Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
30 Mars 2010
Journée décisive
Depuis le temps qu'on se félicitait bien naïvement en se convainquant que le Sport Roi allait échapper à la crise, une bonne méthode SeCouée, à la manière Ovale, la réalité a d'abord rattrapé nos
« amis » britanniques. Le fait pour agréable qu'il fut n'en a pas pour autant alarmé nos banquiers trésoriers et nos présidents actionnaires.
La Manche protégeait nos clubs et voilà qu'ils sont contraints de la faire. Curieux retour de lingot, les salaires importants que les clubs sont allés débaucher à leurs voisins mal en point, leur
reviennent en pleine figure sur des plans comptables en dégringolade. Que faire ?
Vendre les bijoux de la couronne s'il y avait un autre Eldorado. Hélas, la France était l'ultime refuge de la surenchère salariale et seule maintenant, la petite principauté de la Rade résiste à
la morosité financière. Au cœur de sa bulle du Sud, le Rct s'offre encore des joueurs de rêve, tandis que les autres préparent en tremblant la visite de la Direction Nationale d'Aide et de
Contrôle de Gestion.
Trois d'entre-eux, Stade Français, Montauban et Bourgoin sont dans le rouge. Max Guazzini pourrait en profiter pour sortir un nouveau maillot avec bon de souscription et belles filles dénudées.
Hélas, il n'a plus le cœur à rire et encore moins le porte-monnaie à dépenser sans compter.
Paris caracole en tête, c'est d'ailleurs bien le seul endroit, pour le montant du trou. À force d'utiliser des « tee » toujours plus hauts, les buteurs ont laissé se former des trous si profonds que le petit seau de sable de jadis ne suffirait à les boucher. Deux millions et demi d'euros pour le Stade, ce club nomade qui se berce d'illusion sur la capacité des politiques à lui offrir un stade digne de ses ambitions. En attendant, la situation est alarmante, les délocalisations au Stade de France coûteuses et illusoires. Est-ce la fin d'un modèle Mégalomaniaque ?
Montauban souffre de la modestie de son territoire. Plus petit département de France, ville très moyenne, proximité toulousaine, concentration des clubs dans la région, … Les handicaps sont
nombreux et le miracle ne peut être permanent. Un déficit de un million sept cent mille euros prend ici, au bord du Tarn des allures de drame bien pire encore. Le Tescu qui sort de son lit et
inonde Sapiac et toute la ville ! Sur le terrain, les vaillants vert et noir se battent avec le cœur, dans les coulisses, la relégation administrative pointe son nez vilain.
Bourgoin la formatrice, Bourgoin l'atypique, Bourgoin la vaillante est au bord de l'asphyxie. Chaque année, elle a du laisser filer ses meilleurs joueurs. Chaque d'année de nouvelles pépites sont sorties d'un centre de formation d'une rare efficacité. Mais l'enclavement économique et géographique nuit aux ambitions. Les financiers viennent à Bourgoin pour s'offrir un gueuleton chez Guy Savoy puis s'en retournent sans bourse déliée. Le traiteur intraitable en a eu assez d'être si mal traité, il a rendu son tablier et depuis, ça flotte un peu !
Trois autres clubs de Pro D2 ont les mêmes soucis. La DNACG bonne fille garde secret leurs noms pour ne pas les exposer aux vautours. D'autres, en Fédérale 1 ou en Fédérale 2 ont oublié depuis
trop longtemps qu'ils étaient dans des championnats amateurs. Les budgets en trompe l'œil cachaient la misère sportive, l'indigence de la formation locale, la faiblesse du réservoir régional.
Tant que l'argent coulait à flot, cette méthode donnait résultats et illusions. Comme aujourd'hui il faut mettre carte de crédit sur table, la chose n'est pas si facile et l'inter-saison à venir
risque d'apporter un gros lot de surprises.
Crisement vôtre