Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
1 Mars 2012
Un signe qui s'éclipse ….
Une balade dans les phrases, un mince chemin au bord d'un lexique sans garde-fou. Un défi qui s'impose, perdre un signe parmi ceux que vous avez appris jadis. N'ayez pas peur, ce ne sera pas ce « e » de l'ami Pérec. Je vous prends par la main pour un exercice sans queue ni sens afin d'évoluer sans ce graphisme si usuel. À vous de dénicher de ces quelques énigmes bancales, celui qui ne s'écrira pas ici et qui se cache dans ces graphèmes qu'il faudra deviner également.
01 : Elle s'envola à force de frapper nos verres, de réclamer à gorge déployée son appel. Je trinque en son honneur , je bois pour son malheur. Elle se réclame de la prudence, elle sera bienfaisance, elle exige beaucoup de soins quand nous oublions de les lui prodiguer.
02 : Ailleurs, il se glisse dans la coupe, il se hume et s'avale, un nuage d'un liquide blanc pour le troubler. Avec ou sans sucre, une cuillère pour le diluer. Il sera manie chez nos voisins, signe indéniable d'un savoir-vivre qui ne sera jamais Français. Une feuille qu'on ensache et qui dans l'eau chaude vous offre des merveilles.
03 : Pour le menuisier, il se glisse à la charnière d'un mur pour que se fixe une planche. Mince pièce de métal, il fixe, il relie, il assemble, il marie. Une vis ou un clou pour lui donner son rôle de marieur.
04 : Opposé à l'hiver, il vous régale de sa chaleur. Il sera vacances à la mer, promenade à la campagne, repos bien acquis. À ne rien faire, il vous accorde un peu de bonheur et beaucoup de plaisir. Il vous sable, ensable, allonge ou nage !
05 : En musique, chanson de rien, air simple qui file en mémoire, s'enroule sur vous pour la vie. Paroles sans orgueil, un peu de vous, beaucoup de nous, le sens ordinaire mais la valeur universelle. Vous aimez, vous dansez parfois, vous fredonnez à chaque fois.
06 : Elle vous mange la vie, la peur vous accompagne du soir au lever, du lever au coucher. Vous craignez ce qui vous arrive, fuyez les lendemains aux promesses féroces. Vous vivez de frissons, vous souffrez à penser aux choses, aux espoirs, aux amis, aux voisins. Ce mal vous ronge en dedans.
07 : L'exercice de l'école d'alors, la corvée absolue. Le zéro qui récompense vos erreurs si nombreuses, vos accords impossibles, vos assemblages de sons déformés. Vous gardez ce mal au plus profond de vous, écrire demeure difficile, la graphie se dérobe, la grammaire vous esquive. Vous resterez ainsi une vie à suer sang et eau quand la plume glisse sur le papier.
08 : Bonne ou mauvaise nouvelle, sur le journal ou bien à la radio, en image ou en dessin, elle annonce, elle explique, elle informe, elle menace aussi. Chaque jour sa ribambelle de brèves ou de dépêches, vous suivez ce qui change, vous espérez ce qui s'annonce, vous fuyez ce qui rend la vie si morose.
09 : Elle aime celui qui se lève de bonne heure, espère un soleil joyeux, elle est ce déjeuner qui aime le café, le pain beurré, la crème de marrons. Elle vous accompagne jusqu'au midi, l'air encore tiède, le corps en forme, pas las comme au soir. Elle n'aime pas quand on la préfère grasse à flâner ensommeillé sous l'édredon. Elle désire qu'on la prenne à bras le corps.
10 : Que ce sera beau quand elle se lovera au cœur des individus. Elle donnera plus qu'elle ne demande, elle divisera ce qu'il y a, elle ouvrira ses bras, elle donnera de sa bourse. Du un, elle préfère deux, le garde, elle le remplace par donne, quand seule, elle se préfère plusieurs. Jamais elle n' abandonne, elle va vers celui qui s'imagine oublié.
Dix sur dix.
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