors à explorer le factuel. Ses compagnons de misère apparaissent au détail d'une précision. Un sous-lieutenant néerlandais et un interprète Afghan ont partagé le sort de notre malheureux capitaine. Plus tard dans la matinée, les quatre blessés néerlandais (dont deux grièvement) seront évoqués, la douleur a aussi des priorités.

    Le décor est fixé pour ce drame humain qui s'intègre à l'émotion nationale. La désolation et le chagrin font leur chemin ici et là dans les cœurs des familles touchées. Des êtres chers, des hommes de chair et d'amour sont tombés par la bêtise, la violence absurde et  la monstruosité démoniaque de quelques-uns de nos pourtant semblables.

    Nos professionnels de l'information éludent les comparses et reviennent à celui pour lequel nous devrions avoir une émotion exclusive. Nous apprenons d'où il vient, ce qu'il faisait et comment le drame s'est déroulé. Bientôt, l'interprète Afghan disparaît des propos, volatilisé une nouvelle fois au nom d'un éthno-centrisme occidental.

    En toute occasion, ce schéma informatif dirige nos coups de cœurs. Une catastrophe a lieu ici ou là. On s'empresse d'abord de nous préciser le nombre de victimes françaises avant que de dénombrer les occidentaux. Puis on totalise les victimes, le nombre fait toujours sensation, on évoque rapidement les pauvres bougres qui ont accompagné les premiers dans leur trépas.

    Une victime devrait rester une victime. Un mort n'a plus de nationalité ni de titre. Les origines et la fonction n'ajoutent rien à l'inexorable qui s'est abattu. La dignité humaine ne peut se satisfaire de cette hiérarchie morbide qui semble être entrée dans les pratiques journalistiques.

    L'éthique, la déontologie, l'ontologie seraient des notions évacuées de nos médias. Le sensationnel pousse les ventes, la catastrophe favorise l'audience, la mort rentre dans cette approche comptable de notre économie.
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    J'ai honte et je ne peux me satisfaire de ce traitement proposé soi-disant en fonction de mes attentes. Je laisse ces gens de peu à la petit commerce et toutes mes pensées vont, sans distinction vers tous ceux qui souffrent depuis que cette bombe exécrable a jeté la désolation et la mort autour d'elle.

    Miséricordieusement leur.

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E
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Il est vrai qu'il ne faut pas confondre victime et victime.<br /> <br /> <br /> Le citoyen du pays en guerre qui de plus est civile, lui est une vrai victime, il ne demande rien à personne et fait partis d'un seul coup des dommages collateraux.<br /> <br /> <br /> En tant qu'ancien soldat je respecte les soldats morts au combat, mais comme dans une partie de poker ont se mets à table avec le risque de se faire plumer ou àlors de gagner.<br /> <br /> <br /> Un soldats qui s'équipe, possède une baionnette bien piquante, pour faire quoi à la base ?, pas eplucher les papates en tous cas, ensuite vient le FM avec ses nombreuses cartouches, et pour faire<br /> quoi ?, le "jeu" consiste bien à utiliser ses objets pour tuer ou blésser, la preuve la grenade pas de règlage possible sa pète et chacun pour soit et dieu pour tous.<br /> <br /> <br /> Pour en venir au fait qu'un soldat sait pèrtinement qu'il va surement tuer quelqu'un mais que aussi il peut mourir, c'est le jeu ma pauvre lucette, sinon celà serait trop facile, tu arrive dans<br /> un pays tu bousille tous le monde et toi, rien !.<br /> <br /> <br /> Je le répète un soldat qui meure au combat c'est tragique, mais il savait en s'engageant dans une unitée active qu'il irait jouer à ce jeu que l'ont appele la guerre.<br /> <br /> <br /> Le civil innocent lui paye les décors de la pièce de théatre, et d'ailleurs les terroristes de ces pays s'en servent allègrement eux aussi, ben oui ils font partie de la partie de poker, faut<br /> bien planquer ses cartes quelques part, dieu aime les assassins il en fait naitre plein la planète.<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> El Borak<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je n'entrerai pas dans les considérations technqiues du métier de soldat et du tapis vert de poker. Voià deux domaines où mon incompétence est reine.<br /> <br /> <br /> Par contre, bravo pour votre stigmatisation des dommages collatéraux. Le terme est assez nouveau et a fait un bien joli bout de chemin dans la langue hypocrite des correspondants de guerre.<br /> <br /> <br /> Avec le célèbre Frappe chirurgicale, nous entrons de plein pied dans la guerre asseptisée, propre et sans souffrance. Une monstrosité langagière qui est encore plus révoltante que tout le reste.<br /> <br /> <br /> Frappe aveugle est aussi du même tonneau même si le vocable s'adresse aux ennemis des premiers. Ils ouvrent les yeux pour frapper au hasard, c'est bien en celà qu'ils sont aussi monstrueux que<br /> leurs adversaires sur-équipés.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pacifiquement vôtre<br /> <br /> <br /> <br />