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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Le prix des bottes…

C'est ballot, ça fout la gerbe…

 

 

Pour le salon, il me semble urgent de revenir sur la manière de conditionner le fruit du travailleur des agriculteurs pour ce que la nature leur offre. Il y avait bien des manières de nommer la marchandise quand celle-ci se trouvait sur le marché, dans une liaison directe qui faisait la gloire du panier de la ménagère.

Je ne vais pas me mêler que de mes oignons pour mettre en avant la botte. Pas celles que portent aux pieds nos paysans aux champs, mais celle qui unit carottes, cresson, navets, échalotes, asperges tandis qu'il y a bien sûr des exceptions pour se faire des cheveux puisque l'ail préfère la tresse. Quoiqu'il en soit, c'est le lien qui les unit qui fait la botte. Jadis il fut de raphia mais depuis, il a tendance à préférer la matière plastique.

La botte a de nombreux fans, c'est ce qui fait tout son charme. Il est même possible d'en souper quelque peu. Dans une autre époque, rien ne se perdait et c'était là, manière de faire des économies plutôt que ce suremballage de plastique pour des consommateurs qui ne sont plus économes au point du reste de ne plus rien savoir éplucher.

C'est ballot de laisser ainsi les gens se mettre sur la paille pour des conditionnements à deux balles. Ça me fiche la gerbe d'autant que ce sont souvent ceux qui n'ont pas de blé qui tombent dans cette arnaque de la grande distribution qui n'a d'autre projet que de se faire de l'oseille.

Bon, je ne vais pas laisser les urbains peu patelins dans l'ignorance. Cette tirade a certes le mérite de tenter de faire lien sans qu'elle puisse peser de l'avoine. Le ballot est intervenu avec la mécanisation, supplantant une gerbe qui égayait la belle fête des moissons offrant même quelques cachettes coquines dans certaines meules.

Puis le ballot, que c'est bête, a fait tirer au cœur ceux qui n'aimaient pas jouer de la fourche. La balle s'est mise dans la danse pour user de la fourche mécanique et cesser d'user le manche. Elle a connu une période peu ergonomique, se faisant ronde avant que de passer à parallélépipédique pour ceux qui n'avaient pas besoin de la rouler dans une étable.

Le fagot n'est pas de la partie. Il brûle de vous rendre service dans la cheminée tandis que les barbecues se fascinent pour les soirées entre vieilles branches. Il vaut mieux se stère à propos de bois de chauffage. Le plus souvent il n'est pas de lien même s'il tient la corde sur l'envolée des prix. Qu’importe son essence, le consommateur est souvent le gland de la transaction.

La javelle ne reste pas à quai. C'est une botte indépendante qui n'en fait qu'à sa tête. Elle ne se lie avec personne. Je peux une fois encore apporter mon grain de sel puisque chez les paludiers, le meulon et la javelle entassent les futurs bénéfices. Le lien ne viendra alors que pour le petit sachet qui emballera la fleur.

Les fleurs quant à elles ont une préférence pour la gerbe quand il s'agit de récompenser un sportif, le bouquet pour le commun des passionnés et la couronne pour le dernier voyage. Il n'est pas simple de s'y repérer dans ce lexique de qui s'emballe ou désire emballer. Nous sommes ici bien loin du bruit des bottes qu'on se contente d'enfiler.

Mais laissons à Georges le lien qui manquait à cette histoire :

 

Au marché de Brive-la-Gaillarde à propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes se crêpaient un jour le chignon
À pied, à cheval, en voiture, les gendarmes, mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure d'interrompre l'échauffourée

 

Les pandores étaient fort peu à l'aise dans leurs bottes, vous savez comment a tourné cette algarade magnifique. Il se peut que pareille mésaventure se réitère cette année Porte de Versailles.

Gravures de

Louis-Joseph SOULAS

 

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