L'erreur du ministre.
Monsieur Bernard Laporte restera à jamais comme le ministre le plus performant de l'histoire de la cinquième
république. Ce titre, il le doit aux traces immarcescibles qu'il laissera dans nos mémoires, pourtant si oublieuses de la chose publique. La transparence de son discours, la vacuité de ses actions
font de lui le Parangon de la bonne gouvernance.
Il y a dans ce beau pays, un autre homme qui devrait prétendre à pareil bilan.
L'ami Raymond Domenech pourrait parfaitement attirer l'attention de notre César pour relever le flambeau
tout en se débarrassant de cette ingérable Rama Yade. D'ailleurs, une femme au secrétariat aux sports, le scandale n'a que trop duré !
Comparaison n'est pas raison et si l'un et l'autre préfèrent le survêtement au costume croisé, ils se sont fait une réputation solide dans leurs capacités de communication et de
gestion des hommes. Le cas Sébastien Chabal illustre à merveille cette intrusion des critères extra-sportifs dans la constitution d'un collectif national.
Sébastien Chabal, avec une tronche à faire du cinéma sous la direction de Jean Pierre Mocky, était appelé à attirer le regard des foules. Un look, un physique, une personnalité,
tout ce qu'il fallait pour faire de l'ombre au Kaiser. Les sponsors, les rois de la fiance et sans doute, les décideurs réels,se firent forts de convaincre les autorités sportives de
l'incontestabilité du phénomène.
Bernard Laporte n'était pas homme à s'en laisser compter par les puissances de l'argent, c'est du moins ce qu'il voulait laisser paraître à l'époque. La suite prouva, bien
au contraire, qu'un simple petit marocain pouvait le faire bailler aux corneilles. Il consentit à reculons à donner une place au colosse hirsurte en le collant dans la boîte ( deuxième ligne) là
où, selon Saint Bernard de Gaillac et des casinos réunis, il ne pouvait lui faire de l'ombre.
Erreur fatale. Même lorsque Caverman était bloqué par des tâches obscures, la foule ne voyait que lui et grognait de plaisir à chaque charge. Mais du point de vue tactique, il y
avait beaucoup à dire sur cette improvisation discutable.
Bernard s'en est allé, du Rugby par la petite porte, du gouvernement en la prenant dans la figure. Notre bon président s'étant rendu compte, mais un peu tard, que les copains
coquins ne font pas forcément la maille. Son successeur, s'enferre dans la même erreur et sélectionne l'ami Chabal pour des motifs économiques et de mauvaises raisons sportives.
Le ridicule ne tue pas mais il contribue durablement à affaiblir ceux qui s'obstinent. Tant que Chabal jouait en Angleterre, seuls les spécialistes pouvaient apprécier l'hérésie
de coller dans un rôle qui n'est pas le sien notre force de frappe et de pénétration. Malheureusement, le Racing club de France a eu la très mauvaise idée de recruter l'homme aux talons
aiguilles.
Si je me suis gaussé de la publicité et du maillot ciel et marine, jamais je n'ai douté de la compétence du joueur à son vrai poste : le huit de cœur et de rage. L'évidence
apparaît à tous les amateurs d'Ovalie, Sébastien Chabal est notre meilleur huit et il serait temps de le placer dans la bonne case.
A moins que Monsieur Liévremont aspire à quelque colifichet ministériel et réitère l'erreur fatale de son prédécesseur !.
Les voies du sélectionneur sont impénétrables !
Laportedanslagueulement vôtre.