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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La honte, la rage, … et puis ?

ADAMIF, la fin d'une histoire.

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    Il y avait foule au cinéma des Carmes pour enterrer une belle association sacrifiée sur l'hôtel de l'indignité Nationale, de la loi inique des plus forts sur les plus vertueux.

    A bout de force et de patience, après un marathon de discours qui s'effacèrent devant les deux cris du cœur de femmes africaines qui dirent ce qu'il n'est pas possible d'entendre.
«  J'avais peur de la police, j'avais peur de mes propres enfants ! »
« Quand je n'avais plus rien à manger, j'allais voir l'ADAMIF ! »
Je  quittai une cérémonie bien trop respectueuse de la forme et des convenances.

    ADAMIF était une association qui redonnait la dignité dont on voulait priver les étrangers, les accompagnait dans leurs démarches et leurs difficultés. Une aberration dans un pays d'asile ? Les forces obscures du mal qui gouvernent ce pays ont décidé la mort de ce tissus associatif qui se dresse en travers de sa route ignominieuse. Le portefeuille est la faiblesse de tous les organismes qui n'ont que leur dévouement à opposer au monde des comptables.

    Les salariées et leur formidable directrice ouvrirent ce bal macabre. Elles voulaient éviter l'émotion, rester dignes malgré la bassesse de leurs adversaires. Elles tinrent cette voie bien délicate quand au fond de soi brûle une révolte et qu'il ne faut pas dire les mots qui tranchent.
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    Ceux qui ont effacé quinze années de dur labeur au service des plus humbles, des plus faibles, se moquent bien de cette volonté d'éviter les vérités qu'il faut taire. Ils poursuivent la transformation de ce pays, la montée d'une gestion comptable de la détresse humaine avec un bruit de bottes de sinistre mémoire en arrière fond. Des préfets tout puissant, des policiers aux ordres, une population assommée …

    Madame HMZ, prend la parole. Elle porte en elle et bien malgré elle, ce passé abominable qui a bien des égards, inspire les politiques liberticides de nos dirigeants et qu'elle combat de toutes ses forces.. Une chape de plomb s'abat sur nos épaules. La rage monte, les mâchoires se serrent. C'est de notre pays d'aujourd'hui que cette grande dame parle. Celle qui a tant fait pour la mémoire des camps de Beaune La Rolande et Pithiviers, nous glace le sang par la description du quotidien des étrangers en France, pays d'accueil ?
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    Je me rappelle alors cette phrase de Michel Rocard qui a fait tant de mal :
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! »
"La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, MAIS ELLE DOIT Y PRENDRE SA PART" . (correction d'un lecteur)
Nous sommes nombreux à nous être englués dans cette évidence fallacieuse. Derrière ces mots, d'autres ont mis en place une mécanique abominable et nous sommes tous responsables de ce qui se déroule en notre nom.

    Ce n'est pas l'intervention inutile, lénifiante, pathétique d'un sénateur issu des rangs du parti de gauche qui a renié le suffrage universel qui pouvait calmer la rage qui montait, qui montait; qui montait. Lui n'a vraiment rien compris, trop policé, trop passé, trop rien du tout en bout de course !

    La suite, je n'ai pu l'écouter. Toujours cette volonté de la bien pensance, pire, de la bien disance. Alors, de cette honte, de cette rage, qu'allons-nous faire ?

    Fermer les yeux, certes pas. Pas une personne dans la salle n'accepte ce qui se passe. Mais nos postures indignées ne sont plus pertinentes. Ce sont des mots puis des actes qui doivent se dresser devant cette légalité abjecte, ce pouvoir odieux, cette réalité inhumaine.

    Je suis rentré, honteux, incapable d'en supporter davantage, fou de rage et de violence rentrée . Il y a des moments où les choix individuels devront être justifiés par la suite. Je crains que nous entrions dans une sombre période de notre histoire et que chacun aura à se déterminer en conscience pour ceux qui en ont encore une, face à la folie de ces hommes pathétiques.

   

