Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
16 Octobre 2010
Discours d'avant Match contre Lamotte
Ils se sont parlés. Ils se sont dit des vérités et des regrets, des lacunes et des défauts, des failles et des manquements. Chacun, au plus profond de lui-même sait qu'il a
perdu une part de ce qui faisait sa force de joueur et de combattant..
Alors, les yeux dans le cœur, ils ont évoqué leur fierté, le courage, la volonté et l'abnégation. Ils se sont souvenus que seuls, ils n'étaient rien ! Qu'avec leurs
camarades, leurs copains, leurs partenaires, ils sont plus forts, ils sont un groupe, ils sont une équipe. Ils se sont dit qu'à nouveau, unis comme les doigts de la main, ils retrouveront le
chemin de la victoire.
Seul, on s'isole, on s'enferme dans ses doutes et ses erreurs. A quinze sur le pré, à vingt-deux dans le vestiaire, on est plus fort, on est fort de certitudes et de
convictions. On avance loin des doutes qui assaillent celui qui ne peut compter sur les autres.
Ce bonheur va passer par des souffrances et des sacrifices. Il faudra plaquer, plaquer et plaquer encore des adversaires souvent plus lourds, plus jeunes, plus en
réussite depuis quelques temps. Mais qu'importe l'écart de taille, d'âge ou de classement, au sol, tous les hommes sont
au même niveau.
Il faudra pousser, se serrer, se lier face à une masse organisée et massive. Mais, quand seize bras, quand seize jambes, quand huit têtes et huit cœurs du paquet vont
dans le même sens, rien ne résiste. Quand les sept autres guerriers se mettront au diapason, il y aura alors trente poings serrés sur le terrain pour abattre le mur contre lequel nous sommes
adossés.
Il faudra avancer, agresser, percuter dans des duels sans merci. Mais, pour l'amour d'un maillot, pour l'honneur retrouvé, les coups reçus seront miel, les coups portés,
seront bénédiction.
Il faudra courir, pousser, sauter, botter comme à chaque fois. Mais cette fois, ce sera pour retrouver ce plaisir simple d'être un parmi les siens, d'être un fleuriste dans ce
club si particulier, dans cette seconde famille que vous avez choisie.
Il faudra marquer, franchir la ligne et envoyer le ballon entre les perches, retrouver ce goût de la concrétisation, cette jouissance du travail commun lorsqu'il
aboutit. Il faudra transformer ces garçons qui font de leur mieux en joueurs qui font mieux que leurs adversaires !
Il faudra empêcher, entraver, barrer la route aux adversaires et se féliciter les uns les autres à chaque fois qu'un homme sera mis à terre, qu'une offensive sera
renversée, qu'un ballon sera repris. Il faudra serrer les dents et peut-être les poings. Il faudra oublier les défaites passées, la douleur d'une saison difficile, l'amertume d'un départ manqué.
Il faudra s'oublier soi-même et se fondre dans cette équipe, retrouver son âme.
Et quand tout sera accompli, quand tous les obstacles seront balayés, quand tous les doutes seront effacés, quand les points s'accumuleront en votre faveur, vous
retrouverez le bonheur simple de lever les bras au ciel.
Alors, un cercle se formera et de cette mêlée humaine montera un chant d'allégresse.
Les têtes seront levées, les yeux brilleront de joie, le cœur battra la chamade. Ce bonheur ne sera pas que le vôtre. Vous aurez donné à tous vos amis, vos dirigeants, un instant de fierté qu'ils
voudront partager avec vous, que vous leur offrirez avec une immense fierté.
Et vous pourrez retrouver l'ivresse de l'amitié dans un club-house qui a besoin de victoires pour résonner. Les chants victorieux vous accompagneront jusqu'à tard dans la
nuit. Il vous feront oublier les blessures douloureuses, les sanctions injustes, les absences décevantes.
Épistolairement vôtre.