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Chroniques au Val

Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto.

Labour est dans le rai

Quand sillon creuse son trou.

 

 

 

 

Creuser son sillon avec la télévision par le biais d'une émission dans laquelle la réalité se travestit en fiction, n'est pas sans conséquence pour qui n'a pas nécessairement la tête sur les épaules. Ce coup de projecteur est souvent nuisible à l'équilibre personne d'autant que soudainement et de manière purement fictive, une notoriété illusoire vous tombe sur le coin du nez.

Sortir de ce piège suppose d'être en mesure de faire la part des choses, de relativiser ce succès personnel qui n'a strictement aucune relation avec le talent que des esprits malveillants semblent associer à cette popularité imaginaire. Le pauvre bougre pense alors que son aventure, son parcours mérite d'être couché sur le papier tandis que les journaux locaux s'empresseront d'évoquer les paillettes d'une émission de bouchetures pour mettre en avant ce qui n'est pas vraiment un livre.

Dans pareil cas, la tête tourne à ce malheureux qui se pense arrivé au pinacle de la littérature, d'autant plus qu'il ne manque jamais des acheteurs pour enfoncer le clou, continuer à souffler sur les braises pour une dédicace sur un livre qu'ils ne liront jamais. C'est là le drame de ces auteurs d'opérette, plume incertaine trempée dans le lisier des médias.

La vedette d'un soir est parée d'une aura qui leur obture les yeux. Il se pense toujours au centre des préoccupations des gogos, se donne une importance qui l'autorise à penser que dans un modeste salon du livre, il est au centre de toutes les attentions, au cœur de tous les regards. Il joue les petits coqs des bruyères, se dresse sur ses ergots et fait des œillades insistantes à la gente féminine plumitive.

Si par inadvertance, les organisateurs ont désigné une charmante dame, invitée d'honneur de cette manifestation qu'il honore de sa présence, il ne peut que s'imaginer qu'ils sont tous les deux en symbiose sur le devant de la scène. Son prestige, gagné sur les ondes hertziennes ne peut que rejaillir sur sa présence en ce lieu.

Alors, réitérant sans cesse, l'attendu de ce qui l'a mis sur les écrans, il fait des œillades, se persuade qu'au bout de l'aventure, une nouvelle union est possible, effaçant les affres d'une expérience qui ne fut pas à la hauteur de ses espoirs. Il insiste lourdement, il ne peut s'imaginer que dans ce parterre d'auteures et de lectrices, bien peu l'ont vu à la télévision.

Il se leurre, ce qui n'est certes pas agréable mais il franchit la ligne rouge, au soir de ce salon du livre, en s'autorisant des avances insistantes, indécentes, abusives et répétitives avec la seule qui soit, sans son esprit malade, digne de sa légende. Le Labour est dans le rai, il creuse son trou en harcelant une femme qui n'accepte pas l'inacceptable.

Elle s'en indigne, en fait part aux organisateurs. Le misérable comportement est évoqué de proche en proche. À la notoriété passée il faut ajouter désormais l’opprobre et le rejet du jour. Pour tous ceux qui savent, ce misérable n'a plus sa place dans ce cercle d'écrivains ruraux plein de vitalité. L'odieux coq télévisuel se voit banni pour toujours des manifestations à venir, juste récompense de son indélicatesse.

Le Harceleur n'est plus un auteur, il est un pauvre hère qui n'a plus sa place dans cet aréopage distingué. Il s'en étonne, demande des explications, ne voit pas ce qu'on peut bien lui reprocher car par délicatesse, qualité qui lui est inconnu, il ne comprend pas ce qu'on lui reproche. Je me charge ici de lui mettre les points sur les « i » et invite les autres organisateurs de salon du livre de retenir cette histoire qui apparemment n'est pas sans précédents. Quant aux producteurs de telles émissions, j'espère qu'un jour ils prendront conscience de leur immense nocivité.

À contre-honneur.

 

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