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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le Labo émissaire

Servier : « La curée ! »



    Bien loin de moi l'envie de minimiser la douleur des victimes, le chagrin des familles et le travail courageux de Madame Irène Frachon dont la persévérance a enfin réussi à mettre en pleine lumière le scandale sanitaire qui nous préoccupe ici mais permettez-moi d'aborder la question avec le regard torve du suspicieux.

    Le scandale Servier joue sur une corde sensible une bien étrange mélodie. Normal, me direz-vous, puisqu'il s'agit d'un médiator ! Les apparences sont trompeuses, le vieux monsieur que l'on laisse aux chiens n'est certes pas des plus fréquentables. Ses  méthodes ont toujours suscité la réprobation des honnêtes gens, il usait d'expédients que personne ne pouvait confondre avec des excipients. Mais qu'il est commode d'avoir à disposition un repoussoir aussi présentable, un condamné idéal, un coupable de tout.

    L'industrie du médicament lâche avec une rapidité stupéfiante un de ses membres pour ne pas avoir à rendre compte des complicités d'antan, des pratiques généralisées, des arrangements douteux. Le vieux Jacques est le seul chat noir de la profession. Allons-donc; messieurs qui lavent plus blanc que blanc, à qui allez-vous faire croire pareilles sornettes ?
   
    Ce qu'on attribue à la seule firme Servier, qui peut croire que ses consœurs en sont totalement exemptes ? Les contrôles effectués par les laboratoires eux-mêmes, on n'est jamais aussi bien servi … Les amis arrosés, les relations flattées, les influences multiples, les connivences haut-placées. La science s'efface devant la pré-séance.

    D'un seul coup, la pression médiatique s'amplifiant, un seul laboratoire est montré du doigt. Il était le seul à sortir des burettes, à s'arranger avec la vérité, à oublier des données. L'affaire est bien étrange. Comment une entreprise aussi peu respectueuse des usages déontologiques avait-elle pu échapper à la clairvoyance des censeurs d'aujourd'hui ?



    Ne cherchons pas à élucider ce mystère, les urines au fond des éprouvettes sont moins obscures que les remugles de ce triste épisode. Je sais que le mot épisode peut faire frémir ceux qui sont touchés dans leur chair mais il ne s'agit hélas que d'une nouvelle saison. Après le sang contaminé, après l'hormone de croissance, avant on se sait quoi qui se trame dans les centres de recherche profitable, le Médiator !

    Les organismes de contrôle sont inféodés à la profession, les pouvoir publics si peu crédibles et jamais à l'abri d'une petite corruption (l'industrie pharmaceutique est si riche et nos élus si fragiles). On baigne dans le soupçon et chacun s'offre une nouvelle virginité en criant au loup contre le laboratoire indépendant.

    Car voyez-vous, l'ancien a une conception très personnelle de la finance et son laboratoire éponyme n'est pas coté en bourse. C'est même le premier groupe indépendant dans ce secteur. La proie est bonne à prendre pour peu qu'on la pousse au fond du gouffre. Les donneurs de leçon d'aujourd'hui seront peut-être les prédateurs de demain.

    En attendant, les victimes souffrent dans leur corps, les familles pleurent et les ouvriers de l'entreprise tremblent pour leur emploi. Ceux-là ne sont pas responsables. Demain, ils risquent fort de pointer au chômage tandis que les pourfendeurs auront avalé la société, fait de jolis profits et oublié bien vite les victimes.

    Dans ce monde, rien n'est jamais dénué d'arrières pensées. Quand un silence lourd de complicité est remplacé par un vacarme tout autant suspect, il est bon de s'interroger avec l'inévitable antienne : « À qui profitera le crime ? »



    Posologiquement vôtre
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L
<br /> <br /> Cher B.R.....La gangrène..vous-dis-je...<br /> <br /> <br /> Source AFP<br /> <br /> <br /> Les États-Unis ont présenté, vendredi, des excuses à des centaines de Guatémaltèques qui ont été infectés délibérément et à leur insu par la syphilis et la blennorragie dans le cadre d'une étude<br /> menée par le gouvernement américain il y a plus de soixante ans. L'étude, menée de 1946 à 1948 au Guatemala, était "clairement contraire à l'éthique" et "répréhensible", ont déclaré la secrétaire<br /> d'État, Hillary Clinton, et la ministre de la Santé, Kathleen Sebelius.<br /> <br /> <br /> Des MST inoculées à des prostituées<br /> <br /> <br /> Les chercheurs qui ont mené cette étude avaient choisi comme cobayes des personnes vulnérables, y compris des malades mentaux, et ne les ont informées ni de l'objet de leur recherche ni de ce qui<br /> allait leur arriver. Ils les ont encouragées à transmettre des maladies sexuelles et n'ont pas traité celles d'entre elles qui ont contracté la syphilis. Environ 1.500 personnes ont participé à<br /> cette étude, et l'un des patients au moins est mort pendant qu'elle était menée, sans qu'il soit établi si l'expérience était, elle-même, à l'origine de son décès. "Bien que ces événements aient<br /> eu lieu il y a plus de 64 ans, nous sommes révoltées qu'une recherche aussi répréhensible ait pu être menée en invoquant la santé publique", écrivent les deux ministres. "Nous regrettons<br /> profondément que cela ait eu lieu et présentons nos excuses aux personnes qui ont été affectées par des pratiques de recherche aussi répugnantes", poursuivent-elles, annonçant le lancement d'une<br /> enquête approfondie sur ce qui s'est passé.<br /> <br /> <br /> L'étude était financée par une bourse des instituts américains de la santé accordée au Bureau sanitaire panaméricain, devenu ensuite l'Organisation panaméricaine pour la santé. Dans un premier<br /> temps, les chercheurs ont inoculé la syphilis ou la blennorragie à des prostituées, les laissant ensuite avoir des rapports sexuels avec des soldats ou des détenus. Dans une deuxième phase,<br /> "voyant que peu d'hommes étaient infectés, l'approche de la recherche a changé et a consisté à inoculer (ces maladies) directement à des soldats, des prisonniers et des malades mentaux", selon<br /> des documents décrivant l'étude.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> amitiés<br /> <br /> <br /> Patrick<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Ch'timi<br /> <br /> <br /> Éthique, déontologie, Humanité ne sont pas des mots que l'on trouve dans les pipettes.<br /> <br /> <br /> L'argent n'a certes pas d'odeur mais il pue la mort dans ce cas !<br /> <br /> <br /> Crime contre l'Humanité. L'industrie pharmaceutique pourrait être inculpée. Même si elle prétend vouloir sauver des vies, elle n'agit que pour le profit et quand par extraordinaire un médicament<br /> miracle sort de ces expériences, il ne profite qu'à ceux qui peuvent se l'offrir.<br /> <br /> <br /> Hypocrate, ils sont devenus fous ...<br /> <br /> <br /> <br />