15 Février 2012
Une question d'éthique et de dignité.
Chaque jour nous apporte son lot de petites phrases au vitriol, de propos glaçants, de postures immondes, de mensonges dévoilés, de manipulations supposées, de malversations étouffées. La liste en serait trop longue pour la dresser ici, comme un échafaud au milieu de la place du Matroi.
Nous ne sommes jamais surpris, nous sommes à peine scandalisés par une sortie abjecte que la suivante a déjà pris le pas, dans cette folle sarabande qui vise à détruire notre résistance ou notre patience. Plus c'est gros, plus c'est effroyable, mieux cela risque de faire la Une, de circuler sur la toile et de continuer à contribuer à la réputation d'un homme fondée sur les écarts de langage.
Tout ou presque est conçu en laboratoire, dans cette cellule Riposte qui pue la haine, le mépris et le déshonneur. Du travail d'experts, du haché main, broyé sous la meule à réduire le débat en poussière. Des gens qui sont censés représentés l'élite de la nation se complaisent à ces bassesses, jouent de nos peurs et de nos faiblesses, remuent les remugles de l'histoire, trichent, transforment, falsifient avec une rare délectation.
Nous pouvons comprendre leurs motivations. Ils veulent conserver le pouvoir et tous les immenses avantages dont ils tirent parti comme des sangsues à titre personnel et pour quelques amis proches. Mais que dire des autres, les militants de base, les colleurs d'affiche, les distributeurs de tracts dans les marchés ? Comment peuvent-ils encore croire à ce manège infernal ?
Tout est tromperie et ils y collaborent (un verbe désuet qui ressort des mémoires de quelques bonnes vieilles familles bourgeoises) avec une rare cécité. Un meeting de leur idole, le roi de la duperie d'état, et les voilà à organiser des cars pour remplir la salle d'admirateurs entièrement acquis aux grimaces du bonhomme. Une visite sur un chantier, les cadres de l'entreprise viennent jouer les supplétifs.
Pour la représentation factice, l'argent ne compte pas. Tout est bon pour noyer le poisson et ces braves militants qui nous tiennent parfois des discours de rigueur et de fermeté, ferment les yeux sur les dépenses nécessaires à chacune de ces mises en scène. C'est incompréhensible. Comment peut-on participer à pareille mascarade sans s'en faire les complices coupables.
Comment peuvent-ils encore croire à la sincérité d'un appareil d'état qui ne roule que pour les plus riches. Ils ne sont pas tous dans cette catégorie, bien au contraire et pourtant, ils défendent cette farce de l'intérêt supérieur de la nation sur les radios locales ou les journaux régionaux. Ils croient ! Cela relève d'un catéchisme miraculeux qu'ils récitent avec une conviction de premiers communiants ; l'habitude peut-être des grandes tromperies célestes !
Pire même, ils sont les soutiens sans faille des petits barons locaux, ceux qui ne rêvent que d'une chose, prendre la place des brigands hauts placés. Ils les) voient mentir, trahir leur conviction et la démocratie, magouiller et conspirer. Pourtant, ils demeurent fidèlement attachés à une famille qui nous rappelle celle de la Sicile !
Je ne peux croire que ces gens n'ont pas de conscience. Je ne peux admettre qu'ils croient véritablement à toutes ces immondes pantomimes. Je ne peux supporter qu'il n'y ait pas de rébellions parmi les quelques braves élus de base, dévoués à leurs communes, porteurs encore du sens du devoir, de la valeur de la parole donnée, de l'importance de la dignité. Comment peuvent-ils encore rester fidèles à une telle clique ? C'est le grand mystère du moment !
UMpement leur
Ce soir tombera le masque et paradoxalement, c'est alors que débutera la comédie.
*J'écris Ump avec un p minuscule car décemment, je ne peux accorder de majuscule à ce président !