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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Leçon d'histoire locale

À ne pas confier aux thuriféraires et porteurs d'oriflammes

La pucelle.

 

 

 

Loin de prétendre boucher ce port ligérien

Elle a jadis sauvé la cité encerclée

Remontant le courant en dépit des vauriens

Ces maudits Anglois qui voulaient nous affamer

Suivant l'appel immuable de son espèce

Elle surgit du ponant comme par miracle

Quand dans le même instant, telle une déesse

Au Levant entra la bergère des oracles

La première couverte de fines écailles

Se lança à l'assaut d'un violent courant

La seconde protégée par sa côte de maille

Contre l'ennemi se porta en chevauchant

Toutes deux parées du sobriquet de pucelle

Firent triomphale entrée dans la grande Histoire

Le peuple reconnaissant offrit à l'une d'elle

Sacrifice de cette autre venue par la Loire

Le temps passa et longtemps la noble cité

Se souvint de cet épisode halieutique

L'évêque offrant en repas aux déshérites

Un plat d'alose en leur chantant des cantiques

Puis les bourgeois oublièrent la jumelle

Ce beau poisson aux trop nombreuses arêtes

Qui pour les humbles se confondait à icelle

Offrande sacrée au rang d'apophorète

Dans un honteux et ultime sacrilège

Baptisèrent Sardine une vilaine guinguette

Un blasphème tout autant qu'un sortilège

Pour de fort mauvais diables en goguette

L'estaminet frappé du sceau de l'infamie

Acheva l'aventure on devait s'en douter

Sombrant sous la colère d'une Loire en furie

Dont la légende avait été outragée

Notre alose, son honneur restitué

Empruntera derechef le fleuve royal

Pour honorer l'héroïne de la cité

Lors d'un humble et respectueux banquet frugal



 

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