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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Bulletin météo.

Le ciel peut attendre.

 

 

Jadis, pour prévoir le temps qu'il allait faire, l'humain non connecté levait les yeux au ciel, observait la nature des nuages, le sens du vent, le comportement des animaux et parfois se souciait de ses petites douleurs rhumatismales. Sa station météorologique ne dépendait d'aucun satellite ni de la moindre présentatrice accorte.

Pour parfaire l'observation, quelques moyens simples se joignirent à notre observateur attentif. Le thermomètre minima maxima avec, si je ne sais si vous me croirez, une colonne de mercure et une lecture sur une graduation, le pluviomètre pour appréhender la quantité de pluie tombée dans son jardin, le doigt mouillé pointé en l'air ou la girouette sur le toit et enfin le fameux baromètre qui exigeait une tape amicale chaque jour, constituaient la panoplie du parfait prévisionniste.

Les saints du calendrier n'étaient pas en reste. Dictons et prévisions à long terme jouaient de la rime pour établir les tendances du côté du ciel. Qu'importe la fiabilité de la chose, l'essentiel étant alors d'alimenter les conversations sur le sujet préféré d'une population qui avait une relation forte avec le temps qu'il fait.

Il est vrai qu'en ce temps-là, les gens travaillaient dehors, aux champs pour la plupart d'entre-eux dans une France éminemment rurale qui ignorait l'usage des substantifs : Ruralité & Territoire. Les précipitations, les intempéries, les calamités naturelles devenant de véritables catastrophes mettant en péril leur survie, le besoin de prévoir était véritablement un impératif vital.

Puis le ciel s'est couvert de mouchards, les scientifiques ont mis en équation une multitude de données, les instruments les plus pointus se sont mis en demeure de mesurer tout ce qui peut expliquer les agitations de la grenouille dans son bocal. La météo est devenue une science qu'il convenait de laisser dans les mains des experts jusqu'à ce que des commerçants avisés se mettent à vendre des petites stations personnelles venant décorer l'intérieur d'urbains qui ne mettent jamais le nez dehors.

Il est vrai qu’auparavant, la petite lucarne avait fait du bulletin de la charmante présentatrice devant la carte de France, le rendez-vous à ne pas manquer après le journal d'informations. Ceux qui travaillaient dans les bureaux avaient un besoin impérieux de prévoir leur tenue pour le lendemain et leurs sorties pour le fameux week-end, la plus grande conquête sociale des gens de la ville.

C'est alors que les prévisions tout autant que les informations venues des innombrables points de mesure se mirent à perdre le nord et la tête. Une modification d'envergure intervenait dans l'ordre immuable des manifestions météorologiques. Pour souligner le problème, pour justifier le manque de pertinence des prévisions, il faut décider de nommer ce phénomène : « Réchauffement Climatique ! »

La société des loisirs et des congés se satisfit grandement de cette notion. Le beau, le soleil, la chaleur sont des valeurs qui réchauffent les cœurs et poussent à la consommation festive sans inquiéter nullement à l'exception des spécialistes du mélanome et particulièrement le carcinome spinocellulaire.

Prétendre que nous entrions dans une phase de « Dérèglement Climatique » serait avouer que toutes les alertes orange et rouges ne sont que des mesures préventives décrétées d'un coup de dé dans un contexte de chamboulement absolu des variables et des données. Plus les météorologues perdent leur latin tout autant que leur crédibilité, plus leurs alertes se font injonctions.

Si le ciel ne nous tombe pas encore sur la tête, le parapluie des prévisionnistes aléatoires n'y est pas pour grand-chose. Le bulletin météo s'apparente désormais à une grille de loto. Faites vos jeux !

À contre-temps

 

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