12 Avril 2010
Le grand pique-nique.
Voilà, c'est fait. Le Grand Cercle Jules Ferry Rugby vient de se doter bien provisoirement de ces loges qui font la gloire des stades huppés et prétentieux. Sur le sommet de sa
cuvette tronquée, le Stade Alabadéjo a planté un Barnum de toiles légères pour accueillir le gratin du banc et de l'arrière banc de ses amis et fidèles supporters.
Trois fiers cheminots assuraient la tradition de ce club qui doit tant à la Société Nationale des Chemins de Fer et pas seulement les drapeaux de touche et les sifflets à
roulette comme le prétendent bien hâtivement les jaloux et les aigris. Le Rugby est né de l'exode des cheminots du Sud-Ouest venus quérir Aux Aubrais, gare de triage à leur emploi ferré.
La grande table était dressée pour préparer le match le plus important de la saison des « vert et rouge ». Le maintien est l'enjeu essentiel de la rencontre contre
les beaucerons de Dammarie. Conscients de la nécessité d'alourdir le paquet, les supporters, toujours sourcilleux se sacrifièrent pour les besoins de la cause.
Après les petits fours et l'apéritif traditionnel, pris avec la modération qui honore ces dignes personnages, le foie gras et le cassoulet indiquaient bien cette volonté de
quête du poids. Ce sont les jambes lourdes et l'estomac replet que les plus prompts de nos convives sortirent de table avant les fromages et le dessert, pour assister à la démonstration de
l'équipe réserve.
On peut fréquenter les loges à titre totalement exceptionnel et conserver le sens des valeurs sportives. Il n'est pas question de se goinfrer quand notre belle jeunesse foule
le pré. Que les véritables hôtes de ces lieux d'indignité retiennent cette leçon !
La réserve était renforcée par deux Juniors dont Geoffrey qui célébra sa nouvelle majorité par une victoire à laquelle il apporta une belle contribution. L'ampleur du score est
anecdotique et il convient de ne pas remuer le couteau dans la plaie.
Puis les équipes fanions arrivèrent sur la pelouse en même temps qu'une belle rafale de vent qui déservit la table et abattit l'édifice de toile avant la fin des festivités.
Qu'importe, les convives étaient sur pieds pour pousser les leurs vers la victoire salvatrice.
Ils firent tant et bien que les adorateurs du coq blanc emportèrent leurs adversaires du jour dans un tourbillon de jeu qui fit regretter bien des désillusions de cette année
sportive un peu morose. Le score de 46 à 10 est accompagné de la fraise sur le fraisier, ce point de bonus qui permet d'envisager sereinement le dernier match de l'année.
Le digne maintien des anciens à la table méridienne annonçait bien l'issue heureuse de cette journée faste. Le soleil était de la partie, le coq pouvait chanter à tu-tête la
gloire des siens et la fête de la convivialité sincère.
Quand le Rugby retrouve ses valeurs essentielles, quand l'amitié et la simplicité sont les garants du soutien à un club, quand adversaires et partenaires se mêlent en fin de
partie dans une belle réception fraternelle, il est temps de célébrer le Rugby que nous aimons, un sport amateur où nulle question d'argent ne vient troubler la partie.
La Cuvette de Bala se porte mieux que la pauvre Cuvette de Sapiac.
Permettez-moi une petite pensée émue pour ce Grand club qui risque fort, l'an prochain, d'évoluer qu'à un seul échelon au-dessus de nous. Grandeur et décadence !
Supporterement vôtre.
Mardi 13 avril et vendredi 16 avril l'entraînement de la bande à Jules aura lieu à Saint Jean de Braye à 19 heures sur le pré.
Match le 24 avril en coupe du Centre.
Je compte sur vous ....