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Pour ses vœux à ce qui est encore une nation, N. S. a dit sans rire :
«  Nous avons un devoir d'exemplarité ! »
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C
<br /> Non, non, je vous invitais à aller lire, non seulement l'article de Polyb ici en bleu avec lien, mais aussi à lire les commentaires.<br /> Ce que je disais pour son billet pouvait l'être pour le votre.<br /> Allez lire les comentaires, notamment celui d'Yves, vous verrez une proposition que je pense nécessaire dans l'union de ceux qui ne "supportent" plus.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Pardon dame Circé.<br /> <br /> Enfin je lis les mots que j'avais l'impression de perde dans un désert.<br /> "Entrons en résistance !"<br /> <br /> Agir dans une clandestinité relative.<br /> Ne plus affronter l'ennemi avec des armes qui le servent :<br /> La grève oppose les faibles aux faibles, elle est devenue objet de propagande pour les forts.<br /> La manifestation est un acte désuet qui bloque encore des braves gens dans la circulation.<br /> <br /> Il faut écrire, afficher, innonder les mails de ces messieurs.<br /> Il faut donner les adresses des prévaricateurs<br /> Les enfants de monsieur Besson ont honte, voilà la bonne méthode !<br /> <br /> Les attaquer comme eux attaquent les plus humbles.<br /> Que pensent les enfants des expulsés : Monsieur Besson s'en inquiètent-ils ?<br /> <br /> Dénoncer chaque initiative : aujourd'hui le projet Gigi à l'éducation nationale.<br /> Tout le monde s'en fout, mes collègues se sont gaussés et après ?<br /> Je continue … car j'ai raison quand eux se font avoir !<br /> <br /> Le ministre va imposer une minute de silence pour ce pauvre lycéen poignardé.<br /> le silence plutôt que le dialogue, la réflexion, le travail !<br /> C'est bien cette société de la commémoration pour exonénrer le passé et recommencer au futur ...<br /> <br /> Refuser et travailler toujours plus.<br /> Le travail est SUBVERSIF quand on est fonctionnaire.<br /> <br /> Plus on fera, plus ces gens là trembleront sur leur socle.<br /> <br /> Réistant activement vôtre<br /> <br /> <br />
C
<br /> Commentaire laissé sur le blog de Polyb, aujourd'hui :<br /> <br /> Non, Polyb, je te rassure, je ne l'ai pas pris pour moi.<br /> <br /> D'ailleurs j'ai eu moi-aussi quelques réflexions lorsque je relayais via les chroniques de la peur ordinaire en Sarkozie la condition faite aux sans-papiers notamment sur le loiret.<br /> Je n'ai pas pour autant abandonné .<br /> Cela donne seulement à voir ce que certains ont réellement dans les tripes.<br /> Parfois des militants de surface et du paraître.<br /> <br /> Je suis peut-être dure, mais j'attends beaucoup, beaucoup plus.<br /> Ce n'est pas nous que nous mettons en avant, ce sont des Enfants, des jeunes, des femmes, des hommes qui attendent et à qui on nie toutes voix, tout intérêt, que l'on raye de la société sans<br /> scrupule aucun, et à tous niveaux : les sans-papiers, les jeunes, les pauvres, les sans ou mal logements, les victimes de violences conjugales, de ce capitalisme ordurier.<br /> Pourtant, ils sont faits de chair et de sang, de sentiment comme nous, est-ce que l'effet miroir est si difficile à comprendre.<br /> Est-ce que cela ne pourraient pas être nos enfants, nos parents, nos compagnes ou compagnons, nos amis ou tout simplement nous à leur place?<br /> A quelle échelle sommes-nous capables "d'aimer" ?<br /> <br /> C'est l'humanité, la notre que nous laissons à chaque fois se détruire si nous ne réagissons pas, si nous ne nous opposons pas.<br /> Si nous laissons faire nous sommes complices !<br /> <br /> Tout cela pour dire que je comprends ce que tu ressens à l'heure où on nous sert du Camus à longueur de journée qui prônait le nécessaire devoir de "révolte", mais qu'en est-il en réalité ?<br /> <br /> En réaction au dernier article de Mourad sue l'adamif, j'étais et je suis encore en rage.<br /> Comment a-t-on pu cautionner cet enterrement de 1ère classe ?<br /> Comment peut-on en rester là ?<br /> Et qu'on ne vienne pas me dire que tout cela se fait encore en catimini, loin de la foule et des citoyens !<br /> <br /> J'en ai marre de tout cela.<br /> <br /> Quand est-ce que les politiciens de tous poils et acabit vont enfin redonner tout pouvoir aux citoyens au lieu de se croire au-dessus d'elles et d'eux ?<br /> Quand est-ce qu'ils vont arrêter de nous faire croire qu'ils peuvent quelque chose sans nous au niveau de toutes les instances, fussent-elles préfectorales par exemple ?<br /> <br /> POURTANT, ILS ONT BIEN BESOIN DE NOUS POUR LES ÉLIRE, ET BIEN MAINTENANT J'ATTENDS QU'ILS NOUS DÉMONTRENT QU'ILS FONT ET AVEC NOUS ENCORE, SANS ENSUITE NOUS PLANTER UN COUTEAU DANS LE DOS PARCE QUE<br /> NOUS N'AVONS PAS VOTE COMME ILS L'ENTENDAIENT !<br /> <br /> En attendant, je ne supporte plus, alors oui Yves, Faisons, je suis parfaitement d'accord.<br /> Que ce soit Michel Ricoud, France bleu, Polyb...tu peux avoir mes coordonnées par eux.<br /> Réunissons-nous et décidons.<br /> <br /> Seras-tu des notres ?<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Dame Circé<br /> <br /> La gestion de votre carnet d'adresse doit constituer un tel casse-tête que parfois, même une magicienne, peut sortir un lapin de son chapeau pointu.<br /> <br /> Je ne suis pas Polyb et ne vous ai nullement contrariée.<br /> A trop se préoccuper des sans-papiers, on se perd parfois dans les méandres de la toile.<br /> Je vous pardonne car trop n'est jamais assez en cette cette terrible circonstance qui fait de notre pays un symbole de la peur, de la xénophobie et de toutes les bassesses d'état.<br /> <br /> Continuez, quite à y perde un peu la tête !<br /> <br /> Céphalement vôtre.<br /> <br /> <br />
P
<br /> Oui c'est bien ça qui ressort de cette soirée, de la colère !<br /> J'y étais aussi et j'apprends que tu y étais aussi...mais où ?<br /> La colère ! Elle est là il suffit de la transformer en quelque chose... Je ne suis pas inquiet. Nous travaillons tous à ce "quelque chose".<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Pour Transformer, il faut mettre des essais.<br /> Je ne vois pas comment franchir la ligne avec les opposants qui se présentent en première ligne.<br /> Pas de gabarit, pas de VO2, pas de courage non plus.<br /> C'est pas Gagné !<br /> <br /> À Orléans, c'est un vétéran qui reste capitaine, s'accrochant à son brassard comme à un canot de survie !<br /> <br /> J'étais au premier rang et je suis parti après le discours du capitaine ………<br /> <br /> <br />