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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Pauvre Albert

Quand le pronom se fait relatif.

 

 

 

 

 

À vous de les compter ...

 

 

Quiconque se lance par inadvertance, vocation ou bien par nécessite dans l'écriture, découvre soudainement que la phrase, grande sœur du SMS, ne se satisfait pas de sa forme lapidaire : Sujet – verbe – complément. L'introduction de la complexité, tout comme l'expression plus élaborée de la pensée ou de l'action, nécessitent que le rédacteur use d'un autre verbe, d'une autre proposition laquelle enrichira son écrit.

Le pronom relatif à ce titre, pointe rapidement le bout de son nez, ce dont il est permis de se réjouir parce qu'il s'emploie aisément sans risque de modifier le mode. Quoique l'on fasse, qui que l'on soit, il en est un qui s'impose immédiatement à vous, qui s'insinue si souvent dans le texte qu'au final, il finit par indisposer le lecteur. À trop étaler son « quiqui », le correcteur vole dans les plumes de celui à qui il entend redresser le style.

Que faire pour éviter cet écueil duquel bien des apprentis n'ont pu se sortir ? La question, quoi que simple en apparence, n'en demeure pas moins un point d’achoppement dans l'exercice délicat de la narration. Où trouver des conseils afin d'échapper à ce piège dont personne ne sort indemne ? Les ateliers d'écriture, lesquels mettent la main à l'encrier, sans jamais prendre le risque de juger le fond, sont à titre impuissants à montrer la voie.

Cette maudite chausse-trappe si singulière de laquelle j’entends extraire mon ami Albert, demande en effet sueur et effort. Il lui faudra cesser d'écrire à l'imitation du discours, duquel il n'est jamais possible de se départir immédiatement, afin de donner des ailes et de la complexité, à ses phrases. Ce n'est du reste pas parce que j'évoque ici, les pronoms relatifs, que les conjonctions doivent passer à la trappe.

La pensée, pour linéaire qu'elle soit dans sa première mouture, supportera aisément des découpages, auxquels l'adjonction de ces merveilleux outils syntaxiques, permettront de faire lien. Le ciment n'est pas toujours prompt à prendre, comme ici, la lourdeur se fait ressentir, la tentation d'une phrase qui s'étire peut surprendre quoi que le conseilleur puisse penser.

Mais qu'importe, la maladresse est toujours féconde, y compris cette conjonction de coordination qui ne remplit guère sa mission, placée qu'elle est au début, donnant soudain l'impression de venir comme un cheveu sur une soupe dans laquelle baignent des petites pâtes en forme de lettres.

Albert, seul, pourra comprendre ce texte, qui aux yeux de nombre d'entre vous, passera pour un billet sans importance, ni raison. C'est là, la principale dérive pour celui dont la tentation de la littérature, se fracasse à la médiocrité de sa petite musique intérieure quoi qu'en disent les adorateurs d'une Françoise qui écrivait sans gant

Je vous prie d'excuser cette pitoyable saillie, destinée sans nul doute, à tirer à la ligne tout en remplissant la page, obligation à laquelle je me plie au quotidien, lorsque je me retrouve en mal d'inspiration. Le sujet était d'autant plus ardu que bien peu se soucient désormais de bien écrire, ce que je ne pourrais leur reprocher, tant de faux écriveurs se vendent bien mieux dans les librairies que les véritables tâcherons de la plume.

Albert aura sans doute suivi à la lettre mes conseils à moins qu'il ne s'offusque des annotations glissées ici ou là sur sa nouvelle, laquelle n'eut pas l'heur de séduire un jury dont je me dois à la vérité de vous dire, qu'il n'a jamais reconnu ce talent, que je suis bien le seul à me croire pourvu. Tout ceci vous démontre que la vanité est en toute chose ici-bas et qu'au final, tout est relatif, même les plus belles théories verbeuses.

À contre-point.

 

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A
10144 MISSIONS
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C
Mystère
J
Je ne me souvenais plus ou l'ai-je su la complexité du pronom relatif!<br /> Dans mon "Le Bon Usage" de Maurice Grevisse 1980, n° 1184:<br /> "On trouve un vestige de l'ancien usage (le relatif) dans l'expression elliptique dont acte, fréquemment employée dans la langue juridique ou administrative, au sens de: "de laquelle opération je vous donne acte".".
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C
Jean <br /> <br /> Voilà formule qui ne m'agrée guère et dont je me passe volontiers quoique je ne suis jamais à l'abri du truisme ou de la faute