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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Une malencontreuse absence

Avertissement

 

Qui fait métier désormais de la politique en soutenant un pouvoir qui fait fi du peuple, favorise les puissances de l'argent et n'a pas hésité à recourir à la violence d'état pour juguler la contestation, qui a nié la liberté, asservi les citoyens au nom d'une crise sanitaire, qui ne cesse de favoriser les plus riches et de rendre l'existence impossible aux plus pauvres doit s'attendre à des attaques sournoises, insidieuses, excessives et piquantes.

 

Dans un tel conteste, le libelle, le pamphlet, la caricature sont les ultimes recours de ceux qui n'ont plus droit au chapitre. L'humour, la dérision, la parodie se mettent alors au service d'un désarroi, d'une colère, d'une révolte qui ne sont plus entendus par ces gens, grisés par les dorures du pouvoir. Si cette charge est outrée, c'est que le contexte l'exige et que désormais, il appartient à chacun de choisir son camp au cœur d'une tempête qui ne supporte plus les compromissions alors que pour l'heure la liberté d'expression résiste tant bien que mal. À bon entendeur salut !

 

 

Le chantre de la ruralité en pétole.

 

 

Une exposition sur les girouettes dans le fief d'un représentant du peuple qui se veut dans le vent se devait de recevoir la visite du Grand Homme local pour gagner ses lettres de noblesse. Hélas, malgré deux week-ends et une semaine d'ouverture, le Prince des studios télé n'a pas trouvé le temps d'honorer de sa visite les organisateurs. On peut s'en étonner, s'en indigner ou bien chercher les raisons profondes qui expliquent cette malencontreuse absence.

La pénurie d'essence est sans doute à l'origine cette volte-face regrettable. En bon politicien soucieux de défendre les grandes orientations d'un gouvernement qu'il défend avec ardeur et conviction, notre ami avait l'intention de se rendre à cette animation en char à voile. Joindre le symbole à l'agréable est dans sa nature, nous ne pouvons que l'en féliciter. Hélas, le vent d'ouest a refroidi ses ardeurs et entravé son noble dessein.

Le sujet même de cette exposition a pu refroidir les ardeurs de notre personnage connu pour ses revirements incessants, ses pirouettes burlesques, ses prises de positions mouvantes. La girouette n'est-elle pas le symbole même de cette classe politique dont il est le paradigme parfait ? Notre cher trublion des plateaux a craint, à juste titre du reste, de se voir pris en otage afin de constituer la pièce maîtresse de cette exposition.

Les thèmes abordés par les girouettes ont eux aussi pu déranger celui pour qui la tradition, le terroir ne sont en fait qu'une posture de façade pour toucher le grand public et faire parler de lui, unique préoccupation de ce virtuose de la communication. Nous allons examiner ce qui aurait pu le mettre ainsi en porte à faux et justifier son absence.

La girouette qui fut un privilège de la noblesse a été violemment décrochée des toitures de nos châtelains d'alors lors de la Révolution de 1789. Le privilège abattu, les gueux se sont approprié la chose pour afficher leur métier avec fierté, l'objet devenant ainsi une enseigne gracieuse qui tournait avec le vent. Pour un représentant de la Monarchie républicaine, lui-même bénéficiant de nombreux privilèges indus, il se serait trouvé menacé par le vent de la révolte.

Parmi les métiers représentés par ces petites merveilles d'art du terroir, certains auraient importuné notre ami. En tout premier lieu, les bergers, les bergères et les pâtres lui auraient rappelé un fort mauvais souvenir personnel. La présence de moutons et de chèvres indispose notre édile qui n'aime la ruralité que loin de chez lui. Quelques remarques désagréables auraient pu fuser parmi les visiteurs, les gens sont si méchants !

Les boulangers quant à eux, représentés mettant la boule, la miche, dans leur four, allaient provoquer un malaise chez celui qui pense que la baguette de pain mérite de figurer au patrimoine mondial de l'humanité. Son succès éclatant atteste simplement que le monde paysan a été bouté par les valeurs urbaines. La grosse et large tranche de pain ne pouvant accueillir la tranche de jambon au sulfite et la feuille de salade des sandwichs de nos citadins affairés.

Autre représentation qui aurait dérangé l'élu chargé de la promotion de la bouffe au parlement, un corbeau tenant en son bec un fromage tandis qu'un renard lui fait grand discours, tel un orateur du palais bourbon. À y regarder de plus près, le camembert était pasteurisé ce qui eut déplu à notre citoyen d'honneur de la Normandie, fort peu coulant sur ce dossier et capable de se montrer soupe au lait dans pareil cas.

Détail qui a certainement son importance, toutes les girouettes sont munies d'une flèche. Outre que ce qualificatif ne convient guère à la classe politique dans son ensemble, l'idée même d'une direction précise, d'un cap à tenir a depuis belle lurette, déserté le champ de la politique gouvernementale. Naviguer à vue, le nez au vent certes mais pas en fixant la girouette mais bien plus en regardant les sondages, est devenu la stratégie de nos timoniers successifs.

Non décidément, une exposition sur les girouettes ne pouvait recevoir la visite de ce personnage d'autant plus que nulle caméra, nul micro ne sont passés par là. Une visite anonyme, un passage qui se ne remarque pas, n'a malheureusement aucun effet sur la notoriété. Je répare la chose en offrant à notre Richard Cœur de Lion du territoire des Loges, un billet d'une parfaite mauvaise foi, pour lui accorder ce petit quart d'heure de célébrité qui fait le charme de son métier de girouette appointée par la République.

À Contre-vent.

 

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