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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

La corde à nœuds

 

De la mesure en toute chose.

 

 

 

 

A-t-elle ou non existé cette corde mythique qui aurait permis de bâtir nos cathédrales sans que Pineau ne vienne apporter son obole ? La question relève de la légende ou bien de la fausse nouvelle selon que l'on accrédite l'idée que nos ancêtres avaient des connaissances alors que ces pauvres malheureux ignoraient tout d'Internet.

La corde des druides est bien le nœud de la question et du reste se pose l'épineux problème du nombre de nœuds. Douze pour les adeptes d'une connaissance intuitive de Pythagore, treize pour ceux qui pensent que Judas réclame sa part dans la mesure. Je vois d’ores et déjà des lecteurs qui s'interrogent sur le rapport entre une corde avec laquelle il est bien délicat de se pendre au risque de l'avoir en travers de la gorge et les lois de la Géométrie.

Est-il besoin de vous rafraîchir la mémoire vous qui désormais la confiez exclusivement à votre ordinateur de poche ? Pour déterminer un angle droit, le théorème de Pythagore qui si je ne m'abuse, affirme que la somme des carrés des angles droits est égale au carré de l’hypoténuse. Et alors me direz-vous ?

Le calcul n'est sans doute pas automatique avec votre appareil pourtant pourvu d'une calculette. Cependant, désireux de construire une relation de confiance avec le lecteur, je vais bâtir ici une argumentation que, j'espère, vous parviendrez à suivre au fil de la démonstration. Accrochez-vous je vous prie, en prenant soin de ne pas prendre appui sur ma corde à nœuds.

Considérons qu'un côté de ce triangle que l'on souhaite rectangle mesure l'équivalent de trois nœuds, à la condition évidement que tous nos repères soient équidistants, ça va de soi. Bon, je devine qu'il me faut d’ores et déjà effectuer une petite pause explicative car j'utilise là des vocables qui échappent à la conversation habituelle.

Un triangle comme son nom l'indique est composé de trois côtés, ce qui par voie de conséquence, implique l'existence d'un nombre équivalent d'angles, puisque la figure est forclose. Il se prénomme rectangle pour la seule et nécessaire raison qu'il dispose d'un angle droit qui est justement le but recherché par notre bâtisseur.

Ce rectangle en question fait allusion à l'observation qui atteste que deux de ces fameux triangles mis tête bêche (position idéale pour creuser les fondations de notre édifice) forment un rectangle qui lui dispose de quatre côtés, égaux deux à deux et de quatre angles droits. Vous me suivez toujours ?

Si donc vous acceptez le postulat du premier côté à trois nœuds, considérez donc son voisin et confiez lui quatre nœuds. Nos deux cotés adjacents, c'est dire qui sont liés, seront placés de telle sorte que le reste de la corde puisse les rejoindre par le truchement de cette fameuse hypoténuse qui devra réaliser cette jonction avec ses cinq nœuds restants. Vous avez compris ?

Si tel n'est pas le cas, laissez tomber la suite qui risque de vous mettre en difficulté. Car voyez-vous s'il nous faut introduire un carré pour venir brouiller les pistes entre ce triangle et ce rectangle susnommés, ce n'est pas que nous convoquions ici la figure géométrique bien connue qui fait de la quadrature la pierre angulaire de sa renommée, mais bien le calcul né de cette dernière pour élever un nombre à sa puissance deux. Je ne peux vous expliquer plus simplement la chose.

Donc pour enfoncer le clou dans ce tas de cailloux qu'on nomme calcul, je vais expliciter l'arithmétique subséquente. Trois fois trois font neuf, nombre auquel il me faut ajouter quatre fois quatre, ce qui pour ceux qui ne peuvent faire fonctionner leur calculette simultanément à la lecture de ce texte de vulgarisation, fait seize.

Il nous faut encore ajouter ces deux résultats, addition qui dépasse la réunion de vos doigts de la main et du pied. Je dois donc vous apporter mon aide pour atteindre vingt-cinq. Je me rends compte que ce résultat ne vous dit rien qui vaille et il me faut donc retourner sur mes pas afin de vous rappeler que la dernière partie de ma corde fait cinq nœuds.

Reprenons donc ce curieux calcul qui tourne un peu sur lui-même et qu'on nomme carré. Cinq fois cinq font précisément ce vingt-cinq qui vient de sortir du chapeau précédent. Le tour est joué même si un triangle fut-il rectangle ne doit rien au cercle. Le constructeur de l'époque, sans rayon laser et appareils sophistiqués était certain de déterminer de la sorte un angle droit.

J'espère que ça vous en bouche un coin. Si tel n'est pas le cas, je reprends ma corde à nœuds et je m'en vais de ce pas me pendre ailleurs quoiqu'elle risque de me rester en travers de la gorge. J'ai beau expliquer le plus simplement possible des choses somme toute assez banales en me faisant des nœuds au cerveau, je constate avec effarement que cela ne peut en rien vous intéresser. C'est bien dommage.

À contre-sens.

 

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