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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

En faire tout un fromage.

Le syndrome du Reblochon.

 

 

 

Né au XIII° siècle d'une maraude clandestine, le Reblochon est l'archétype de la bonne pâte à qui l'on veut faire avaler la réforme de la retraite. Par dépit, le fromage au lait cru capitalise sur sa bonne réputation pour rester à point tout en conservant l'ivresse des sommets économiques. Pendant que certains ruminent encore et toujours pour s'opposer à une réforme qui ne passe pas, les vaches laitières savent avec la bonhommie dont elles ont toujours fait preuve, que l'heure de celle-ci ouvre le bal des abattoirs.

Je sais mon propos abscons, mais comment faire quand ce nectar laitier est originaire du massif des Bornes. En faire état serait dans le même temps stigmatiser notre première ministre, un peu vache pour les uns et bonne crème pour les autres. N'entendant pas prendre parti dans cette querelle, je me contente de brouiller les pistes tout en organisant la traite fruitière.

Puisqu'il convient de Re-blocher, c'est à dire pincer à nouveau pour obtenir ce délice crémeux, sachons bien ce qu'il convient ainsi de pincer la main dans le sac. Une réforme bidon, un pot à laids desseins qui ne fait pas dans la dentelle. Si le gouvernement est pressé à l’instar du petit caillé, la pâte sera crue par des députés bien peu regardants sur la qualité du produit.

La croûte sera colorée artificiellement, laissant croire ainsi à une réforme de fond quand seule la surface des choses est modifiée pour changer seulement la douleur des choses et la couleur de la croûte avec du carotène, cette fameuse substance qui ne trompe que les ânes. Une sorte de ripolinage en somme pour se contenter au bout du compte d'abaisser la teneur en matière grasse des pensions.

Là où le pouvoir nous leurre sans nuance, pour avoir l'argent du beurre, c'est que pour le fromage un affinage de six à huit semaines suffit amplement alors que désormais il serait question de quarante-deux annuités. On voit à quel point, l'excès est devenu la règle en la matière.

Autre maladresse notoire, l'arrière-goût de notre fromage relève de la noisette. La confusion est somme toute assez maladroite pour faire passer tous les travailleurs pour des glands incapables de percevoir la tromperie de ce trait d'esprit. Enfin, notre Reblochon n'est pas pasteurisé, ce qui dans une République laïque est du meilleur effet. Reste qu'à prendre sans cesse l'électeur pour une vache à lait risque fort de faire tourner la sauce.

Pour clore le dossier et non point les alpages, la race bovine la plus adéquate est l'Abondance, ce qui en ce temps de disette risque fort de contrarier l'électeur à qui l'on ne cesse de répéter que ce temps est désormais révolu. De là à lui rester sur le jabot ou à faire cailler la mixture parlementaire, il n'y a qu'un pas qu'il convient de franchir.

Une réforme mal pensée risque de macérer dans l'opinion publique, de provoquer des mouvements de foule allant en troupeau de par les rues sans que ce ne soit encore le temps de la transhumance. Le berger et sa bergère devraient prendre garde à cette réalité qui risque fort de tourner vinaigre.

Les vaches ont cessé de faire salon, s'en retournant à leurs étables elles risquent de mettre cartes sur table pour les rebattre un peu. La Re-traite, il y a de quoi en faire tout un fromage. Si les fermants lactiques sont contrôlés, ceux de la discorde demeurent en place, mettant grandement en danger une République qui a trop tiré sur le pis et risque fort de provoquer le dépit. L'amour vache finit le plus souvent en eau de boudin, ce serait un sacré tour de cochon pour notre charmant Freluquet au champ.

À contre-trait.

 

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