Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.
12 Octobre 2010
La loi n'est pas pour tous.
Week-end d'intégration disent-ils pour échapper à ce vilain « Bizutage » mis au banc de la société. Pourtant point de différence, point de nuance
entre ces deux abominations qui nient la dignité humaine et effacent les sensibilités au profit de quelques meneurs qui imposent phantasmes et délires à des plus jeunes, des plus faibles, des
moins solides.
Que ce genre de chose ait toujours existé n'est pas un argument pour maintenir des pratiques qui déshonorent, salissent et parfois mettent en
danger des jeunes gens qui ne peuvent bénéficier de leur libre arbitre. La menace plane sur celui ou celle qui veut se soustraire aux abjections qu'on lui propose pas si innocemment qu'on veut
nous le faire croire.
Je viens de croiser en notre bonne ville de Cenabum une troupe grimée qui apostrophait les passants. Point d'esprit carnaval dans tout ça ; une
fois encore la femme y est rabaissée au rang de putain aguicheuse : bas résille, talons hauts et tenue affriolante. Un futur cadre de notre société veut s'adresser à moi. Je lui rétorque
sèchement que ces pratiques relèvent d'une idéologie fascisante. Il n'a rien d'autre à me répondre qu'il ira vérifier sur Wikipédia le sens de mon assertion.
Bien sûr, il n'est pas en mesure de comprendre. Pur produit de la machine à déshumaniser les élites, il est dépourvu de la plus petite trace
d'idéologie, cette affreuse maladie sociale qui empêche d'exploiter en rond et de faire d'immenses bénéfices sur le dos des masses laborieuses.
Je rentre chez moi parfaitement excédé par cette rencontre et je me fais alors la remarque rétrospective qu'il n'y avait pas la plus petite
trace d'uniforme autour de ces joyeux lurons. Le fait est si rare en notre ville ultra-sécurisée qu'il m'interpelle (voyez comme nous avons l'habitude de vivre sous le joug
sécuritaire).
Et si, en lieu et place de ces jeunes gens de bonne famille qui ne portent sur eux aucun stigmate(s) de nature à fâcher les amis de
monsieur Besson ou à éveiller la méfiance des sbires de monsieur Hortefeux, et si c'eut été une horde de jeunes issus de l'immigration nord africaine, que se serait-il passé ?
Se poser la question suffit. Chacun devine que la pantomime n'aurait pas duré plus que nécessaire à l'arrivée musclée des tenants de l'ordre et
de la nation française. Mais voyez-vous, maintenant il est certain que notre société à deux vitesses se targue d'user de règles qui sont, elles aussi appliquées en fonction de la tête du
client.
Puisque le bizutage est pratique illégale, pourquoi laisse-t-on faire ces jeunes gens ? Simplement parce qu'ils sont issus des rangs de la caste
qui établit les règles et se charge de ne les appliquer qu'aux autres. C'est ce qu'on nomme sans doute une démocratie éclairée !
Des exemples, chacun peut en avoir à foison et l'on s'étonne alors qu'il y ait toute une frange de notre population qui soit excédée, qui recoure
à la violence à force de harcèlement, de délit de faciès et de comparaison avec les mieux lotis de naissance.
Plus le gouffre va se creuser, plus les différences de traitement seront évidentes, plus l'insécurité grandira. La logique est implacable et
curieusement sert les tenants de cette politique inégalitaire qui se feront alors un malin plaisir à réclamer plus de caméras, plus de lois, plus de contrôles à sens inique (pardon
unique).
Bizutement vôtre.