Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
28 Septembre 2010
Une certaine idée de la France.
Ils sont des milliers à arpenter les rues de nos grandes
villes, couleurs flamboyantes à la boutonnière, drapeaux au vent de leur colère. Ils marchent vers un avenir de plus en plus sombre en souhaitant vraiment par cet acte d'espérance, trouver la
lumière au bout de leur procession. Ils veulent porter les revendications de tout un peuple alors que la sourde stratégie de la discorde sociale fait lentement son œuvre …
Un grand acteur encombrant issu des couches défavorisées, ce qu'il semble avoir oublié depuis que la fortune et la gloire lui ont tendu les bras, les a qualifiés de « trou duc ! » On constate que lorsqu'il n'a pas de dialoguiste à son service, son art tombe vite en lambeaux. Cependant, il n'a pas tout à fait tort, ce petit peuple a bien une profonde béance mais c'est à l'âme qu'elle se situe.
Les ministres les désignent comme les derniers Mohicans, ces êtres à la compréhension limitée(de peu de compréhension) qui s'accrochent (désemparement) désespérément à des avantages obsolètes dans une société toujours plus concurrentielle , (toujours plus discriminatoire, toujours plus créatrice d'inégalité. Ils pensent encore bien naïvement qu'ils peuvent avoir leur part des fruits de leur travail ! Quels idéalistes ! Il y a bien longtemps que l'argent revient en majorité à ceux qui ne font rien !
Les caméras de nos télévisions les montrent sous l'angle de la colère irréfléchie. Des slogans simplistes lancés par des meneurs avec mégaphone que les moutons
reprennent. Des affiches grossières qui montrent leur vision simpliste des choses tandis que bien à l'abri des lambris, les ministres expliquent à tous la terrible vérité
incontournable.
La police a pris l'habitude de voir en ce long cortège des ennemis de l'ordre public, de la quiétude de ces centres villes sous haute surveillance. L'intrusion du peuple dans le quotidien de la bourgeoisie est devenue une infraction potentielle, un délit en devenir et il convient de bien vite mettre à la raison les troublions braillards
Les notables se sentent, l'espace d'un défilé, envahis par une horde malodorante. La plèbe sous leurs fenêtres défend bien naïvement la pensée absurde d'une opposition arriérée qui voudrait faire payer aux riches la rançon de leur gloire. Désir factieux, utopie évanescente, la vieille recette des marxistes ne peut plus avoir cours dans ce monde cynique.
Les ouvriers pris aux pièges d'emplois précaires, d'entreprises sous surveillance, ne se pensent plus représentés par ce peuple de privilégiés qui ose encore user
d'un droit désuet et dangereux. Pour eux, vous êtes déjà des ennemis de classe, la division dialectique a eu l'effet escompté, le prolétariat n'est plus un vaste ensemble solidaire.
Les retraités si bien installés dans leurs privilèges se gaussent d'une génération qui ne prétend plus aimer le travail, c'est du moins ce qu'ils se plaisent à entendre de leur si vénéré chef d'état. Ils vous montrent du doigt en se disant que de leur temps, … et en oubliant que c'est vous qui leur permettez de jouir d'un avantage que vous n'aurez peut-être pas quand votre tour viendra.
C'est ainsi que la division gagne de proche en poches de résistance qui tombent sous les coups sournois d'une communication étatique. Vous vous croyez
porte-drapeaux d'une société en danger, vous êtes les ultimes renégats d'un espoir d'équité et d'un esprit de combat. La jalousie, la peur, l'envie, l'angoisse, l'incompréhension, la lâcheté, la
honte sont les nouveaux ferments d'une société de l'égoïsme, de l'ignorance, de la méchanceté ou de la cupidité. Vous croyez en l'homme. Les hommes ne croient plus en rien et surtout pas en vous
!
Alarmistement vôtre.