Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
26 Août 2010
De la démocratie sportive.
La Géographie de l'absurde.
Les fédérations sportives sont les plus beaux exemples de négation de la démocratie. Le pouvoir y est accaparé par de dignes et vénérables personnages qui profitent
d'un système de captation des voix qui leur garantit une élection sans vague et sans opposition.
Le récent feuilleton ubuesque de cette déshonorante équipe de France de football atteste de la rupture radicale qui existe entre la base et la stratosphère des instances dirigeantes. Monsieur
Thiriez, président de la ligue, a même, dans un instant rare de lucidité, évoqué la nécessité d'élargir le droit de vote fédéral aux licenciés de la base.
Cette proposition devrait s'appliquer à notre bien trop tranquille Fédération Française de Rugby où la décision d'en haut n'est pas amendable, pas critiquable, pas modifiable. Le pouvoir de ces
messieurs est absolu et l'iniquité demeure la règle à moins que ce soit le copinage, le renvoi d'ascenseur, la préférence régionale, l'intérêt supérieur de la discipline ; toutes ces jolies
formules qui renvoient le plus souvent à une procédure opaque et secrète.
Reprenons ce que je sais d'un dossier dont la transparence ne me permet pas d'en connaître beaucoup. Le club de Lille Métropole évoluant en Fédérale Une (troisième niveau national au Rugby) a été
épinglé comme tant d'autres par le gendarme financier : la DNACG (direction nationale d'aide et de contrôle de gestion). Pour ce club, le déficit incriminé était de 10 000 euros, somme dérisoire
en comparaison de ce qui se passe réellement dans de nombreux autres clubs, plus malins, plus adroits, plus préservés aussi. La DNACG a donc condamné Lille a une rétrogadation administrative en
fédérale 2.
Le Lillois n'est pas du Nord pour rien. L'injustice était flagrante, les dirigeants ont porté l'affaire en conciliation devant le Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF).
L'organisme suprême du sport a donné raison à la fédération et c'est finalement le tribunal administratif qui a rendu sa place et ses droits au club nordiste qui jouera en Fédérale 1 lors
de la saison 2010 - 2011.
Mais voilà, nous sommes dans la principauté d'Ovalie. Les pardessus ne portent pas des « Borsalinos « mais ne plaisantent pas pour autant avec leur autorité. Les rebelles sont impitoyablement
traités, parfois par des moyens qui n 'honorent pas l'équité sportive. La décison souveraine actée, nos gentils dirigeants ont sorti de leur chapeau mou, un tour dont ils ont le secret.
Lille, n'a pas été placé dans le groupe 1 de ce niveau : groupe régional qui est composé des clubs de Bobigny, Nevers, Orléans, Saint Nazaire, Annecy, Bourg en Bresse, Mâcon, Dijon, Montluçon,
Suresnes, Strasbourg et Massy. C'eût été trop facile et trop conforme à la justice. Il fallait bien que nos hommes punissent les indignes qui ont osé défier leur pouvoir.
Lille se retrouve par la terrible force de ce pouvoir sans opposition propulsé dans le groupe 4, groupe régional du grand sud ouest. Je vous laisse juge (formule qui n'a guère sa place dans notre
fédération) des jolis voyages qui attendent les gens du nord. Mauléon, Lannemezan, Figeac, Tournefeuille, Saint Jean de Luz, Orthez, Tyrosse, Castané, Cahors, Lourdes et Oloron, excusez du
peu !
Vingt et un mille kilomètres au compteur, des frais hôtelier à n'en plus finir, une rétrogradation presque certaine avec la fatigue des voyages et la difficulté de cette poule et peut-être un
risque de blessure avec ce surcroît inadmissible de fatigue. Messieurs les dirigeants fédéraux, vous répondrez de cela si ce malheur venait à arriver !
Voilà le résultat d'un système verrouillé qui donne tout pouvoir à de petits barons qui n'agissent plus au nom de leur sport mais en fonction de critères qui échappent totalement à la lecture de
l'honnête homme.
Ch'timiColériquement vôtre.