Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
28 Août 2010
La fin de la mêlée ...
L'assurance ou le jeu.
Messieurs, il y a fort longtemps que vous ne fréquentez plus un terrain. Votre passion des banquets, des réceptions et des réunions vous a éloignés de la réalité
d'un sport que vous êtes en train de tuer à petit feu dans ce joli pays de France où le principe de précaution a pris le pas sur toutes nos activités.
Le Rugby a cette particularité d'avoir des règles, parmi les plus complexes des grands sports collectifs. Seul un initié pour comprendre les décisions d'un arbitre et encore, il y a souvent
loin du texte à la façon de l'interpréter. Cela fait le charme de notre discipline et vous permet parfois d'introduire une dose supplémentaire d'arbitraire dans le sort d'une rencontre quand les
intérêts supérieurs sont en jeu de votre point de vue de notables frileux.
La chose se complique à plaisir pour ceux qui sont spectateurs sur nos terrains bien loin de la télévision (catégorie qui va progressivement disparaître du fait de votre volonté de tuer ce qui ne
rapporte rien). En France , et dans ce seul pays du reste, il existe maintenant un règlement par catégorie (j'exagère à peine) et une poule n'y retrouve plus ses poussins !
Nous y perdons notre latin et pour les plus patients d'entre-nous, le bonheur d'être sur le pré ou d'encadrer des joueurs qui veulent goûter à ce qui était notre plaisir. Pour satisfaire au
dictat d'un assureur qui refuse de couvrir les risques, vous émasculez un peu plus chaque année ce jeu si particulier qui est fait de défis collectifs et individuels.
La prochaine saison, le rugby amateur va voir disparaître l'esprit de la mêlée, cet honneur de notre sport, ce moment d'hommes forts qui définit le jeu dans toutes ses représentations. Vous avez,
sous l'injonction de la GMF (assureur sponsor ? … ), exigé la fin de l'impact lors la formation de ce merveilleux emboîtement des lutteurs.
En prenant cette décision, vous coupez vraiment le sport amateur de son modèle professionnel. Vous préparez sans doute une étape qui verrouillera définitivement l'accès à ces deux niveaux
professionnels. Vous entrez dans l'ère des franchises et des plus gros sous encore.
Vous apportez une fois de plus des modifications qui visent à faire de notre activité une petite dînette sur herbe, un jeu de cour enfantine sans aucun risque pour celui qui s'y risque. Le
plaquage, notre second geste symbolique devient une simple mise au sol en douceur. Il ne faudra pas ceinturer le porteur du ballon au dessus de la ceinture.
Vous supprimez des phases de jeu, vous faites de notre activité une aimable plaisanterie entre gens qui pourront bientôt jouer en costume cravate (pardon, cette dernière est prohibée depuis belle
lurette). Vous y allez à la cuillère maintenant ( ça aussi c'est interdit pour ceux qui depuis longtemps ne vous préoccupent absolument plus), le mouvement s'amplifie d'année en année et nous
allons vers la dissolution du Rugby amateur.
Nous aurons bientôt pour seul recours la demande d'asile rugbystique à la fédération Belge, pays où il n'y a qu'une seule règle, la vraie, la seule, celle des grands ! Le pire c'est qu'à quelques
jours de la reprise de nos compétitions d'opérette, nous n'avons reçu aucune information, preuve que nous ne sommes vraiment rien pour vous.
Il faut des fuites pour que cette aberration ait transpiré (bientôt, nous ne saurons plus ce que ce verbe signifie) dans des forums que vous ne parvenez pas à contrôler. Oui, la blessure grave
d'un joueur est quelque chose d'intolérable. Non, votre méthode ne permet pas d'éviter l'insupportable. Au contraire, en supprimant la plus grande partie des affrontements, vous allez fragiliser
les joueurs, réduire leur vigilance et mettre en place les conditions de l'accident grave. Mais il est impossible de vous dire quoi que ce soit. Dans votre tour d'ivoire, vous nous méprisez
autant que nous vous trouvons nuisibles à ce jeu.
Castraovalidement vôtre.
AMENAGEMENTS DE REGLES
Catégories C et D
Ceci n'est hélas pas une plaisanterie.
La mêlée :
L’arbitre devra obligatoirement rappeler aux joueurs de 1ère ligne (titulaires et remplaçants) avant le match (lors de la vérification des crampons) le protocole de la mêlée.
Séquences d’engagement en mêlée sans impact
· Au 1er commandement « flexion », les joueurs se mettent en flexion
· Au 2ème commandement « liez », les joueurs se lient et « imbriquent » leurs têtes en quinconce sans s’engager
· Au 3ème commandement « stop », ils maintiennent la position et marquent un temps d’arrêt
· Au 4ème commandement « placez-vous », ils se posent.
Maintenir les 4 temps en les décomposant bien, contrôler qu’à chaque commandement correspond une attitude, rester « maître absolu » du 4ème commandement.
Introduction
Après cet engagement, la mêlée doit rester stable, puis intervient alors l’introduction
Limitation poussée
Dès que l’introduction est faite, la poussée est limitée au gain du ballon (règle FFR 20 § 3.5)
Stabilité de la mêlée après ce gain.
Pas de 2ème mêlée
Après une 1ère mêlée , interviennent selon le cas : - gain du ballon et le jeu continue
- CPP
- CPF
Dans le cas exceptionnel de non détection de faute, CPF en faveur de l’équipe qui avait
l’introduction (pour éviter toute mêlée simulée, où les exigences de postures et de placement
des joueurs ne sont jamais respectées).
CPP/CPF sur faute en mêlée
Lorsqu’une équipe bénéficie d’un CPP ou d’un CPF pour faute en mêlée de l’équipe
adverse, elle ne peut pas avoir le choix d’une mêlée.
Notre sport est en danger, nos dirigeants fédéraux se moquent ouvertement du sport amateur. C'est à nous de trouver dans le jeu des solutions pour maintenir le
combat propre à notre sport, à ce Rugby que nous aimons et qui est trahi par ses responsables.