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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

4 preuves par 9 et une règle de 3

Le décompte impossible.

 

 

Plus les manifestations se suivent et plus l'écart entre les décomptes de la police, de la préfecture et des organisations syndicales suivent des trajets diamétralement opposés. Il y a une forme de schizophrénie qui touche les uns et les autres tout en évoluant dans des sens différents. L'impression de multitude qui impressionne les participants ou les simples témoins oculaires, ne semble pas atteindre ceux qui se font officiellement les comptables de la grogne quand dans le même temps, l'euphorie gagne sans doute les organisateurs qui, grisés par le succès ont parfois des hallucinations.

Comment faire la part des choses tant ce phénomène prend de l'ampleur, d'un côté comme de l'autre. Il y a bien parfois un fameux organisme indépendant dont il serait sage de se demander qui le finance car on mesure bien que tout se joue au niveau du commanditaire et de ses intérêts.

Chose plus surprenante encore, la faculté divinatoire de renseignements pas toujours bien généreux pour les contestataires mais fort aimables pour leurs patrons. Ils peuvent à la louche, vous prédire la veille, le nombre de personnes qui vont déambuler en compagnie de leur mécontentement alors que nombre de ceux qui viendront le lendemain, attendent de connaître la météo pour se déterminer.

Tout cela pousse à croire qu'il est bien plus difficile de se dénombrer que de compter les heures d'antenne consacrées à chercher dans le lot, les quelques dérapages qui feront de l'audience. C'est à croire que caméras et provocateurs, policiers et séditieux peuvent compter les uns sur les autres pour se donner rendez-vous aux heures de fortes audiences.

Dans pareil cas, médiamétrie n'oublie personne pour des données statistiques qui sont, elles, parfaitement fiables. C'est donc la preuve que l'on sait compter dans ce pays pourvu que ça rapporte de l'argent ou éventuellement des voix. Par contre, décompter les paires de gens qui arpentent les rues poussées par leur mécontentement relève de la quadrature du cercle.

Prenons pour acquis cette difficulté et cherchons alors des poux sous les casques des forces de l'ordre. La mobilisation des gardiens du pouvoir se justifie parait-il pour canaliser tous les débordements qui font la joie et l'audience des chaînes infos. Lors de cette journée du 23 mars, le bon ministre de l'intérieur, un boulier dans les mains, fait ses totaux pour annoncer, devant des journalistes aux ordres quarante mille fonctionnaires sur le pavé.

Le nombre est d'autant plus spectaculaire qu'il est corrélé dans le même temps par une prévision à la baisse, nécessairement, puisque les comptables s’essoufflent, de moins de huit cent mille mauvais citoyens de par tout le pays. La confrontation de ces deux données ne choque personne dans les rangs des journalistes qui oublient bien vite de faire une règle de trois.

La proportionnelle n'a certes pas les faveurs de nos gouvernants. On peut le mesurer à l'aulne de cette réalité qui, sauf erreur de ma part, fait état d'un policier pour 20 manifestants. Les vaches sont bien gardées, hélas à la fin de la manifestation, pas moyen de compter leurs bouses pour avoir une idée précise du cheptel.

Avec une presse libre, ce ratio irrationnel eut provoqué des questions, des commentaires acerbes, des investigations plus poussées. Mais dans ce système parfaitement verrouillé, totalement vérolé, la vérité n'a guère sa place ou malheur à qui s'aventure à émettre des doutes, il se fera taper sur des doigts qui ne compteront plus dans le paysage médiatique.

Précisons enfin que la fonction préfectorale compte dans ses rangs des représentants de l'état qui ont plus que les fonctionnaires de police de vrais troubles, souffrant manifestement d'une dyscalculie chronique et incurable. Pour ceux-là, je n'expliquerai donc pas le sens caché du titre de ce billet, les laissant se gratter la tête sous la casquette brodée avant que d'enfiler un bonnet d'âne.

À contre-point.

 

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